Sur le chemin de retour des champs, à la tombée de la nuit, dans les cuvettes sur la tête des femmes, des grappes de bananes. Sur le toit ou dans le coffre des véhicules qui traversent à vive allure la ville de Biankouma, des régimes de bananes. Ici et là, partout de la banane. De plus en plus à Biankouma, la banane n’est plus une vulgaire denrée vivrière. Pour de nombreuses femmes en milieu rural, en la banane « ruisselle de l'or » . Du coup, dans cette contrée, la production et la commercialisation de la banane (plantain et douce) sont en plein essor.
Dans la dynamique de la lutte contre la pauvreté et surtout leur insertion dans le tissu socio-économique, les femmes à Biankouma font de la commercialisation de la banane une de leurs activités dominantes. Une activité qui, sans exagération leur procure joie et autonomie financière. Blapleu, Kabakouma, Mangouin, Blegouin, Gan, Gbablasso et Dio sont les pôles principaux de production de bananes dans le département de Biankouma.
Dingouin, une localité située à six kilomètres du chef-lieu de la commune est considérée comme l’empire de la banane. Bananes plantain et douce de très bonne qualité. Au goût très apprécié des amateurs. Bananes vendues à la criée par des femmes dont l’âge oscille entre 18 et 50 ans. Des filles mères, des veuves ou de simples ménagères. Entre 3 et 25 000 F CFA par jour: telle est la somme engrangée quotidiennement par les femmes sur le marché local de bananes de Dingouin. 100 000 F CFA. 200 000, 300 ou 400 000 FCFA constituent le revenu moyen mensuel de certaines des commerçantes rencontrées. Celles qui exportent les bananes vers les pays limitrophes, notamment, le Mali, la Guinée et à un degré moindre le Burkina Faso, gagnent davantage. Gouan Taly, présidente des femmes de Dingouin, par ailleurs pionnière des femmes investies dans la commercialisation de la banane est de celles-ci.
Dès 6 h 30 mn, presque tous les jours, le marché local de bananes de Dingouin est pris d’assaut par des femmes. Vendant à la criée . Bananes plantains pour certaines, bananes pour d’autres. Exposées sur des étals de fortune, des plateaux en plastique ou simplement dans des brouettes en branle dès qu'un véhicule s’arrête. La grappe de dix ou onze bananes douces est vendue à 150 ou 250 francs CFA. Le régime de banane plantain est écoulé à 1 000 ou 1 500 F CFA. Les clients sont nombreux et d’origine diverse. Des fonctionnaires, des retraités, des citoyens lambdas et surtout des voyageurs en partance ou en provenance de Touba, Odienne, Man, Bouaké, Abidjan…
C’est aux environs de 21 heures que la plupart de ces commerçantes rentrent à la maison, littéralement éreintées, mais joyeuses. Avec dans les portefeuilles, pour certaines 5 000 F CFA et pour d’autres plus de 50 000 F CFA, certainement les plus audacieuses et chanceuses.
Honoré Droh
Correspondant régional à Man
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Abidjan : les motos, nouveau moyen de transport urbain
-
Kibarou . Cette autre cause insuffisamment décriée des embouteillages
-
Genre et développement : Euphrasie Yao mobilise les femmes des diasporas africaines
-
Côte d’Ivoire : des journalistes formés pour lutter contre la désinformation électorale
-
Côte d’Ivoire.Circulation : les chantiers d'Abidjan avancent à grands pas
-
Littérature. « EKY, ou le secret de la réussite », un roman au service de la jeunesse et de l’égalité des chances
-
Location immobilière : Les prestations des agences et courtiers à la charge du propriétaire et du locataire
-
Interview. Siméon Ehui, DG de l’IITA : « Nous pouvons aider la Côte d’Ivoire à améliorer sa productivité agricole »
-
Côte d’Ivoire – États-Unis : Euphrasie Kouassi Yao présente les acquis en matière de genre
-
Contribution à la victoire sur le nazisme : L’Afrique payée en monnaie de singe
-
A l’Institut international d’agriculture tropicale : des variétés améliorées de manioc, riz, maïs, igname, bananes, soja…
-
Côte d'Ivoire. Présidentielle 2025 : Les 12 nouveaux Districts non concernés pour le parrainage des candidats
-
Côte d’Ivoire . Les condoléances du couple présidentiel au ministre Adjoumani
-
Droits. « En tant que travailleurs, nous ne sommes pas des esclaves » (Coumba Diop, OIT)
-
Côte d'Ivoire. Élection présidentielle. « Nous ne voulons plus de veuves et de déplacés » (ONG )
-
Succession du Pape François : Quelles chances pour l’Afrique ?
-
Mercedes-Benz 600 Pullman : une automobile d’histoire pour un serment de rupture
-
Le Vice-Président de la République a inauguré l’Agence Auxiliaire de la BCEAO à Odienné
-
Sécurité routière : Livreurs et coursiers à motos, interdits sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny
-
Oligui Nguema attendu au pied du mur
-
Talk-show de Rajoelina : plus de show que de talk
-
USA-Loterie de la Carte verte 2026 : les résultats sont disponibles
-
Les Ambassades et Consulats généraux de la Côte d’Ivoire dans la zone Amérique renforcent les capacités de leurs services consulaires
-
Mali : La classe politique dit « non à la dérive autoritaire »
-
Côte d'Ivoire. La handballeuse Halima Traoré immortalisée par une biographie
-
Gabon : Fin de mission pour le CTRI
-
Tribunal du Plateau : 12 jours de prison, pour un coup de bâton administré à son compatriote
-
Investiture du président gabonais : Oligui Nguema face à ses nombreux défis
-
Libération de Assi Ghislain, prime aux enseignants... : Robert Beugré Mambé accepte d'être l'avocat des travailleurs
-
Google se rapproche des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire
-