En tout cas, pas pour nous. Peut-être un jour. Mais pour l’instant, c’est encore trop tôt. Et je m’explique en trois points simples.
Premièrement : Nous sommes des pays pauvres. Et quand on est pauvre, la politique devient un luxe.
Un luxe que seuls peuvent se permettre ceux dont c’est le métier. Le citoyen ordinaire, lui, pense à survivre.
Alors quand on lui tend quelques billets, quand on lui fait miroiter deux sacs de riz et un t-shirt floqué, ou même quelques promesses, il cède, il vote.
Mais ce système-là, ce n’est pas la démocratie. C’est juste un marché aux voix. Celui qui donne le plus remporte la mise.
Secondo : Nous sommes encore massivement analphabètes.
Avec près de la moitié de la population incapable de lire ou d’écrire correctement, comment peut-on sérieusement parler de vote éclairé ?
Beaucoup n’ont ni les outils, ni les repères pour décrypter un programme, analyser un discours, poser les bonnes questions.
Alors le vote devient instinctif, affectif, émotionnel.
On vote pour celui qu’on connaît, pour son frère ou pour celui qui nous ressemble.
Pas pour une idée, pas pour un projet.
Nous sommes à quelques mois de la présidentielle, mais les programmes des candidats ne sont pas au cœur du débat. Parce que ce n’est pas là que se décident les votes.
Et pour terminer : Nos votes sont encore trop ethniques.
Il y a par exemple le candidat du nord qui fait face aux votes du centre. C’est triste, mais l’ethnie pèse encore plus que le programme.
Le frère avant le visionnaire.
Le vote est encore un réflexe communautaire. Ou une peur de l’autre.
Alors oui, sur le papier, la démocratie est belle.
Mais ça fait plus de trente ans qu’elle nous a apporté plus de sueurs froides que de lendemains qui chantent.
Et surtout, regardons ailleurs, vers des peuples qui ont fait d’autres choix, non imposés, mais qui s’en sortent plutôt bien :
La Chine avance avec un système autoritaire à parti unique.
Les Émirats sont une royauté, mais regardez Dubaï.
Singapour est un modèle hybride.
La Suisse fonctionne sur un consensus permanent.
Même les États-Unis, avec leurs grands électeurs, ne sont pas l’archétype de la démocratie pure.
Alors pourquoi devrions-nous copier-coller un modèle qui, visiblement, ne fonctionne pas chez nous ?
Et si nous essayions plutôt de trouver notre propre chemin ?
Une voie qui nous ressemble, qui part de nos traditions, de notre histoire.
Peut-être un système plus participatif.
Peut-être inspiré de nos cercles de palabres, de nos chefferies, de nos systèmes de génération.
Un modèle que nous aurions certainement mis en place si on nous avait laissé libres de nos choix.
FRANCK BAYÉ
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