Quand il était au primaire, à la fin des années 1960, Touré Moriféré prenait plaisir à lire l'hebdomadaire panafricain "Jeune Afrique". C’est ainsi qu’il a commencé à développer peu à peu, un intérêt pour le journalisme. « Au fur et à mesure que j'avançais dans les études, j'ai fini par faire du métier de journaliste une fixation qui ne m'a plus lâché », dit-il. Ses premiers modèles dans le journalisme étaient les plumes des journalistes de "Jeune Afrique" tels que Béchir Ben Yahmed, Siradiou Diallo, Sennen Andriamirado, Mohamed Maïga, et bien d'autres. « Leurs styles d'écriture et leur soif d'en savoir plus sur une information retenaient toujours son attention », affirme-t-il.
Premiers pas dans le journalisme
Les personnes qui connaissent Touré Moriféré en témoignent. C’est un homme calme, très peu loquace. Il est plutôt patient et endurant dans son travail qu’il a « aime tant ». C’est à "Fraternité Matin", quotidien national ivoirien d’informations générales, que Touré Moriféré fait ses premiers pas dans le journalisme. C’était en 1978, après l'obtention de son diplôme en criminologie obtenu à l'Université Félix Houphouët-Boigny. Dès son arrivée à la rédaction de Fraternité Matin, il a été nommé chef de la rubrique "Faits divers et Chronique judiciaire". Il a également écrit pour le magazine "Ivoire dimanche", appartenant alors, au groupe Fraternité Matin. Du 1er mai 1980 au 30 juillet 1991, il a travaillé au journal du PDCI-RDA appelé alors, "Fraternité-Hebdo", où il a dirigé le service culture.
Vers d’autres horizons
Avec l’avènement du multipartisme en 1990, plusieurs journaux ont fait leur apparition en Côte d’Ivoire. C’est le « printemps de la presse ». Touré Moriféré voit là une occasion d’explorer d'autres horizons. Il a donc rejoint, de 1992 à 1994, l’hebdomadaire "Notre Temps". Le 1er décembre 1994, le sexagénaire qu’il est aujourd’hui devenu, pose ses valises au journal "Le Jour", où il a assuré la gestion des services société et politique du groupe, jusqu'au 5 mars 1998. Il a également collaboré avec d'autres journaux comme "Ivoir'soir", "Demain l'Afrique" et "Afric Times". Son nom à l’état civil cède le pas à son nom de plume Mory Frey Touré.
Plusieurs initiatives
Touré Moriféré a pris plusieurs initiatives dans sa carrière de journaliste. En 1993, il a fondé l'Union des journalistes culturels de Côte d'Ivoire, avec des professionnels bien connus dans le métier, tels que Lucien Houédanou, Agnès Kraidy, Zio Moussa. Il fait partie des membres fondateurs de l'Organisation des journalistes professionnels de Côte d'Ivoire (O.J.P.C.I.). En 1999, il s'est lancé dans l'entrepreneuriat, en créant l'ancien mensuel islamique "Al Asr - Le temps", dont il était rédacteur en chef et directeur de publication.
Une reconnaissance méritée
Pour Touré Moriféré, l'exercice du journalisme est une remise en question perpétuelle et une quête permanente de l'excellence. C’est pour cela, se souvient-il, tout au long de sa carrière, il a toujours eu le sentiment qu’il pouvait aller plus loin. « Après la parution de chacun de mes papiers dans le journal, je scrutais mes écrits à la loupe. Je me rendais compte que je devais utiliser telle expression plutôt que telle autre. Et je prenais mes remarques en compte dans mes futures productions », confie-t-il.
Aujourd’hui, ses efforts ont été reconnus. Il a été élevé au rang de Chevalier dans l'Ordre du Mérite mérite de la Communication, le mercredi 20 décembre 2023. « C'est une fierté pour quelqu'un qui s'est accroché vaille que vaille à un métier qu'il a aimé depuis son enfance. Cette modeste distinction n'est que la reconnaissance d'un mérite, mais au-delà, c'est une grâce divine », se réjouit-il.
Pour ce journaliste sénior, la nouvelle génération de journalistes compte dans ses rangs d’excellentes plumes. Mais aussi des journalistes qui manquent d'humilité et qui cherchent à paraître, en foulant au pied la déontologie du métier. Il leur conseille de rester plutôt humbles et surtout de respecter la déontologie du métier.
Aujourd’hui encore, Touré Moriféré n’a toujours pas rangé sa plume. Il s’intéresse aux faits divers, en effectuant des comptes rendus de procès, que lebanco.net publie régulièrement. Ces chroniques portent sur des histoires qui ont la particularité de toujours emballer le lecteur. A côté de cette occupation professionnelle qui lui reste chevillée au corps, Touré Morféré devenu aussi écrivain, prépare la sortie de son deuxième ouvrage.
De Lima Soro