A l’occasion de la 76e Journée mondiale de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction du Logement et de l’Urbanisme (MCLU) a relevé l’explosion du nombre de villes en Côte d’Ivoire, avec également une population urbaine en pleine croissance. Face à cette situation, l’Etat de Côte d’Ivoire a élaboré et mis en œuvre des outils de planification urbaine moderne.
En moins d’un demi-siècle, a indiqué le ministre Bruno koné, « la population urbaine est passée de 32% en 1975 à 53% en 2021, faisant de la Côte d’Ivoire un pays désormais majoritairement urbain », selon une note d’information de sa direction de la Communication. Mais précise-t-il, « l’un des changements les plus marquants réside dans l’explosion du nombre de villes ». En effet, la Côte d’Ivoire comptait 127 villes en 1998. En 2021, il y en a 393. Le nombre de villes a triplé en seulement 23 ans. Cette croissance fulgurante du nombre de villes n’est pas sans pression, notamment en matière de logements. Sans encadrement adapté, elle peut favoriser « la prolifération des lotissements informels et la dégradation de l’environnement, la congestion urbaine ainsi qu’une pression accrue sur les infrastructures et les services publics », indique le ministre Bruno Koné.
Des outils de planification urbaine
« Planifier n’est pas un simple acte administratif : c’est un choix politique, un devoir de responsabilité envers les générations futures », a fait savoir le ministre Bruno Koné. Ainsi un cadre juridique profondément modernisé a été mis en place, avec l’adoption notamment du Code de l’Urbanisme et du Domaine foncier urbain. Cela a permis de mieux sécuriser le domaine foncier urbain, de mieux orienter les investissements publics et privés et d’améliorer progressivement le cadre de vie urbain. Le ministre a également mis en exergue les outils de planification élaborés. Ils s’articulent autour de documents tels que les Schémas directeurs d’Urbanisme (SDU), qui définissent les grandes orientations de développement, du Plans d’Urbanisme directeurs (PUD), qui organisent les axes structurants des agglomérations. Il y a également les Plans d’Urbanisme de Détail (PUD), qui fixent l’occupation fine et opérationnelle des sols, ainsi que les Schémas de Structure qui sont applicables dans les zones non couvertes par un SDU ou un PUD. Aujourd’hui, note le MCLU, 52 localités disposent déjà de documents de planification urbaine. Parmi elles, trois grandes villes, Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké qui sont dotées d’un SDU. Il y a également 31 villes chefs-lieux de région et plusieurs communes, qui bénéficient d’un PUD.
Dans le cadre de la planification urbaine, des réformes ont été initiées par le gouvernement ivoirien. Il y a entre autres l’opérationnalisation du Système Intégré de Gestion du Foncier Urbain (SIGFU). Elle permet de moderniser la chaîne foncière urbaine et de renforcer la transparence. La mise en œuvre du Projet de Transport Urbain d’Abidjan (PTUA), permet de fluidifier la mobilité, renforcer la sécurité et améliorer les déplacements dans le Grand Abidjan. Parmi les réformes, il y a également l’introduction de l’Attestation de Droit d’Usage coutumier (ADU), qui remplace l’ancienne attestation villageoise et sécurise par ce fait même durablement les droits fonciers, dans un cadre légal modernisé. « Nous agissons également pour élargir l’accès au logement, notamment à travers le Programme Présidentiel de Construction de Logements Sociaux et Économiques et le Programme d’Urgence de 25 000 logements », ajoute le ministre.
Bruno Koné veut pouvoir compter sur la contribution de tous, pour la réussite de l’urbanisation des villes ivoiriennes. « La réussite de la planification urbaine dépend de chacun d’entre nous. C’est pourquoi, l’implication active de nos concitoyens, à toutes les étapes de la planification et de sa mise en œuvre, est indispensable », a-t-il insisté.
Notons que la Journée mondiale de l’Urbanisme est célébrée tous les 8 novembre. C’est un moment de réflexion collective sur l’avenir des villes et sur la manière dont elles doivent être planifiées pour qu’elles demeurent des « espaces de progrès, de justice et de cohésion sociale », explique Bruno Koné.
Diomandé Karamoko






