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A l’Institut international d’agriculture tropicale : des variétés améliorées de manioc, riz, maïs, igname, bananes, soja…

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Ibadan, capitale de l’Etat d’Oyo au Nigeria a vécu précédemment une expérience extraordinaire. L’Institut international d’agriculture tropicale (Iita), implantée dans la ville, a reçu un invité de marque. Le président sierraléonais, Julius Maada Bio. Sans costume, conduisant une équipe de politiciens et de scientifiques, il a retroussé les manches pour vivre durant quatre jours au champ.

A 131 Kilomètres au nord-est de Lagos, environ 1h 50 minutes de route, se trouve la troisième ville la plus peuplée du Nigeria, Ibadan. C’est la capitale de l’Etat d’Oyo. Avec 3,7 millions d’habitants et au total, une population estimée à 10 millions, en prenant en compte ses agglomérations, selon les chiffres du recensement de 2021. En dehors de sa prestigieuse université, Ibadan est aussi un grand centre de recherche agronomique. C’est en effet là qu’a poussé l’Institut international d’agriculture tropicale (Iita). Il a été créé en 1967, de la collaboration entre les fondations Ford et Rockefeller. C’est le premier maillon du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (Cgiar). L’institut est un complexe scientifique complet. Il est bâti sur une superficie de 1000 Hectares. Bâtiments administratifs, bibliothèque, champs expérimentaux sous serre, plantations grandeur nature, forêt, espaces verts, lac, ferme et un hôtel qui tient lieu de campus, avec toutes les commodités, sont les éléments qui composent ce centre.

C’est dans ce camp agricole que le Président sierraléonais, Julius Maada Bio, ses ministres de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, de l’Economie et des finances, des chercheurs et administratifs du monde agricole ont séjourné quatre jours durant. Un séjour sanctionné par la signature d’un partenariat dont le directeur général Simeon Ehui livre la substance : « Cette coopération touche plusieurs domaines. D'abord, au niveau du renforcement des capacités. Nous allons aider la Sierra Leone à renforcer ses compétences dans le domaine de la recherche. Nous allons travailler avec leur centre de recherche pour développer des technologies de pointe, comme par exemple l’amélioration de la productivité du manioc. Nous allons ensuite collaborer sur la mise en valeur des chaînes de production. Le président de la République de Sierra Leone est très intéressé par ces actions. Cet accord est assez large et nous allons être plus présent en Sierra Leone. Nous avons déjà un bureau là-bas, mais nous allons l’agrandir pour mieux répondre aux besoins du pays ».

Les 300 participants à la visite présidentielle, dans une formule résidentielle, coupés du monde extérieur ont défriché les défis du développement agricole en Afrique, particulièrement en Sierra Leone. Une immersion qui a permis au centre de recherche de montrer tout son potentiel. Allant de la production à la transformation, toute la chaîne de valeur fait l’objet d’étude, d’expérimentation et de proposition de réponses concrètes pour lutter efficacement contre la faim. Mieux, parvenir à une souveraineté alimentaire qui intègre la création de possibilités d’emploi pour les jeunes. Manioc, riz, maïs, igname, banane dessert, banane plantain, soja sont autant de produits de base qui concentrent les travaux des chercheurs de l’Institut. Pour exemple, 160 nouvelles variétés de maïs résistantes à la sécheresse ont été développées. Elles sont en production dans 13 pays africains. L’Institut international d’agriculture tropicale a pour principale mission d’améliorer la production et la productivité des produits agricoles alimentaires de base en Afrique.

Il est question pour l’institut d’offrir une opportunité de recherche de premier plan, qui facilite les solutions agricoles. Afin de lutter contre la faim, la pauvreté et la dégradation des ressources naturelles en Afrique subsaharienne. Pour cela, il est développé trois axes d’intervention. Le premier concerne l’innovation génétique. En s’attaquant aux obstacles liés à l’amélioration génétique des semences et au développement rapide des variétés. Pour ce faire, les chercheurs conserves les ressources génétiques dans tanks, développent de nouvelles variétés. S’y ajoutent l’accroissement des investissements et le renforcement des capacités des acteurs du secteur des semences. Le deuxième axe concerne la mise en place de systèmes agroalimentaires résilients. Ici, le but visé est d’augmenter la productivité agricole durable. En travaillant parallèlement sur l’accessibilité aux aliments sains, riches en nutriments. Ce qui doit accompagner la politique de résilience de l’agriculture paysanne et réduire les inégalités sociales. Le troisième volet est de relever les défis environnementaux, énergétiques et sociétaux. Pour cela, des actions sont à mener au-delà des frontières et des considérations politiques. L’institut s’engage ainsi dans la prospective et l’évaluation et l’inclusion sociale.

Pour réussir toutes ces missions, l’Institut international d’agriculture tropicale compte sur ses 2500 employés dont 255 chercheurs de 50 nationalités. L’Iita dispose de 25 stations de recherche en Afrique, Avec des hubs à Lusaka, à Dares-Salam, à Bamako.

Adama Koné

Envoyé spécial à Ibadan, Nigeria

Encadré 
:L’Ambassadeur Kalilou Traoré prône une coopération renforcée entre la Côte d’Ivoire et l’IITA

Au terme de quatre jours de réflexion en salle et de travaux dirigés consistant à aller au contact des réalités du terrain, la délégation sierraléonaise, conduite par le Président Julius Maada Bio est repartie de Ibadan, avec des semences d’idées pour donner un coup de fouet à l’agriculture du pays. Afin de faire pousser les premiers bourgeons de cette immersion à l’Institut international d’agriculture tropicale (Iita), un partenariat a été signé entre le ministre sierraléonais de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Henry Musa Kpaka et le docteur, Simeon Ehui, directeur général de l’institut. Désormais liés par cet accord, le centre de recherche et la Sierra Leone s’organiseront pour faire bénéficier aux producteurs, les fruits de la recherche. L’autosuffisance alimentaire prônée par le pays en dépend

Une action qui inspire depuis son arrivée, l’ambassadeur ivoirien au Nigeria, Kalilou Traoré. Il a suivi de bout en bout la visite présidentielle d’Ibadan. Auprès de son compatriote ivoirien Simeon Ehui.

Pour lui, la Côte d’Ivoire doit tirer profit de la présence d’un Ivoirien à la tête de l’institut. La question de la sécurité alimentaire devant être abordée de façon individuelle, au niveau des pays. Le diplomate explique : « La recherche coûte cher. Nos pays ne peuvent pas faire toutes les recherches, développer des technologies et des avoir des produits adaptés répondant à la lutte contre la faim, de façon isolée ». Il ne cache pas alors sa volonté de poursuivre ses appels à l’administration ivoirienne, pour développer des initiatives avec le Nigeria aussi bien sur le plan agricole que commercial. « Notre compatriote, le Dg Ehui, était récemment en Côte d’Ivoire pour le séminaire gouvernemental. Donc, les autorités ivoiriennes ont déjà un aperçu. Nous allons les inviter à visiter l’institut et explorer les différentes possibilités de coopération, en plus de nos centres de recherche qui sont sur place en Côte d’Ivoire », précise l’ambassadeur Traoré.

A. Koné




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