Les prétendus prophètes et autres oiseaux de malheur en ont été pour leurs frais. Ce qu’ils appelaient « message de Dieu » n’était rien d’autre que leurs propres souhaits pour la Côte d’Ivoire, et surtout pour le Président de la République que visiblement ils haïssent profondément. D’aucuns pourraient penser que cette déculottée leur fermera la bouche à jamais. Que nenni ! Ils trouveront toujours des gogos pour croire en leurs bobards et qu’ils continueront tranquillement de plumer.
L’élection présidentielle s’est donc bien tenue le 25 octobre comme prévu et il n’y eut aucun bain de sang. Il y eut certes des incidents ici et là, mais ils n’eurent rien à voir avec ce que nous avions connu en 2020. Et les résultats ne peuvent surprendre, lorsque les partis politiques auxquels appartiennent Jean-Louis Billon et Ahoua Don Mello n’ont pas appelé à les voter, lorsque les partis de Simone Ehivet et Henriette Lagou font juste de la figuration sur la scène politique ivoirienne et qu’elles n’ont bénéficié du soutien d’aucun parti significatif. Dans certaines régions du pays, ces candidats n’avaient même pas de représentants dans les bureaux de vote. Bien entendu, les détracteurs du président Ouattara se gausseront de ce résultat « soviétique », mais il reflète la réalité politique ivoirienne. Et à ceux qui diront que les vrais adversaires de M. Ouattara avaient été éliminés avant la compétition, il faudrait expliquer que dans ce pays, lorsque l’on veut compétir à une épreuve, on respecte tout simplement les règles qui la régissent. M. Thiam s’était inscrit sur la liste électorale ivoirienne alors qu’il portait la nationalité française. Or on ne peut pas porter la nationalité ivoirienne lorsque l’on a pris celle de la France à sa majorité. Et M. Thiam a reconnu publiquement qu’il ne connaissait ni la loi ivoirienne sur la nationalité, ni la constitution. Quant à M. Gbagbo, en 2011, il avait refusé de reconnaitre sa défaite pourtant certifiée par l’ONU, et était allé prendre de force de l’argent dans les caisses de la BCEAO en prétendant être le président de la Côte d’Ivoire. Il a été jugé pour cela et condamné. Fermons donc définitivement ce débat et avançons.
M. Ouattara va donc exercer un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la Côte d’Ivoire et tout Ivoirien qui aime son pays ne peut que lui souhaiter du succès. Le candidat Ouattara avait déroulé son programme qu’il va s’efforcer d’appliquer. Mais ce que je souhaiterais est que ce mandat soit aussi celui de ce que j’appellerais les finitions. Lorsque l’on construit une maison, il y a le gros-œuvre et les finitions. Ce sont elles qui donnent sa forme définitive et sa valeur à la maison. Cela va du rattrapage des imperfections causées par les travaux de construction à la pose des carreaux, du toit, des placards, des luminaires, des sanitaires, à l’électrification ou la peinture, etc. C’est généralement ce qui coûte le plus cher dans la construction d’une maison. Lors de ses précédents mandats, le chef de l’Etat a doté la Côte d’Ivoire de nombreuses infrastructures telles que les routes, les ponts, les barrages hydro-électriques, les hôpitaux, les universités, les stades et autres. C’est ce que j’appelle le gros-œuvre. Les finitions, c’est par exemple la moralisation de notre société, la salubrité, l’esthétique de nos cités, ou la mise en valeur de nos trésors touristiques et culturels entre autres.
Prenons la question de la salubrité. Tant que nous aurons des villes où la première chose que l’on aperçoit lorsque l’on y entre est le tas d’ordure, il ne servira à rien de dépenser des milliards pour essayer d’attirer des touristes. Soyons réalistes et cessons de rêver. Et puis, il s’agit surtout d’une question de santé publique. Ensuite, tant que nous aurons ces villes moches, sans originalité, sans monument, construites dans le désordre, sans plan d’urbanisme, elles n’intéresseront personne. Surtout pas les touristes. Soyons réalistes là aussi et cessons de rêver. Enfin, nous avons des trésors inestimables en monuments historiques, lieux de mémoires, sites pittoresques qui pourraient nous attirer ces milliers de touristes auxquels nous faisons la danse du ventre depuis des décennies afin des attirer chez nous. Nous ne faisons malheureusement strictement rien pour les entretenir, les mettre en valeur et les faire connaître. Qu’avons-nous fait pour Grand-Bassam pour laquelle nous nous sommes battus comme de beaux diables pour qu’elle soit inscrite sur la liste du patrimoine de l’UNESCO. Et l’Attiéké, le Zaouli, les vieilles mosquées du nord ? Pour ce qui est de la moralisation de notre société, il y a tant à dire dessus que j’y consacrerai plusieurs autres chroniques.
En vérité en vérité je vous le dis, si nous ne terminons pas les finitions de notre pays, nous n’aurons rien fait du tout.
Venance Konan






