Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU), était l’invité de l’émission « Droit dans les yeux » de la chaîne de télévision 7info, ce vendredi 12 septembre 2025. L’émission avait pour thème : « Construction : pendant (et après) la campagne, le travail continue ».
A cette occasion, le ministre a affirmé que « la question du logement sera au centre » des débats lors des campagnes électorales qui s’ouvrent bientôt pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
« Est-ce que vous pensez que dans la campagne électorale qui s'ouvre, la question du logement devrait être au cœur des débats ? Ou en tout cas devrait être une dimension importante des débats ? ». A cette question du journaliste, le ministre a répondu que pour les prochaines années, l’ambition devrait être de poursuivre sur la lancée de ce qui a été fait, donc dans la continuité. Il s’agit notamment de consolider tout ce qui est paix, sécurité, réalisation d'infrastructures, écoles, santé, sociale de façon générale. Il s’agit aussi de renforcer des aspects solidarité. « Et dans ces aspects solidarité et soutien aux moins nantis, je pense que la question du logement sera au centre. Parce que le logement, c'est quelque chose qui transforme complètement une vie », a souligné Bruno Koné.
Tout le reste peut accessoirement y contribuer, c’est-à-dire de belles routes, de beaux ponts, un centre de santé, une école, etc. Mais ce qui intéresse quelqu’un qui n’a pas assez de moyens, c'est surtout un toit à lui. « De ce fait, ma conviction est que le logement devra sans doute être au centre de tout ce qui sera discuté. Et je pense qu'aujourd'hui, notre gouvernement a montré sa capacité à changer les choses, sa capacité à faire évoluer les choses positivement sur cette question difficile », a relevé le ministre Bruno Koné.
En effet, selon le ministre, 20 villes du pays ont 20 000 habitants. Et à l’horizon 2040, Abidjan aura 10 millions d’habitants. Cette augmentation rapide de la population ivoirienne est une pression en matière de logements d’où un besoin de 600 000 à 800 000 logements. Pour faire face à la question, le Président de la République a initié le Programme présidentiel de construction de logements sociaux et économiques en Côte d’Ivoire. C’est dans ce cadre que s’inscrit le programme de construction de 25000 logements initié en 2024 et que le MCLU et chargé de mettre en œuvre à travers ses différentes structures dont l’Agence nationale de l’Habitat (ANAH) et la Commission nationale d’Attribution des Logements sociaux (CONALOG). Ce programme est basé sur le système de location-vente et location simple.
Ce système est fait pour les personnes qui ont un faible revenu, qui n'ont pas de revenus réguliers ou qui n'ont pas de ressources bancarisées. « Il fallait trouver un mécanisme qui fasse en sorte que ces personnes-là puissent accéder à un logement par la location-vente ou par la location simple », a expliqué le ministre en charge du logement.
L’ACD en 6 semaines
Le ministre a évoqué au cours de cette émission, les différentes réformes que son département a initiées. Il s’agit entre autre de l’Attestation de Droit d’Usage coutumier (ADU). Ce document qui présente toutes les garanties de sécurité permet d’éviter les ventes multiples sur la même parcelle de terrain et de sécuriser les propriétés foncières. Et avec l’ADU, il devient facile pour l’acquéreur d’obtenir son Arrêté de Concession définitive (ACD). « Une fois que vous avez une ADU en main, c'est vraiment, je peux vous l'assurer, quelques semaines au maximum. Entre 2 et 3 semaines, je vais dire. Nous allons quand même, pour les cas les plus complexes, jusqu'à 6 semaines », a répondu le ministre au journaliste qui a voulu savoir le temps qu’il faut pour obtenir son ACD. Il a ajouté que ce sont 34 700 ACD qui ont été délivrés en 2024.
Le ministre en charge de la construction a en outre évoqué les différentes actions menées par son département pour assainir le milieu de la construction. En effet, les acteurs de la chaine de constructions sont invités à respecter le code de la construction et de l’habitat. Le MCLU a à cet effet accru le nombre de contrôles des constructions. « Nous étions à peu près à 2 000 contrôles en 2019-2020. Aujourd'hui, nous sommes à pratiquement 30 000 contrôles par an », a indiqué le ministre.
Les sanctions ont été également intensifiées. Il y a les sanctions pécuniaires, mais elles vont jusqu’à la « démolition des bâtiments qui ne respectent pas les règles, qui sont à risques, qui présentent des risques à la construction, des risques plus tard à l'habitation », a ajouté Bruno Koné. Et depuis 2020, environ 500 constructions ont été démolies, y compris des R+6, des R+7. Il y a eu un pic en 2023 où 165 constructions ont été démolies. Mais depuis lors, la tendance est à la baisse.
Diomandé Karamoko