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Que sont-ils devenus

Coffi Abdoul Karim ou le parcours d’un réalisateur qui a marqué la télévision nationale

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Au nombre des réalisateurs qui ont marqué la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) figure en bonne place Coffi Abdoul Karim. Depuis 1999, il a est à la retraite. Pourtant, la maison bleue continue de garder les traces du travail remarquable qu’il a été amené à effectuer, quand il était encore en fonction. Fraichement revenu de la France, où il a effectué un stage de réalisation et de production des émissions télévisées à l’Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) à l’époque, ce originaire de Grand-Bassam, fait son entrée à la RTI en 1974.

 Il est désigné dans un premier temps comme réalisateur des journaux télévisés. Ayant donné les preuves de ses compétences, on lui confie 2 ans plus tard d’autres émissions, et non des moindres. Celles qui l’auront le plus marqué sont, entre autres, « Théâtre chez nous », « Ce soir au village », « Faut pas fâcher », « Appelez-moi Léo », « Balade pour un orchestre ». Une si riche et longue carrière de 25 ans, est tout naturellement marquée par de bons et mauvais souvenirs. En 6 ans de carrière, le mérite de Coffi Abdoul Karim est sanctionné par sa nomination au poste de chef de production en 1980. De par cette responsabilité, il était chargé de coordonner toutes les productions. 

Le meilleur souvenir qu’il garde de son passage à la RTI reste sans nul doute le voyage qu’il a effectué vers la fin de sa carrière à Bruxelles. « J’étais parti en mission en remplacement du directeur central, qui était à l’époque Mme Danielle Boni Claverie. J’ai eu droit à tous les honneurs dus à un directeur central. J’avoue que j’étais à la fois surpris et content. Ce voyage continue de me marquer ». Son plus mauvais souvenir porte sur l’attitude que ses techniciens ont adopté un jour au cours de l’enregistrement de l’émission « Théâtre chez nous ».

 Les techniciens avaient travaillé jusqu’ à 2 heures du matin. Contre toute attente, ils ont décidé d’arrêter le travail. Ils se sont révoltés non à cause de la fatigue, mais au motif que l’émission appartient au réalisateur. Surtout que celui-ci jouit d’une popularité de par son travail. Il a fallu user de tact et de diplomatie pour leur faire entendre raison. Toutefois, Coffi Abdoul Karim dit avoir été déçu de leurs agissements. Pour lui, le réalisateur et tous les autres agents forment une équipe qui doit travailler en parfaite harmonie pour faire plaisir aux téléspectateurs. Il a également en souvenirs, des anecdotes qu’il a bien voulu partager. La direction générale de la RTI lui avait confié l’encadrement de certains étudiants, originaires d’un pays de la sous-région ouest africaine, qui avaient fini leur formation à l’ISTC polytechnique (ex-ISTC). « Ils m’appelaient tous professeur quand ils voulaient s’adresser à moi. J’ai vite rectifié en disant que je suis un réalisateur et non un professeur. Et que la seule différence qu’il y avait entre nous est qu’ils étaient en stage et moi en activité ». Il a vécu une autre situation, quand son épouse et lui ont acheté leur première voiture.

« Ma première voiture a été surnommée Adama Champion »


« Au travail, on appelait ma voiture Adama champion parce que son achat a coïncidé avec la diffusion de l’émission Adama champion à la télévision. Les techniciens et les autres travailleurs ont pensé qu’on m’avait donné de l’argent pour l’acheter. Alors qu’il n’en était rien », explique-t-il. Fort heureusement, après plusieurs explications du réalisateur, les agents ont fini par admettre qu’ils se sont lourdement trompés sur son compte. La plus cocasse des anecdotes est sans nul doute une qui concerne feu Ben Soumahoro. Qui était à l’époque directeur commercial . Chargé d’enregistrer les nouvelles speakerines, et de le signaler par la suite au directeur commercial, on le suspectait d’être de connivence avec Ben Soumahoro, pour ne choisir que les plus belles d’entre elles. Il a été traité de « lèche-bottes et d’acolyte ». Pourtant, tient-t-il à préciser, elles sont recrutées sur la base du travail et aussi pour leur bonne diction. Selon ses explications, les rumeurs ont fini par s’estomper au fil du temps. A la télévision où il a passé un quart de siècle de sa vie, il a appris des valeurs. Notamment la rigueur, la ponctualité, le travail bien fait, le travail d’équipe, l’esprit d’équipe. Des valeurs qui lui ont été enseignées par Mamadou Ben Soumahoro. Il se réjouit d’ailleurs d’avoir appris ses valeurs. Qu’il a, transmises à ses collaborateurs, ainsi qu’à ses enfants. Cependant, Coffi Abdoul Karim, dit ne pas être prêt à retourner à la RTI, si d’aventure on lui faisait appel ces temps-ci pour de la consultance. Non pas parce que l’envie lui manque, mais à cause du poids de l’âge. Cet ancien agent de la télévision nationale n’est pas né de la dernière pluie. Il a vu le jour le 26 octobre 1934 à Assinie. Il totalise ainsi 87 ans, 4 mois (mars 2022) pour être plus précis sur terre. A cet âge, il pense avoir tout donné pour jouir d’un repos bien mérité. « Je ne peux plus travailler. Je suis fatigué. Je me repose ».

Un repos partagé essentiellement entre la mosquée, la télévision, la radio


Pour meubler ses jours de retraite, Coffi Abdoul Karim, qui occupe un appartement au 4eme étage de l’immeuble D de la cité 136 logements d’Adjamé, passe le clair de son temps à la mosquée de la cité, devant la télévision, à l’écoute la radio et de la musique, ainsi qu’à la lecture du saint coran. A la mosquée, il ne se contente pas de faire les 5 prières du jour. Il suit toutes les activités qui s’y déroulent. Des agissements qui trouvent leurs explications dans le fait que le réalisateur a été désigné président du Comité de gestion de ce lieu de culte appelé, mosquée Mamadou Cissé, située à environ 500 mètres de son domicile. En tant que président de son Comité de gestion, il suit ces derniers temps des travaux d’agrandissement du site. De fait, la capacité de ce lieu de prière est devenue exiguë, au vu du nombre des fidèles qui le fréquentent (400 à 500 fidèles). Des travaux pour la construction d’un étage sont en cours. Il va permettre de loger les femmes de la mosquée aux cours des séances de prière. Mamadou Cissé, le promoteur de la mosquée, ainsi que Inza Diaby, le financier et les fidèles sont tous fiers du travail qu’il abat au profit de la communauté islamique de la cité. La fréquentation de la mosquée depuis son ouverture, le pèlerinage à la Mecque en 2012, ainsi que le service à la télévision sont autant d’atouts qui ont milité en faveur de son choix à ce poste de haute responsabilité.

A la maison, il occupe la majeure partie de son temps à suivre des émissions télévisées et radiodiffusées, et écouter la musique. Les émissions dont ils raffolent sont la présentation du journal, les documentaires, les films d’action, de même que le sport, notamment les matchs de football. Pour ce qui est de la musique, c’est le cubain seul qui retient son attention. Chaque année, il se retrouve avec ses frères et sœurs à Grand-Bassam au quartier Imperial dans la cours familiale pour fêter la Tabaski et le Ramadan. Ceux d’entre eux qui ont le temps, s’y rendent les week-ends de temps à autre pour saluer ceux qui y vivent. Une habitude qui commence à se raréfier au motif que le père et la mère ne sont plus de ce monde. En dépit de ces activités qui occupent son temps, Coffi Abdoul Karim s’ennuie quelques fois. Une attitude qui s’explique tout naturellement. « Quand je travaillais, je ne sentais pas le temps passer à cause du programme de travail chargé ». Or tout cela n’est plus que de vieux et lointains souvenirs. A la vérité, la télévision lui manque. « A la télé, on s’amusait. On se taquinait, on riait. Quelques fois, on s’engueulait et puis après on laissait tomber et le travail reprenait de plus belle ». Mais, avec le poids de l’âge, il ne peut plus se hasarder à reprendre le travail. Fort heureusement, la présence de certains de ses enfants lui permette aussi de passer le temps. 3 de ses 6 enfants vivent encore avec lui. Il lui arrive de leur parler de sa riche carrière. Les 3 autres, dont une réside en France, une autre en Italie et l’autre aux Etats-Unis d’Amérique, reviennent chaque année au pays le 26 octobre pour célébrer son anniversaire. Moment qu’il met à profit pour parler encore de son passage à la télévision. Et évoque par la même occasion des bons souvenirs du travail qu’il y faisait. Les plus heureux sont ses petits-enfants. Ils sont étonnés de ce que leur grand-père ait travaillé à la RTI. Il prend aussi un plaisir à leur montrer les photos qu’il a prises avec des ministres, des directeurs généraux de la RTI, des journalistes et animateurs vedettes et bien d’autres personnalités de son époque, qu’il a eu le privilège de côtoyer.

Une retraite bien méritée pour un réalisateur talentueux.


Junior Jeremy




  •  Nom: Coffi
  •  Prénoms: Abdoul Karim
  •  Alias: N/A
  •  Pays Naissance: COTE D'IVOIRE
  •  Date Naissance: 26 octobre 1934
  •  Sexe: N/A
  •  Profession: Réalisateur
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