publicité

Internationale

Massacres d’El-Fasher au Soudan : l’illustration apocalyptyque d’une sale guerre

Publié le :

Combien de victimes la prise d’El-fasher, l’une des principales villes dans le Darfour, à l’ouest du Soudan, a-t-elle occasionné ? Le bilan est difficile à établir, même si les témoignages de rescapés, de personnels soignants et des observations satellitaires autorisent des recoupements sur des chiffres qui font froid dans le dos.

Entre 4000 et 5000 personnes auraient péri dans les combats et surtout les exécutions massives qui ont suivi la prise de la ville le 26 octobre dernier. Elles se poursuivraient vendredi 31 octobre.

C’est à croire que les hommes des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hamedti, en avaient particulièrement gros sur le cœur contre la population d’El-Fasher, la dernière ville dans l’ouest du pays qui leur résistait. Après 18 mois de siège, la tragédie de cette sale guerre civile, qui dure depuis 3 ans maintenant, s’est exprimée dans toute sa laideur. Selon plusieurs rescapés qui ont pu rejoindre la localité de Tawila, à 70 km à l’ouest de la ville martyre, c’est au, vae victis, malheur aux vaincus, des guerres de l’Antiquité que les FSR se sont livrées. Même les hôpitaux n’ont pas été épargnés, comme cette maternité où femmes, bébés et personnels soignants ont été passés au fil de l’épée pour ne pas dire à la baïonnette des fusils d’assaut. Plusieurs centaines de victimes y auraient péri, au mépris de la convention de Genève sur la guerre, déplorent l’ONU, la Croix Rouge internationale (CICR) et Médecins sans frontières (MSF).

Ces massacres de civils, dont des enfants et des femmes enceintes, aux allures de génocide, car des témoins ont rapporté que les victimes étaient séparées « selon leur sexe, leur âge et leur ethnie présumée », ne laissent pas indifférente la communauté internationale. Plusieurs diplomates occidentaux parlent d’une tragédie « absolument apocalyptique » et « véritablement terrifiante ». Même le général Mohamed Daglo Hemedti, certainement gêné par ces pogromes à ciel ouvert, a fait arrêter le commandant des FSR qui a conquis la ville. Vaine tentative de rattrapage, car c’est pendant 18 mois que la ville a été assiégée, affamée et il y avait des signes précurseurs qui auraient dû l’amener à prévenir ces tueries à grande échelle.

Ni lui, ni son ennemi juré, le général Fattah Al Burhan, ni leurs soutiens ou complices à l’international ne devraient rester impunis de ces crimes de guerre. Mohamed Hamdane Daglo et Fattah Al Burhan, ces anciens alliés qui avaient su profiter du mécontentement des Soudanais pour s’emparer du pouvoir à Khartoum ont fait pire qu’El Béchir, qu’ils ont renversé. La partition du pays, avec une crise humanitaire multidimensionnelle, nous en met plein la vue sur un Soudan devenu pire que la Libye ou la République démocratique du Congo. De là à dire que ce sont des généraux félons, sourds aux souffrances de leur peuple, il y a un pas vite franchi. Car les tragédies politique, économique, culturelle et humanitaire dont ils sont les auteurs amènent les populations africaines à regretter des dictateurs comme Mohamed Béchir, Saddam Hussein, Mobutu Sesse Seko, Idi Amin Dada, etc.

« A quand l’Afrique ? » Pour reprendre la grande question, titre d’un des ouvrages majeurs du professeur Joseph Ki-Zerbo.


GENERATED_OK



publicité

FIL INFO

3 novembre 2025

Soudan: des dizaines de milliers de personnes fuient le conflit qui s'étend à l'est du Darfour (ONU)

3 novembre 2025

«Anéantir les terroristes islamistes» : Trump menace de lancer une opération militaire au Nigeria pour protéger les chrétiens

3 novembre 2025

Après un mois de paralysie budgétaire, la situation de précarité des fonctionnaires s’accentue

3 novembre 2025

Les femmes prises dans l’étau de la guerre au Soudan

3 novembre 2025

Conférence générale de l’UNESCO : À Samarcande en Ouzbékistan, Mariatou Koné défend la jeunesse africaine



Fanico

Magaye GAYE 29 septembre 2025
De l'importance du protocole dans les relations internationales
Koffi Banh 25 septembre 2025
C’est un devoir, un engagement envers nos enfants
Thierry Coffie 3 septembre 2025
Ce que peu de gens savent de la relation entre le Jeune Capitaine Thomas SANKARA et le MORO NABA.
Mandiaye Gaye 2 septembre 2025
On ne peut être juge et partie !


Annonces
publicité
publicité