Après l’abolition de l’esclavage en 1848, les plantations de canne à sucre de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane se retrouvent privées de main-d’œuvre gratuite . Pour combler ce vide, la France fait appel à des milliers de travailleurs sous contrat venus d’Inde. Leur histoire, souvent méconnue, continue pourtant de marquer profondément la culture antillaise.
Entre 1853 et 1889, environ 42 000 Indiens – principalement originaires du sud du pays, notamment du Tamil Nadu et de Pondichéry – débarquent dans les Antilles françaises. Liés par des contrats de cinq ans renouvelables, ils devaient théoriquement bénéficier d’un salaire et de conditions dignes. En réalité, la plupart ont connu une vie de labeur harassant dans les plantations sucrières, dans des conditions proches de celles qu’avaient vécues les anciens déportés d'Afrique.
Si certains de ces engagés rêvaient de retrouver leur terre natale, la réalité économique en a décidé autrement. Les retours en Inde furent rares : la majorité des contractuels restèrent sur place, fondant des familles et s’ancrant dans le tissu social antillais.
Aujourd’hui, l’héritage indien se lit dans la cuisine, les croyances, la musique et même le créole. Le colombo, plat emblématique, a des racines indiennes ; les cérémonies hindoues telles que le Kavadi et la fête de Dipavali sont célébrées chaque année en Guadeloupe et en Martinique. Des temples tamouls, souvent discrets, témoignent de la persistance d’une foi transmise à travers les générations.
Longtemps invisibilisée, l’histoire des engagés indiens connaît depuis quelques années une mise en lumière. Des associations culturelles œuvrent pour la reconnaissance de ce passé et organisent commémorations, conférences et expositions. À Saint-François en Guadeloupe, un mémorial leur rend hommage, rappelant la contribution essentielle de ces travailleurs venus d’ailleurs.
Les descendants d’engagés indiens font partie intégrante du peuple antillais. Leur mémoire enrichit le récit collectif, rappelant que les Antilles sont le fruit de rencontres, de douleurs et de métissages qui forment aujourd’hui leur richesse.
FBL
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