Avec la crise multidimensionnelle qui dure plusieurs années, les populations Maliennes ploient sans céder sous le poids des souffrances de tous genres. Une résilience qui surprend tous les analystes mais qui ne doit pas endormir le sens de l'anticipation des dirigeants actuels.
Le peuple malien souffre mais résiste. Depuis 2012, c'est la crise au Mali. Une crise dont l'origine a été la rébellion touarègue. Pendant quelques années, cette rébellion a déstabilisé une partie du nord du pays et permis l'infiltration de groupes armés terroristes. D'une simple rébellion, la crise est devenue une véritable guerre contre le terrorisme sous toutes ses formes couplée d'une crise politique. Toute cette situation a paralysé le circuit administratif et économique du pays et l'impact direct sur les populations, est désastreux. L'insécurité grandissante dans toutes les régions a provoqué un déplacement massif des populations vers des zones plus sécurisée ; le commerce s'est ralenti ; les liens sociaux se sont fragilisés ; la coopération avec d'autres pays, a pris un coup !; les divisions internes s'accentuent. Bref ! Le Mali a touché le fond et tente de se relever.
Le coup d'État de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keita dit IBK, conséquence directe de la crise multidimensionnelle, a marqué un tournant décisif pour le Mali.
Le pays aborde un nouveau virage avec l'espoir de se sortir définitivement de la crise. Mais durant 13 ans (2012 à 2025) le peuple malien a vécu le martyre. Tant de souffrances ! Tant de sacrifices ! Et ce n'est pas encore le bout du tunnel .
Aujourd'hui, le citoyen lambda se regarde avec tant de fierté et se dit : " j'ai contribué à libérer mon pays des mains du néocolonialisme" car, c'est de ça qu'il s'agit désormais et cela constitue la principale motivation du Malien et qui forge sa résilience. La motivation ne se trouve pas dans les hommes et femmes qui dirigent aujourd'hui le pays mais dans les actes qu'ils posent et qui correspondent à l'aspiration profonde de la majorité des citoyens Maliens. Se défaire des liens coloniaux et néocoloniaux, est un acte fort pour le Malien. Traquer ceux qui travestissent la politique intérieure du pays et s'amusent à dilapider les biens de l'Etat, est aussi un acte fort. En somme, tout ce qui vise à fonder une société plus équitable, juste et prospère, est soutenu par la majorité. Voilà le secret de la résilience des Maliens, qui étonne plus d'un observateur.
Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Si les Maliens font bloc derrière leurs dirigeants pour contrer toute tentative de déstabilisation, ils ne donnent non plus pas blanc-seing aux mêmes autorités concernant le développement économique et social du pays. Au contraire les attentes sont grandes et les Maliens attendent surtout des actions concrètes en faveur du développement du pays et des habitants.
Ne pas être attentif à cette voix qui s'élève tous les jours pour réclamer plus de nourriture à manger, plus de routes, plus d'éducation pour les enfants, plus de structures de santé, plus d'opportunités d'emplois, plus d'eau potable, plus d'électricité, plus de sécurité... serait une grave erreur commise par les nouveaux dirigeants du pays. La voix de cette population d'en bas est plus forte et puissante que celle des élites. Un simple exemple : le gouvernement fait tout pour maintenir au plus bas le prix du ciment. C'est bien ! Mais en général, ce sont les plus riches qui construisent. Les mêmes efforts sont -ils déployés par le gouvernement pour rabaisser le prix des produits de première nécessité ? Combien de familles maliennes mangent -elles les trois repas quotidiens ? Combien de citoyens vivent-ils dans la précarité ?
L'ex premier Ministre, tombé en disgrâce, Choguel KOKALLA MAIGA, avait déclaré que le plus gros défi pour la transition actuelle, est celui du développement économique et social après avoir relevé celui politique et militaire. Il n'avait pas tort. Il suffit d'écouter la voix du peuple , même s'il est contenu, pour le savoir.
Sinaly