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Politique

Un pas de plus vers la fin de la guerre en Ukraine?

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Après le président russe, Vladimir Poutine, c’était au tour du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de rencontrer lundi le président états-unien, Donald Trump, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Après trois ans de guerre, cet effort diplomatique peut-il réellement mener à un cessez-le-feu permanent ? Le Devoir en a discuté avec Dmitry Gorenburg, chercheur associé au Davis Center for Russian and Eurasian Studies de l’Université Harvard.

Qu’est-ce qui a été discuté cet après-midi entre Zelensky et Trump ?

La rencontre entre les deux hommes s’est appuyée sur les négociations menées vendredi entre Trump et Poutine.

« Ça fait partie d’une tendance générale, au sein de l’actuelle administration américaine, à se concentrer sur la “politique des grandes puissances”, analyse Dmitry Gorenburg. Du point de vue de Trump, les acteurs clés sont ceux qui sont les plus puissants. »

Les pourparlers avec les Russes en premier donc, et ensuite les « plus petits » (small fry), résume l’expert.

À l’ordre du jour se trouvaient les concessions territoriales que l’Ukraine pourrait faire à la Russie et les garanties de sécurité qui pourraient être offertes en retour à l’Ukraine pour éviter une répétition de l’agression russe. Les deux dirigeants ont aussi parlé d’échanges de prisonniers de guerre et du retour en Ukraine d’enfants déplacés en territoire russe.

Trump a réitéré son souhait de réunir autour d’une même table les présidents Zelensky et Poutine pour la tenue de pourparlers de paix directs.

Est-ce qu’un cessez-le-feu permanent en Ukraine pourrait être conclu ?

« Les chances sont plus élevées que lors de toute rencontre précédente », croit Dmitry Gorenburg. Mais les obstacles sont encore nombreux et les positions des parties éloignées, tempère-t-il.

Trump semble déterminé à accroître la pression sur l’Ukraine, en répétant que la balle est dans le camp de Zelensky pour mettre fin à la guerre. Il demande au pays de renoncer à une adhésion à l’OTAN et de céder d’importants territoires à son voisin russe.

Trump n’a pas précisé si des concessions ont été réclamées à Poutine.

La défense de l’Ukraine dépend encore grandement du soutien fourni par les États-Unis en matière d’armements et de renseignements militaires, rappelle le chercheur. Trump a donc un « levier » pour obtenir des concessions de la part de Zelensky, croit-il.

Jusqu’à présent, le président ukrainien répète qu’il ne cédera aucun territoire à l’envahisseur russe. Lundi, il a réitéré que la Russie ne doit pas être « récompensée » pour son agression militaire.

Un accord est-il possible sans que l’Ukraine cède des territoires ?

En vertu de la situation actuelle sur le champ de bataille, « je pense qu’il est impossible d’obtenir un cessez-le-feu sans que l’Ukraine cède les territoires contrôlés par la Russie », estime M. Gorenburg.

La Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014. Elle contrôle 88 % de la région du Donbass (100 % de l’oblast de Louhansk et environ 75 % de l’oblast de Donetsk) et 74 % des oblasts de Kherson et de Zaporijjia.


Poutine a proposé vendredi un gel de la ligne de front dans les oblasts de Kherson et de Zaporijjia, et il a réclamé que l’armée ukrainienne se retire entièrement du Donbass — que les troupes russes n’ont pas encore entièrement conquis.

Une position maximaliste que la Russie pourrait maintenir, croit l’expert. « Du point de vue des Russes, ils n’ont aucune raison d’arrêter la guerre maintenant, à moins qu’ils obtiennent quelque chose de plus que ce qu’ils contrôlent actuellement. »

De leur côté, l’Ukraine et ses alliés européens maintiennent que céder des territoires à la Russie ne fera qu’encourager le Kremlin à récidiver en attaquant d’autres pays.

Quelles garanties de sécurité pourraient être offertes à l’Ukraine ?

Pour éviter que la Russie ne l’attaque à nouveau, l’Ukraine réclame de robustes garanties de sécurité qui seraient incluses dans un éventuel accord de cessez-le-feu.

Depuis vendredi, le président Trump soutient que les États-Unis pourraient être impliqués dans un plan de protection inspiré de l’article 5 de l’OTAN. Une défense collective serait ainsi offerte à l’Ukraine en cas de nouvelle agression russe.

Il s’agit d’une avancée importante, puisque Trump répétait jusque-là que la sécurité de l’Ukraine était un enjeu européen qui devait être entièrement pris en charge par des troupes européennes.

« La Russie se préoccupe beaucoup plus de la menace potentielle des États-Unis que de celle des Européens, fait remarquer M. Gorenburg. L’implication [militaire] des États-Unis compte donc vraiment pour dissuader la Russie de relancer le conflit. »

Trump n’a toutefois pas détaillé le degré d’implication des États-Unis dans ce plan, ni si des troupes états-uniennes seraient déployées en Ukraine. Il a néanmoins assuré que Poutine a accepté le principe des garanties de sécurité.

Pourquoi de nombreux leaders européens se sont-ils déplacés à Washington ?

Dans une impressionnante démonstration de solidarité, une dizaine de dirigeants européens ont eux aussi fait le voyage dans la capitale états-unienne lundi. Parmi eux se trouvent le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, et la première ministre italienne, Giorgia Meloni.

Le chef de l’OTAN, Mark Rutte, est aussi présent.

En présentant un front uni, les leaders européens souhaitent éviter une répétition de l’humiliation publique subie par Zelensky lors de son dernier passage à la Maison-Blanche, en février.

« Avec la force du nombre, ils estiment que Zelensky sera davantage pris au sérieux par Trump », décortique M. Gorenburg.

Les leaders européens veulent aussi s’assurer d’être partie prenante aux négociations de paix, puisqu’elles touchent à « la sécurité de tout le continent européen », a fait valoir le président Macron.


 Magdaline Boutros



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