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Politique

Côte d’Ivoire .Malhonnêteté intellectuell

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Avant la dernière élection présidentielle, Laurent Gbagbo avait déclaré publiquement que personne dans ce pays ne pourrait l’empêcher d’être candidat. Il a été écarté par la Cour constitutionnelle. Il a ensuite déclaré qu’il n’y aurait pas d’élection. Qu’il n’y aura pas de quatrième mandat. Il avait pour cela appelé à l’insurrection. Personne ne l’a suivi. Et l’élection s’est déroulée sans lui. En principe s’il était sage, Laurent Gbagbo aurait dû se taire à jamais. Mais penser cela aurait été mal le connaitre. S’il a annoncé qu’il se retirerait bientôt de la direction de son parti, c’est sans doute pour mieux enquiquiner le président Ouattara, son meilleur ennemi. Et sa première salve est « l’adresse aux Ivoiriens » qu’il a publiée le 8 décembre dernier, le jour même où le président Alassane Ouattara prêtait serment devant un parterre de chefs d’Etats et de gouvernements venus de tout le continent.

Dans cette adresse, Laurent Gbagbo écrit ceci : « au 2ème tour, c’est la pagaille. Chacun des deux candidats, Alassane Ouattara et moi-même, se proclamait vainqueur. Mais moi, je suis proclamé vainqueur par la Conseil constitutionnel. Le débat semblait clos quand Alassane Ouattara, son ami Nicolas Sarkozy, président français, et le représentant de l’Onu mirent en cause les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel et décidèrent qu’Alassane Ouattara était le vrai vainqueur. »

Laurent Gbagbo, nous dit-on, est un historien. C’est-à-dire qu’il est chargé de restituer les faits, tels qu’ils se sont déroulés. Lorsqu’il s’agit de faits anciens dont il n’existe plus de témoins, l’historien honnête doit s’efforcer de les raconter avec le plus d’exactitude possible, en fonction des éléments dont il dispose. Mais lorsqu’il s’agit de faits dont les témoins sont toujours vivants, les dénaturer volontairement relève de la malhonnêteté intellectuelle. Et c’est grave pour un historien. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un ancien président de la république. Laurent Gbagbo parle de pagaille. Qui a créé la pagaille ? Elle s’est produite lorsque le porte-parole de la Commission électorale voulait proclamer les résultats. Damana Pickass, le représentant de Laurent Gbagbo dans cette commission arracha les feuilles des mains du porte-parole, devant toutes les caméras du monde entier, et les forces de l’ordre fient évacuer tout le monde. Par la suite, l’accès au siège de la Commission fut interdit même à ses membres. Quelqu’un peut-il me contredire sur ce point ?

Le président de la Commission proclama malgré tout, les résultats qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur. Mais le lendemain, le président du Conseil constitutionnel vint dire que le vainqueur était Laurent Gbagbo. Au motif qu’il y aurait eu des fraudes dans certains bureaux de vote. Et lui, lorsqu’il « constate » qu’il y a une fraude dans un bureau de vote, il annule les résultats de toute la région. C’est ainsi qu’il a annulé les résultats de toutes les régions du nord et de Bouaké, pour pouvoir proclamer Gbagbo vainqueur. Quelqu’un peut-il me contredire sur ce point ? Au nom de quel droit a-t-il fait cela ? Aucun. Le Conseil constitutionnel n’est pas une entité omnipotente qui peut se permettre tout, y compris inventer des résultats à une élection. Les textes disaient clairement que si le Conseil constate des irrégularités qui sont si importantes qu’elles sont de nature à changer le résultat du scrutin, il l’annule et appelle à de nouvelles élections. De quel droit le président du Conseil constitutionnel a-t-il éliminé les voix de millions de citoyens ?

Ce que Gbagbo ne dit pas non plus, c’est qu’un accord signé par lui-même à Pretoria stipulait clairement que les résultats du scrutin devaient être certifiés par le représentant du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire que le dernier arbitre de notre élection était ce dernier. Et lui, il a certifié que le gagnant de l’élection était M. Alassane Ouattara. Alors, que nous raconte Gbagbo ?

Croit-il qu’en racontant mille fois un mensonge il finira par devenir une vérité ? Mais en tout état de cause, Gbagbo sait-il que nous sommes en 2025, bientôt en 2026 ? Qu’a-t-il à vouloir nous ramener en 2010 ? Sait-il qu’il y a eu des élections en 2015, en 2020, et récemment en 2025 ? Gbagbo, s’il te plaît, reste dans tes histoires, chérie ta Nady adorée, et laisse-nous avancer. Nous, nous avons un métro à construire, des emplois à créer, la sécurité du pays à assurer et beaucoup d’autres choses à faire pour le bien des Ivoiriens. Tu ne réussiras pas à nous distraire.

Venance Konan







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