La baie du Banco et ses alentours ne sont plus ce qu’ils étaient il y a quelques années, avec la présence des lavandiers appelés communément « fanico » et les commerçantes de mangues. Les travaux d’aménagement entrepris par le District autonome d’Abidjan ont donné à cet espace un visage beaucoup reluisant, mais également un rôle économique et touristique.
Lorsque l’on parle de la baie du Banco, l’on pense aux lavandiers appelés communément « Fanico » qui, à longueur de journée y lavaient des linges sales. Situé en plein cœur de la ville d’Abidjan, le Parc national du Banco est à la jonction entre les communes d’Abobo, Yopougon Adjamé et Attécoubé. Avec une superficie de 3473,55 hectares, cette aire protégée constitue le poumon vert d’Abidjan et son réservoir hydraulique. De ce parc, coule une rivière qui se jette dans la lagune Ebrié à Attécoubé. C’est cette baie située à la lisière du parc qui a été pendant des années le lieu privilégié des lavandiers venus des communes d’Attécoubé, Adjamé et Yopougon, pour laver leurs linges. Mais leurs activités polluaient l’eau de la rivière et rendaient l’endroit insalubre.
De la lumière partout
« La baie du Banco est jolie à voir maintenant ». « Il y a de la lumière partout ». C’est ce qui ressort des témoignages de ceux qui ont visité ce lieu bien après les travaux de réaménagement initiés par le district d’Abidjan. En provenance de la commune d’Adjamé pour Yopougon, nous remarquons effectivement que ce n’est plus la même baie que nous avions l’habitude de voir. Le 6 novembre 2025, nous décidons donc de nous y rendre. Mais cette fois-ci à pied, pour mieux apprécier les changements qui ont été apportés au lieu.
La voie qui borde le parc au niveau de la rivière est en plein réaménagement. Elle vient d’être bitumer et des travaux de finition sont en cours, notamment au niveau des trottoirs. En amont à droite, il y a un lac aménagé. Il est protégé par une grille. C’est ce lac qui reçoit directement l’eau de la rivière qui provient de l’enceinte du parc. Nous marquons un arrêt devant cet étang. Ce qui nous attire en premier, ce sont les mouvements des poissons de plus en plus nombreux. Ils se sentent en sécurité. « Oui, personne ne viendra les pêcher ici. Ils sont protégés », confie une ouvrière de l’entreprise en charge des travaux de la voie. Un second lac aménagé situé de l’autre côté de la voie, permet de canaliser l’eau jusqu’à la lagune. Un peu plus au fond, des lampadaires installés le long de la voie qui longe la forêt, illuminent l’espace et même les troncs d’arbres, une fois la nuit tombée, rendant ainsi la baie du banco encore plus attrayante.
Lieu de repos, de restauration et de loisir
A côté, il y a un périmètre réalisé pour le repos et la restauration des visiteurs. Ce sont des cases modernes sous lesquelles sont disposées des chaises et des tables. Nous y prenons place. Le cadre est frais bien oxygéné par la forêt qui nous accueille. L’endroit est assez paisible et bien indiqué pour tout visiteur qui veut passer un bon moment. Nous avons voulu nous restaurer. Mais le restaurant n’ était pas ouvert. « C’est fermé depuis un moment à cause des travaux de la voie », fait savoir un autre ouvrier qui marquait une pause dans l’un des casinos.
D’autres endroits sont également aménagés tout autour du lac. Ce sont des airs de jeu. Un autre bâtiment abritera un auditorium, une salle d’exposition. Ce site touristique de plus pour la ville d’Abidjan, baptisé « complexe sportif et écotouristique Ernest N’Koumo Mobio », du nom de l’ancien maire de la ville d’Abidjan, incarne à la fois « une vision écologique, culturelle et sportive au service de la commune d’Attécoubé » a déclaré le gouverneur du district d’Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, lors de son inauguration le 14 octobre 2025.
Un marché de fruits moderne
A une centaine de mètres de la baie, à la périphérie du parc national du Banco, a été construit un marché moderne de fruits et légumes baptisé « marché de fruits et légumes Dominique Ouattara ». De l’autoroute du nord, l’on aperçoit aisément les nouvelles installations de ce nouveau marché qui intègre toutes les commodités d’un marché moderne : spacieux et propre, disposant d’un parking. Un grand bâtiment abrite 400 étals destinés au vendeuses de fruits et légumes. Il y a un espace réservé aux grossistes et un hangar de stockage de marchandises. Le marché est également doté d’un bloc sanitaire, d’une cantine et bien d’autres équipements. Quand nous arrivions sur le lieu, des commerçantes discutaient, pendant que d’autres s’occupaient de leurs marchandises. Un jeune homme admirait les installations neuves du marché. « Je suis un chauffeur. Je viens d’arriver du port d’Abidjan. Je suis venu livrer de la marchandise ici », dit-il en montrant son véhicule stationné sur le parking. Ce marché jadis constitué d’un banal hangar d’exposition de fruits et autres, a subi une véritable métamorphose. En devenant une toute nouvelle infrastructure, permettant ainsi aux transporteurs et commerçants de développer leurs activités de transport et de vente de fruit. Et partant, améliorer leurs conditions de vie.
Au-delà de l’aspect économique, la construction de ce marché vise également à améliorer la circulation routière et lutter contre le désordre urbain qui se passait à ce niveau. En effet, l’espace était occupé par des commerçants de mangues qui y avaient érigé des installations anarchiques pour leurs ventes. Ils encombraient ainsi cette bretelle très fréquentée de l’autoroute du nord.
Diomandé Karamoko
