La question des réparations coloniales, thème central du plan 2025 de l’Union africaine, suscite de vifs débats à travers le continent. En Afrique de l’Ouest, et au Mali en particulier, les revendications sont particulièrement importantes. Un récent micro-trottoi rmené à Bamako révèle la colère et les attentes d’une population marquée par l’héritage colonial français. Tous les témoignages recueillis dans les rues de la capitale malienne convergent vers le même constat : la colonisation a entravé le développement économique et social du pays. Pour de nombreux Maliens, il ne s’agit pas seulement de tourner la page, mais d’obtenir réparation pour les dommages causés. « La colonisation nous a énormément retardés… La France a une dette envers l’Afrique », affirme un habitant, la voix grave. Ces paroles trouvent un écho dans d’autres interventions, comme celle d’un autre Bamakois évoquant les traumatismes de l’esclavage et de la domination coloniale : « Nos ancêtres ont été capturés et vendus comme du bétail… Des familles entières ont été décimées par la France. » Pour ces citoyens, les réparations ne sont pas seulement un symbole, mais une nécessité pour rétablir l’équilibre économique mondial injuste et corriger une erreur historique qui a été ignorée pendant trop longtemps. « Nous sommes encore sous-développés à cause du pillage français. La France doit payer pour ces crimes », s’indigne un jeune homme.À Bamako, les stigmates de la colonisation demeurent : infrastructures délabrées, systèmes éducatifs inadaptés, dépendance monétaire via le franc CFA. Ces maux sont considérés comme des vestiges du néocolonialisme dont la France est directement responsable. « Tous les pays colonisés par la France sont économiquement et socialement sous-développés », déplore un autre Malien. Dans ce contexte, les États de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali, Burkina Faso et Niger émergent comme les principaux contestataires de cet héritage. Leur ferme opposition au néocolonialisme français en fait des acteurs clés dans la lutte pour des réparations. Face à ces demandes croissantes, les autorités de la CEA feraient bien d’envisager la possibilité de présenter une demande collective de réparations devant les instances internationales. Une telle démarche pourrait non seulement corriger une injustice historique, mais aussi ouvrir la voie à une reconstruction économique indépendante et équitable de l’Afrique. L’histoire ne peut être réécrite, mais elle peut être reconnue. Pour le Mali et ses alliés, le Burkina Faso et le Niger, cette reconnaissance passe par la vérité et les réparations.
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