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Politique

Front uni contre Emballo en Guinée-Bissau : L’opposition réussira-t-elle son pari ?

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A quelques mois de la présidentielle prévue pour novembre 2025, en Guinée-Bissau, l’opposition affûte ses armes. En effet, réunis à Paris en France, le 27 avril dernier, six de ses leaders ont annoncé, au terme de trois jours de discussions, avoir trouvé un accord sur « un plan d’action » pour « changer la donne en Guinée-Bissau ». Si l’objectif premier est de montrer un front uni de l’opposition à l’opinion nationale et internationale, le diagnostic de la situation leur a permis de faire le point des maux qui minent leur pays ainsi que les dangers qui menacent la démocratie. Dans leur collimateur, le président Umaru Sissoco Emballo, candidat déclaré à sa propre succession, dont la fin du premier mandat fait polémique dans son pays. Pour l’opposition qui remet désormais en cause sa légitimité, son premier quinquennat est arrivé à terme, le 27 février dernier, date anniversaire de sa prestation de serment en 2020, après son élection contestée en novembre 2019.

L’unité de l’opposition est un grand défi

Et s’il a fallu, à la Cour suprême, un peu plus de neuf mois pour entériner sa victoire, cela n’a pas empêché le président Emballo qui a survécu à deux tentatives de renversements, de fixer unilatéralement les élections à venir au 23 novembre 2025, tout en se donnant la latitude de rester au pouvoir jusqu’à l’investiture de son successeur. De quoi raviver les tensions avec l’opposition qui est vent debout contre la prolongation de son mandat, et qui, entre manifestations de rue et grèves, voulait se donner les moyens de le contraindre à revoir sa copie. Mais tout cela n’était finalement que peine perdue face au Général-président resté droit dans ses godasses. Non seulement il n’a pas hésité à éconduire une Mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) venue à la rescousse pour jouer les médiateurs. Mais aussi il est revenu sur sa promesse de ne pas briguer un second mandat, comme il s’y était engagé quelques mois plus tôt sur conseils, dit-il, de son épouse. Toujours est-il que cette situation a eu pour effet d’exacerber les tensions dans ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest réputé pour son instabilité en raison des nombreux coups d’Etat qui ont émaillé son histoire politique, depuis son indépendance en 1973. C’est dire le contexte dans lequel se tient cette veillée d’armes de ces leaders de l’opposition, qui se sont retrouvés dans la capitale française pour poser les jalons de la lutte pour le changement dans leur pays. La question qui se pose est de savoir si l’opposition bissau-guinéenne réussira son pari. La question est d’autant plus importante que ce n’est pas la première fois, sous nos tropiques, que l’opposition est confrontée à la nécessité de son unité, dans sa lutte pour l’alternance. Car, il est bien connu l’adage selon lequel « l’union fait la force ». Mais, si le bien-fondé de la chose est souvent perçu, c’est dans l’opérationnalisation que ça finit très souvent par coincer. Et ce, en raison des petits calculs politiciens mais aussi des ego surdimensionnés de leaders peu enclins à s’effacer les uns pour les autres.

Il en faudra plus pour troubler le sommeil de Emballo

Et qui préfèrent, dans leur grande majorité, être tête de rat en étant candidat de leur parti, que queue de lion en soutenant la candidature d’un autre. Et c’est peu dire que beaucoup adhèrent bien souvent au projet, dans le secret espoir que l’unanimité se fera autour de leur personne. Mais dès que ce n’est pas le cas, chacun préfère tenter sa chance de son côté, en promettant de reporter les voix sur le candidat le mieux placé en cas de second tour. Et bonjour la multiplication des candidatures avec son corollaire d’émiettement des voix qui ne fait que l’affaire du pouvoir en place. Mais Dieu seul sait combien cette stratégie d’aller en rangs dispersés aux élections, a été fatale à bien des oppositions en Afrique. Et c’est le plus grand danger qui guette l’opposition bissau-guinéenne qui, en s’organisant dans la perspective des élections à venir, est dans son rôle. Même si, pour l’instant, il n’est pas encore question de candidature unique. En tout état de cause, dans une Afrique où les alliances politiques se font au gré des intérêts du moment, où la transhumance politique a pignon sur rue, et où les achats de voix et de consciences ont encore de beaux jours devant eux, plus qu’une gageure, l’unité de l’opposition est un grand défi. Les leaders bissau-guinéens sauront-ils le relever ? On attend de voir. Car, tout porte à croire qu’il en faudra plus pour troubler le sommeil de Emballo qui a suffisamment montré son attachement au pouvoir, et qui ne restera certainement pas les bras croisés.

« Le Pays »




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