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Obsèques : François a vécu utile

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Le 26 avril dernier, sous la majesté intemporelle de la Basilique Saint Pierre et dans une solennité rare qui a mêlé grandeur liturgique et simplicité évangélique, des chefs d’État, dignitaires religieux de toutes confessions, fidèles anonymes et figures populaires se sont réunis pour rendre un dernier hommage au Pape François, avant son inhumation dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, conformément à ses souhaits. Son choix de funérailles sobres et son lieu de sépulture, reflètent la vie de ce Pape qui n’a cessé de casser les codes depuis le début de son pontificat en 2013, d’autant qu’il a vécu ses 12 ans de pontificat au plus près des réalités humaines, en rompant avec les traditions séculaires du luxe superflu, et en revenant à l’essentiel de la foi chrétienne plutôt tournée vers les périphéries et attentive aux souffrances sociales et existentielles des ‘’oubliés’’ du monde.

Les obsèques du Pape François n’étaient pas seulement un événement religieux ; elles étaient aussi un acte politique majeur

C’est sans doute en vertu de cet humanisme unanimement reconnu à cette figure emblématique de l’humilité ecclésiale, que pas moins de 250 000 personnes parmi lesquelles des croyants et des non-croyants, se sont retrouvées samedi dernier pour un rassemblement planétaire autour de la dépouille, afin de rendre un hommage mérité à ce guide spirituel qui laisse à la postérité, l’image d’un artisan infatigable de la paix et de la dignité humaine. A travers cet hommage transpartisan et transreligieux, c’est la dimension profondément universelle du pontificat de François, qui s’est révélée : un pasteur pour tous, croyants ou non, qui a su incarner dans ses gestes et ses mots, une Église du service, et illustrer l’essence même du leadership qui est de se dépouiller de soi-même pour mieux servir l’autre. Mais à vrai dire, les obsèques du Pape François n’étaient pas seulement un événement religieux ; elles étaient aussi un acte politique majeur, à travers lequel le défunt a adressé aux chefs d’Etat et leaders religieux réunis dans une atmosphère d’humilité partagée, un puissant plaidoyer en faveur du dialogue mondial, de la lutte contre les injustices sociales et du respect de la vie humaine. Son choix d’une cérémonie sobre rappelle à tous les gouvernants, que le vrai pouvoir ne repose pas sur les biens de ce monde, mais plutôt sur la capacité à toucher les consciences. Vanitas vanitatum et omnia vanitas. Et c’est un pari post-mortem réussi, d’autant qu’on n’a pas eu besoin de mettre en place un scénario d’héroïsation comme c’est souvent le cas à la mort des grandes figures, pour respecter la mémoire de celui qui s’est toujours considéré non pas comme un monarque, mais comme un serviteur qui a incarné une Eglise pauvre pour les pauvres. Reste à savoir si cette cérémonie moins ostentatoire va s’inscrire durablement dans la continuité des réformes entreprises sous le pontificat du Pape François, ou, en d’autres termes, si le message subliminal de simplicité sera réceptionné par son successeur et par l’ensemble de ses clercs.

La touche apportée par le Pape François va mettre la pression sur les futurs responsables de l’Eglise catholique

Rien n’est moins sûr, surtout quand on sait que l’institution catholique reste traversée par des courants contraires, et peine à trouver son équilibre entre tradition et modernité. Ce qui est néanmoins certain, la touche apportée par le premier souverain pontife venu de l’Amérique latine, à travers un style de gestion davantage fondé sur le service que sur l’autorité, va mettre la pression sur les futurs responsables de l’Eglise catholique, qui ne pourront pas facilement revenir au statu quo antérieur sans exposer l’institution à des critiques internes et externes. Cela dit, le Pape qui sortira du conclave prévu entre les 5 et 10 mai prochains, devra également tenir compte des critiques émises par certains secteurs sur les réformes de son prédécesseur, pour ne pas aggraver les tensions internes déjà existantes entre conservateurs et réformateurs. Pour tout dire, le Pape François n’a pas seulement reformé l’Eglise de son vivant : il a aussi placé ses successeurs devant un défi historique : celui de ne plus pouvoir gouverner comme avant.

« Le Pays »




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