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Economie

Côte d’Ivoire . Dossier. (3)- Les reines de la banane

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A Biankouma, la culture des bananiers est l’affaire des hommes. La commercialisation revient exclusivement à la femme. La quasi-totalité des marchandes de bananes de Dingouin rencontrées ont débuté cette activité avec très peu d'agent. Pour beaucoup d’entre elles avec seulement 2 000 ou 5 000 F CFA. Juste de quoi acheter quelques grappes ou régimes de bananes plantains.


Lire aussi : Dossier. (1)- La banane, « l'or vert » des femmes de Biankouma



Bamba Konia Lydie : « Le commerce de la banane enrichit »


« C’est en 2011 que je me suis investie dans la commercialisation de la banane. Après avoir vendu deux régimes de bananes douces achetées à la veille à 1 200 F CFA, j’ai engrangé la somme de 7 500 F. J’étais très heureuse et j'ai pris goût. J’ai multiplié le nombre de régimes. À la banane douce, j’ai ajouté de la banane plantain. Avec l’argent obtenu après chaque vente, je fais face aux frais de scolarité de mes deux enfants qui sont en classe de CE1 et CM1. J’épargne en moyenne 3 000 F CFA par jour pendant les six jours d’activité dans la semaine. J'ambitionne étendre mon champ d’action sur d’autres villes. Partir vendre de la banane à Touba et Odienne, en vue d’améliorer mon revenu mensuel . La banane nourrit et enrichit. Il suffit d’un peu de courage » conclut-elle.


Bley Hortense : « La banane de Biankouma est très prisée »




«Depuis 1996, je vends de la banane. Avec pour objectif principal développer mon autonomie financière. Dieu merci ! je ne me plains pas. Car cette activité me donne pleine satisfaction. Revenue des champs avec un régime de banane plantain, j’ai vendu celui-ci à 600 F CFA au bout de quelques minutes seulement. C’était un matin du mois d’avril 1996. Grande fut ma joie. Et depuis, j’ai fait de la commercialisation de bananes mon activité dominante. Je ne regrette rien dans la mesure où je soutiens financièrement mon époux qui est cultivateur. Mes clients sont nombreux. Ils viennent de Bouaké, Touba, Yamoussokro et Abidjan. Ma recette journalière peut atteindre et même dépasser 25 000 FCFA. Elle varie en fonction des commandes. C’est surtout pendant le carême musulman que je réalise les plus grosses affaires. Les commandes des bananes douces fusent de partout et les prix augmentent. La grappe de banane douce peut-être vendue à 500 F CFA. Les bananes de Biankouma sont très prisées. Les fonctionnaires qui ont servi dans la région, partis sous d’autres cieux, les réclament toujours. »


Lire aussi :Dossier. (2)- Les secrets de la banane de Biankouma



Gouan Taly, la pionnière :« Nous écoulons 60 tonnes par semaine »


Elle exerce cette activité depuis juin 1975. Aujourd’hui, elle écoule en moyenne 60 tonnes de bananes par semaine. La commercialisation de la banane n'a plus de secret pour Gouan Taly. Le commerce de bananes a rendu prospère cette femme âgée de plus de 70 ans. À Biankouma, elle représente pour nombre de femmes un modèle.

« J'étais jeune commerçante à Dingouin en 1975, et de nombreux paysans de retour des champs me proposaient des régimes de bananes à vil prix. J'en achetais et en revendais. D'abord sur les marchés locaux de Biankouma . Les marchés de Touba et Odienne explorés, je m'y rendais très souvent. La demande en bananes dans ces différentes localités était forte. J’envoyais 50 sacs de bananes pour ravitailler les marchés de Touba. Puis 100 sacs, me rapportant par semaine plus de 500 000 FCFA. Aujourd’hui, je suis présente sur les marchés de Bouaké, Yamoussokro et d'Adjamé à Abidjan. En association avec d’autres dynamiques femmes du village, nous réunissons à écouler presque toutes les semaines plus de 60 tonnes de bananes. Des bananes de très bonne qualité et très appréciées des consommateurs . Oui, la banane ne trahit pas. Et les femmes à Biankouma l'ont compris .

Pour véritablement développer notre activité à Dingouin, où je suis, nous avons besoin d’un magasin de stockage moderne, d’une dizaine de motos et de cinq véhicules pour le ramassage des bananes à travers les campagnes agricoles » a-t-elle conclu.


Honoré Droh







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