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Politique

« Un visa, c’est un privilège, pas un droit. » (Jessica Davis Ba )

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Pour la première fois, l'ambassadeur du plus puissant pays du monde en Côte d'Ivoire, « se met à table ». Et le menu est volumineux. La diplomate passe en revue tous les aspects de la coopération entre les États-Unis et la Côte d'Ivoire... et sans tabou.

Les États-Unis ont récemment participé, en tant qu’invités, au défilé du 7 août à Bouaké aux côtés des troupes militaires ivoiriennes. Quelle est la signification de cette action ?


Les relations entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire sont plus fortes que jamais. Nous bénéficions depuis 65 ans d’un partenariat solide et en constante progression, fondé sur le respect mutuel et des intérêts communs pour la paix, la prospérité et la sécurité. Notre amitié est durable. C’était un véritable honneur pour nous de célébrer cette étape importante aux côtés du peuple ivoirien lors du défi lé du 7 août à Bouaké. Voir nos Marines marcher côte à côte avec les Forces armées ivoiriennes, c’était un puissant symbole de l’unité, de la confiance et de la coopération étroite qui définissent nos relations. Des moments comme celui-ci rappellent à quel point nos liens sont profonds et combien nous sommes engagés, ensemble, pour un avenir stable et prospère.


Comment décririez-vous l’état actuel des relations entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire ?


Depuis 65 ans, notre relation est forte, dynamique et stratégique. Elle repose sur trois piliers : le Peuple, la Paix et la Prospérité. Nous investissons en Côte d’Ivoire parce que cela fait progresser à la fois les intérêts américains et ivoiriens. On se focalise sur le peuple. Nous disons souvent : « Une meilleure santé pour des nations plus fortes ». Et ce ne sont pas que des mots : plus de 2 milliards de dollars investis en Côte d’Ivoire depuis 2004 à travers le Pepfar ont permis de réduire considérablement la prévalence du Vih/Sida. Dans le monde, le Pepfar a sauvé plus de 25 millions de vies. La Côte d’Ivoire est également un pays prioritaire pour l’Initiative présidentielle contre le paludisme, et nos partenariats dans l’éducation permettent aux Ivoiriens de prospérer chez eux tout en renforçant la sécurité mondiale. Ensemble, nous avons sauvé des vies. Les Etats-Unis investissent pour la paix. La paix, c’est la sécurité, pour les États-Unis, pour la Côte d’Ivoire, et pour nous tous. Nous faisons front commun contre le terrorisme, nous renforçons la confiance civilo–militaire et nous travaillons à la stabilité régionale. Prenez par exemple les exercices Flintlock, qui encouragent la coopération internationale, ou encore nos investissements dans l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, qui favorise la collaboration régionale et mondiale pour combattre les menaces qui nous concernent tous. Nous sommes investis pour une prospérité partagée. C’est pour cela que nous misons sur la diplomatie commerciale qui donne des résultats concrets. Plus de 700 millions de dollars (Ndlr: 385 milliards de Fcfa), de nouveaux accords commerciaux, de l’innovation américaine dans la souveraineté numérique et agricole, et des infrastructures soutiennent la croissance à long terme. Notre stratégie commerciale renforce l’économie et la stabilité de la Côte d’Ivoire tout en créant d’importantes opportunités pour les entreprises américaines et pour l’économie américaine.


Quels sont aujourd’hui les principaux domaines de coopération entre les deux pays ?


Notre coopération est très large, mais elle s’articule autour de priorités claires : stopper l’immigration irrégulière, protéger la sécurité des États-Unis et de la Côte d’Ivoire, renforcer la stabilité régionale et soutenir la croissance économique. À cela s’ajoutent des domaines essentiels comme la santé, l’agriculture et les infrastructures — pour ne citer que ceux-là. Ce sont des résultats concrets, pas de simples promesses.


Dans quels domaines...


En économie. À travers le dialogue commercial États-Unis–Côte d’Ivoire, nous renforçons et approfondissons nos liens économiques. L’année dernière, nous avons signé le Partenariat commercial et d’investissement pour stimuler la croissance dans des secteurs clés comme l’infrastructure, l’agriculture, la transition digitale et les industries. Nous travaillons également à créer des emplois dès aujourd’hui tout en préparant les compétences de demain. Par exemple, le programme DigiEmpower mené par les géants de la technologie américaine qui formera 200 000 jeunes aux compétences numériques et en cybersécurité. Nous soutenons la souveraineté alimentaire grâce à l’innovation américaine – des entreprises américaines implantées en Côte d’Ivoire, spécialisées dans la fabrication de drones, investissent dans la création d’unités de production pour accroître la productivité agricole et améliorer la prestation des services de santé, positionnant ainsi le pays comme un hub régional dans ce domaine. Côté infrastructures, nous misons sur le long terme, notamment avec le Compact du MCC qui a modernisé l’échangeur de Koumassi, les corridors du port d’Abidjan, et construit 40 écoles et trois instituts de formation des enseignants.




En ce qui concerne la sécurité...



La paix, c’est la sécurité. La stabilité régionale commence ici, et nous la construisons ensemble. Flintlock 2025, accueilli par la Côte d’Ivoire, a rassemblé plus de 500 participants de 30 pays. Nous collaborons pour une plus grande interopérabilité et pour échanger les meilleures pratiques. Nous avons investi 80 millions de dollars dans la sécurisation des frontières et le renforcement des capacités. Et concrètement, cela se traduit par des dons pour protéger les soldats ivoiriens : 12 véhicules blindés, 4 500 gilets pare-balles, 17 ambulances. Rien que le 4 juin 2025, nous avons remis officiellement ces ambulances dans le cadre d’une formation qui a touché 6 000 soldats et 1 500 soignants. Je peux parler aussi de santé. Les États-Unis restent le premier investisseur dans la santé en Côte d’Ivoire. Une meilleure santé, c’est la garantie de nations plus fortes. Depuis 2004, à travers le Pepfar, nous avons investi plus de 2 milliards de dollars (Ndlr :1100 milliards de Fcfa), dont 116 millions rien qu’en 2024. Résultat : la réduction de la prévalence du VIH et près de 300 000 personnes vivant avec le VIH bénéficient aujourd’hui de soins. Les États-Unis contribuent à hauteur de 52 % de tous les fonds externes contre le VIH/SIDA selon la cartographie 2024 du gouvernement ivoirien. Et ce soutien sert aussi nos propres intérêts en prévenant les menaces transfrontalières et en renforçant les systèmes de santé mondiaux. À travers l’Initiative présidentielle contre le paludisme, nous avons investi 175 millions de dollars (96,25 milliards de Fcfa) depuis 2017, distribué 9,4 millions de moustiquaires, réalisé 21,8 millions de tests de diagnostic et formé plus de 25 000 agents de santé. En 2024, la chimio-prévention saisonnière a protégé 53 419 enfants, réduisant les cas de paludisme de 72 %.



Que dire de l’éducation et l’entrepreneuriat ?



Nous parlons de rétention des talents et non de fuite de cerveaux, au bénéfice des deux nations. Plus de 4 000 Ivoiriens ont participé à des programmes d’échange financés par le gouvernement américain. C’est le plus grand groupe en Afrique de l’Ouest francophone. Cela inclut l’International Visitor Leadership Program (IVLP) et Fulbright. Sur l’ensemble du continent africain, cela représente plus de 400 000 anciens, un réseau puissant de leaders. Je pense à ces anciens bénéficiaires de programmes financés par les États-Unis qui ont mobilisé des millions pour soutenir les petites et moyennes entreprises, fondé des médias communautaires pour lutter contre les fausses informations, renforcé la police de proximité et la résilience face au terrorisme, ou encore créé des initiatives d’alphabétisation et de développement personnel pour des milliers de jeunes dans les zones rurales. Plusieurs d’entre eux ont été distingués par des Prix d’excellence nationaux en reconnaissance de leur impact.



Quel rôle joue la Côte d’Ivoire dans la stratégie américaine pour l’Afrique de l’Ouest ?



La Côte d’Ivoire est un partenaire essentiel dans la région. Pour les États-Unis, la Côte d’Ivoire n’est pas seulement un partenaire bilatéral : elle est aussi une porte d’entrée pour avoir un impact régional. C’est pour cela que nous intensifions notre investissement ici, à la fois diplomatique et économique. En 2024, par exemple, la Côte d’Ivoire a été choisie pour accueillir Flintlock 2025, le plus grand exercice de formation antiterroriste de la région, ce qui souligne son leadership en matière de sécurité et de coopération régionale. Sur le plan économique, c’est le premier pays francophone de la région à avoir signé un nouvel type de Partenariat Commercial et d’Investissement avec les États-Unis, ouvrant ainsi la voie à un engagement accru des entreprises américaines dans toute l’Afrique de l’Ouest. En somme, la Côte d’Ivoire contribue à façonner une région ancrée dans la prospérité, où le commerce et l’innovation américains stimulent la croissance, la sécurité et le succès partagé.



Pourtant, le Président Donald Trump a récemment reçu des présidents africains à Washington. La Côte d’Ivoire n’y figurait pas. Commentaire ?



Le gouvernement américain rencontre les dirigeants sous différents formats. Tous les pays ne participent pas à chaque événement, mais l’essentiel est la solidité du partenariat. Avec la Côte d’Ivoire, ce partenariat est fort et nos deux gouvernements sont en contact permanent.



Les États-Unis soutiennent-ils les efforts ivoiriens en matière de gouvernance, de lutte contre la corruption et de démocratie ?



Les États-Unis soutiennent fermement l’engagement de la Côte d’Ivoire pour faire progresser la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et renforcer les institutions démocratiques. Grâce à un programme de 2,5 millions de dollars (Ndlr: 1,375 milliards de Fcfa) du Département d’État américain, géré par notre Bureau des affaires internationales en matière de stupéfiants et d’application de la loi (INL), nous travaillons avec nos homologues ivoiriens pour renforcer les capacités dans tout le secteur de la justice — y compris la magistrature, la police et les agences de lutte contre la corruption. Cela inclut des formations spécialisées et un soutien technique apportés par des agences fédérales américaines comme le FBI. Nous entretenons également un dialogue régulier avec les partis politiques, la société civile et les institutions telles que la CEI et le Conseil constitutionnel pour renforcer les relations entre le peuple américain et le peuple ivoirien.



Quelle est votre évaluation du climat politique actuel à l’approche de l’élection ?



Nous suivons de près les développements politiques en Côte d’Ivoire. Les États-Unis et la Côte d’Ivoire partagent un attachement commun à l’intégrité du processus démocratique. Nous respectons la souveraineté de la Côte d’Ivoire ainsi que le droit de son peuple et de ses institutions à façonner leur avenir politique, économique et social. Nous rencontrons régulièrement le gouvernement, les partis politiques, la Cei, le Conseil constitutionnel, la société civile, les leaders traditionnels et religieux, ainsi que la jeunesse, pour mettre l’accent sur l’importance que nous accordons à consolider notre partenariat avec la Côte d’Ivoire.



Quel(s) message(s) clé(s) souhaitez-vous transmettre aux acteurs politiques ivoiriens en ce moment ?



Nous souhaitons bonne chance à tous les candidats dans la présentation de leur vision pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Nous encourageons un processus pacifique et transparent, où toutes les parties accordent la priorité à la paix et à l’unité.





Quelle est la position actuelle des États-Unis sur la politique de libre-échange avec les pays africains ?



Les États-Unis sont l’une des économies les plus ouvertes et dynamiques au monde. Lors du Sommet des affaires États-Unis–Afrique à Luanda cette année, des entreprises américaines et africaines ont signé plus de 2,5 milliards de dollars de nouveaux accords. Ici à Abidjan, nous avons récemment conclu le Sommet AmCham, qui a abouti à la signature de plus de 700 millions de dollars (Ndlr : 385 milliards de Fcfa) de nouveaux accords commerciaux entre des entreprises américaines et la Côte d’Ivoire. Le ministre du Commerce a déclaré que ces accords généreront plus de 7 milliards de dollars d’activité économique. C’est un véritable partenariat gagnant-gagnant. C’est ça, le nouveau modèle : un développement dirigé par le secteur privé, qui crée un impact durable. Ou, comme nous aimons le dire : créer la prospérité, et non la dépendance.



Des illustrations ?



Parmi les exemples récents : Une délégation commerciale américaine a signé un protocole d’accord avec le ministère de la Construction pour soutenir le développement de logements. Nos géants industriels qui investissent dans le secteur énergétique ivoirien et au-delà de la fourniture de technologie, ils participent activement à l’essor énergétique de demain. Ce sont ces types de partenariats modernes qui définissent aujourd’hui notre coopération économique orientée vers les résultats, stratégique, et fondée sur le bénéfice mutuel.



Comment les entreprises ivoiriennes peuvent-elles mieux tirer parti de l’accès au marché américain malgré les barrières tarifaires ?



Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement ivoirien à travers notre Partenariat commercial et d’investissement. Ce cadre permet d’identifier des actions concrètes pour renforcer les liens commerciaux et lever les obstacles réglementaires. Nous avons également soutenu plusieurs missions commerciales aux États-Unis, qui ont permis aux entrepreneurs ivoiriens de rencontrer des partenaires potentiels, de se familiariser avec les normes américaines et d’explorer de nouvelles opportunités. Des entreprises américaines qui aident les fournisseurs locaux à se mettre aux normes internationales, ouvrant ainsi la voie à davantage de produits ivoiriens sur le marché américain. Nous soutenons l’application de technologies de drones par des entreprises américaines dans le secteur de l’agriculture et de la santé, qui montrent aussi comment l’innovation américaine aide les industries locales à monter en puissance, en mettant des outils de pointe entre les mains des entrepreneurs ivoiriens. Il s’agit d’un commerce qui produit des résultats, ici comme aux États-Unis. Les investissements américains dans le secteur du cacao ivoirien ne se limitent pas à créer des emplois localement : ils soutiennent également les emplois aux États-Unis. L’avenir est prometteur et nous sommes là pour aider la Côte d’Ivoire à le saisir.



Intéressons-nous à ce fait qui touche directement les populations. Pourquoi les États-Unis ont-ils récemment imposé des restrictions d’entrée à certains pays, y compris africains ?




Un visa, c’est un privilège, pas un droit. La sécurité des frontières et l’immigration légale sont des priorités que nous partageons avec la Côte d’Ivoire. Nos deux gouvernements travaillent en étroite collaboration pour assurer un système de visas transparent et sécurisé, protégeant ainsi les demandeurs contre les documents frauduleux et les fausses promesses. Le gouvernement des États-Unis s’engage à protéger sa nation et ses citoyens en appliquant les normes les plus strictes en matière de sécurité nationale et de sécurité publique dans le cadre de son processus de délivrance des visas. Nous privilégions la sécurité tout en facilitant les déplacements pour favoriser les échanges, le commerce et les priorités mutuelles.



Ces restrictions semblent concerner les citoyens ivoiriens. Pouvez-vous les commenter ? Quelles sont les procédures actuelles ?



Les récents ajustements font suite à un examen mondial approfondi à Washington de la conformité aux conditions de visa, qui a révélé que certains voyageurs ne respectaient pas les règles de leur visa. Voyager légalement, c’est voyager sereinement. Malheureusement, le non-respect des règles par une minorité a un impact négatif sur l’ensemble des demandeurs. En réponse, le gouvernement ivoirien a mis en place un comité interministériel chargé d’élaborer une stratégie de sensibilisation destinée aux jeunes et aux étudiants ivoiriens sur les bonnes pratiques en matière de visa et de voyage. De nombreux Ivoiriens utilisent leur visa de manière responsable et légale, puis retournent en Côte d’Ivoire pour contribuer au développement de leur pays. Nous avons récemment organisé un programme en direct sur Facebook avec des diplômés ivoiriens d’universités et de programmes d’échange américains, qui ont voyagé légalement aux États-Unis, ont bénéficié de leur expérience et sont revenus en Côte d’Ivoire en tant que leaders dans leurs domaines respectifs. Les étudiants ivoiriens peuvent et continuent d’étudier aux États-Unis pour bénéficier du meilleur système d’éducation au monde. Notre centre Éducation USA à Abidjan continue d’offrir un accompagnement gratuit et personnalisé pour aider les étudiants à préparer des dossiers solides et à accéder à des bourses. Et nombreux sont ceux qui rentrent ensuite pour faire une réelle différence. On peut citer, en premier exemple, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République, qui a étudié à la Drexel University, puis à l’Université de Pennsylvanie. Nous avons fréquenté la même université, même s’il y a obtenu son diplôme quelques années avant moi. De nombreux diplômés d’universités américaines occupent aujourd’hui des postes de direction au sein du gouvernement, du monde des affaires, de l’éducation, des start-ups, de la technologie et des organisations à but non lucratif, mettant à profit leur formation américaine pour bâtir une Côte d’Ivoire à la hauteur des aspirations de son peuple. C’est ce genre de leadership que nous soutenons : des personnes qui construisent des ponts entre nos deux pays et contribuent à l’avenir de la Côte d’Ivoire. Nous misons sur l’échange de connaissances pour encourager les citoyens de nos deux pays à exceller, tout en renforçant les liens qui unissent nos deux nations.



Interview réalisée par Adama Koné





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