Le phénomène de dégradation et surtout de disparition des couvercles d’égouts dans les communes d’Abidjan devient inquiétant. On le constate dans les rues, comme sur les boulevards des communes de Koumassi, Marcory, Treichville, Abobo. Un motocycliste avoue qu’il a failli y perdre la vie. « Sans l’avoir vu, je suis tombé à moto dans un égout dépourvu de couvercle à Koumassi, à l’entrée du quartier Zoé-Bruno. Si je roulais en vitesse, je ne pense pas que j’allais pouvoir raconter la scène aujourd’hui », affirme-t-il sur un air apitoyé.
« En voiture, c’est fréquent de découvrir ces égouts ouverts. Et lorsqu’ils sont fermés avec des couvercles que tes roues passent dessus, vous pouvez entendre des bruits de la plaque mal placée ou détruite », confie Traoré Issa, un automobiliste. Le constat est que ces couvercles, fabriqués en métal, sont gagnés par la vétusté, ou volés par des individus qui n’ont pas le sens du civisme. « Ce gros fer ne peut pas disparaître seul s’il n’a pas été volé. Généralement, c’est à la ferraille qu’on les retrouve déjà vendus. C’est vraiment dommage », s’indigne Mouhamed Sissoko.
Égout sans couvercle sur la route menant au quartier Zoé-Bruno à Koumassi
Vendus à la ferraille
Mais pourquoi se retrouvent-ils à la ferraille une fois frauduleusement retirés des égouts ? « Parce que ces fers, mélangés avec d’autres fers usés, sont vendus par kilo à la ferraille. Des sociétés les rachètent pour les refondre afin de fabriquer d’autres objets métalliques. On ne peut rien faire avec si ce n’est de les refondre ou les remettre à leur place. Voler ces objets, c’est une pratique que nous interdisons tous à la ferraille ici », se défend un ferrailleur à Koumassi.
Par ailleurs, quand ils ne disparaissent pas, les quelques plaques qui sont à leur place sont en mauvais état. La majorité est vétuste. « Il est vraiment temps de les changer. Sur le boulevard de Marcory, non loin du grand marché, on trouve des plaques trouées et dégradées. Elles existent de nom, sinon en réalité elles sont totalement usées sous l’effet du temps. On ne sait pas ce que les services concernés attendent pour les remplacer », s’interroge un riverain.
Un énorme danger pour les piétons et automobilistes
Qu’ils soient dégradés ou volés, cela peut favoriser l’insécurité et l’insalubrité. Des couvercles d’égouts qui disparaissent, c’est un énorme danger pour les piétons et automobilistes. « Imaginez un égout non fermé, pendant la saison des pluies. C’est vraiment un gros danger mortel surtout pour le piéton », indique Traoré Issa. En plus de l’insécurité, un égout sans fermeture, cela favorise l’insalubrité, car on a vite fait de le transformer en dépotoir. Les égouts sont des canalisations souterraines pour drainer les eaux usées et pluviales. Lorsqu’ils n’ont pas leurs couvercles, ils finissent par recevoir des ordures de toutes sortes qui vont boucher le passage des eaux. Ce qui par la suite provoque un débordement de ces eaux.
Sensibiliser les populations
On le voit bien, cette déplorable situation exige des mesures idoines. Car, il est important que chacun joue son rôle. Aux citoyens de faire preuve de civisme en protégeant les biens publics, notamment ces couvercles. A l’Etat, à travers ses services techniques en charge de l’environnement et de l’assainissement, de prendre leurs responsabilités en remplaçant les couvercles vétustes et en fermant les égouts ouverts. Il faut surtout sensibiliser les populations, en leur rappelant que les auteurs de vol sur les biens de l’Etat sont passibles d’emprisonnement et de paiement d’amende .
Mouhamed I. Koné
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