Suite à notre reportage publié le lundi 9 juin 2025 sur« l’incivisme et la pollution à Bonoua », la réaction de l’Agence nationale de Gestion des déchets (ANAGED) ne s’est pas fait attendre. Bien que n’ayant pas été mentionnée dans ce reportage l’ANAGED a tenu à éclairer l’opinion publique sur son niveau de responsabilité dans la gestion des ordures à Bonoua.
Par l’entremise de sa déléguée régionale du Sud Comoé, Mme Diaby, l’Agence nationale de gestion des déchets, tient à situer les responsabilités de chacun dans cette affaire. Elle clame haut et fort que l’agence est bien représentée à Bonoua mais, qu’elle ne s’occupe que des ordures et du curage des caniveaux. Pour ce qui est des canaux d’évacuation des eaux usées et de pluies, comme celui qui a fait l’objet de notre reportage, cela incombe à l’Office national de l’Assainissement et du Drainage (ONAD). Elle révèle que l’ANAGED a tout de même eu à curer ce canal à plusieurs reprises, par ce qu’il contenait des ordures.
« L’ANAGED fait son travail, la Mairie également. Le problème, c’est l’incivisme des populations »
Sur le terrain, les rôles sont bien distincts, selon la déléguée. L’Agence est représentée par un opérateur privé qui est en charge du balayage des voies bitumées, de la pré-collecte, la collecte des déchets ménagers, ainsi que du curage des caniveaux (les caniveaux sont ceux qui font 1,20 mètres de largeur ; au-delà, c’est un canal). L’opérateur intervient uniquement dans les zones contractuelles c’est-à-dire, celles définies par la mairie.
A Bonoua, l’opérateur dispose d’environ 18 voies contractuelles dont la principale est la A100. Le balayage se fait sur quatre à six jours dans la semaine, en fonction de l’affluence sur ces voies. Quant au curage des caniveaux, il est réalisé une fois dans le mois exceptés ceux présents sur la A100, qui sont curés deux fois dans le mois. Tous les travaux sont supervisés par le bureau Veritas qui s’assure que l’opérateur fait correctement l’entretien de la ville.
« L’ANAGED fait son travail, la Mairie également. Le problème c’est l’incivisme des populations », défend la déléguée régionale. Pour elle, le travail est fait mais il n’y a pas de résultat parce que la population est « difficile ». Elle révèle qu’à plusieurs reprises, les agents de nettoyage ont été confrontés à la récalcitrance des commerçantes installées aux abords des voies, qui n’hésitent pas à leur rappeler qu’elles « sont chez elles et que personne ne peut leur dicter ce qu’elles doivent ou ne doivent pas faire ». Leur présence sur ces voies rend difficile le curage de certains caniveaux comme l’un de ceux décrits dans le reportage. Il incombe à la mairie de les déguerpir mais il semble qu’elle ait les mains liées dans cette affaire. Conséquence, les gens s’installent comme ils le veulent et font ce qu’ils veulent sans être inquiétés ; Après tout, « Bonoua leur appartient », disent-ils.
Face à ce raisonnement de la population autochtone, il apparaît difficile de voir les résultats des efforts déployés sur le terrain. La mairie et l’ANAGED ont mené des actions de sensibilisation, organisé des journées de salubrité et même distribué des sacs plastiques pour le tri des déchets mais le résultat reste le même. Sous prétexte de payer des taxes à la mairie, ces vendeuses refusent de quitter les abords de ce canal. Elles continuent ainsi chaque jour à y déverser les ordures sans crainte.
Pour rappel, nous évoquions dans notre reportage paru le lundi 9 juin 2025, l’incivisme de ces commerçants et commerçantes installés sur le canal d’évacuation des eaux qui se trouve juste à l’entrée de la ville de Bonoua, dont la vue n’est pas du tout reluisante pour la commune. Suite à cette dénonciation, les autorités compétentes ont décidé d’organiser très bientôt, une journée de sensibilisation et de salubrité autour de cette gare, en vue une fois encore, d’emmener les populations à comprendre l’importance d’adopter des gestes écoresponsables, en espérant que cette fois, leurs voix se feront entendre et que les effets seront visibles.
Marie-Claude N’da