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Economie

Donald Trump suspend pour 90 jours ses surtaxes douanières, Wall Street s’envole

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Le yo-yo tarifaire auquel s’adonne Donald Trump se poursuit. Mercredi, le président américain a suspendu les « tarifs réciproques » qu’il comptait imposer à des dizaines de pays pour les remplacer par un droit de douane uniforme de 10 %, ce qui a enflammé les cours de la Bourse. Les tarifs imposés aux produits chinois grimperont toutefois à 125 %, tandis que le Canada en sort essentiellement épargné.

Mercredi devait être le jour de l’entrée en vigueur de « tarifs réciproques » allant de 11 % à 50 % à l’endroit de dizaines de pays. C’est par le biais d’une publication faite en début d’après-midi sur son réseau Truth Social que le président Trump a annoncé « une pause de 90 jours et des droits réciproques substantiellement réduits durant cette période, de 10 % », qui prend effet « immédiatement ».

Il explique cet énième rebondissement dans la guerre commerciale que livre son pays au reste du monde par le fait que « plus de 75 pays » se sont manifestés auprès de son gouvernement pour « négocier une solution » en matière commerciale. Les pays qui profiteront de cette pause seront ainsi soumis aux tarifs « de base » de 10 % imposés lundi à des dizaines d’autres pays.

Tous n’ont cependant pas eu droit à la même clémence. La Chine est prise dans une escalade de tarifs avec les États-Unis, et ses produits seront désormais ciblés par des droits de 125 % en réponse à des tarifs chinois de 84 % sur les produits américains — eux-mêmes une réplique à une surtaxe imposée par Washington. Pékin doit cesser de « dépouiller » les États-Unis, selon le président.

Malgré les déclarations de Donald Trump et de son entourage, une grande confusion a régné tout au long de l’après-midi en ce qui a trait au sort du Canada et du Mexique, qui ont été exemptés des « tarifs réciproques » annoncés la semaine dernière. Différents médias ont d’abord rapporté qu’ils seraient eux aussi visés par les tarifs uniformes de 10 % imposés à la plupart des pays. Quelques heures plus tard, la Maison-Blanche a clarifié la situation, précisant que la situation tarifaire du Canada et du Mexique demeurait au beau fixe.

Rappelons que le Canada est déjà visé par plusieurs tarifs américains, notamment de 10 % sur l’énergie, les minéraux critiques, la potasse et l’aluminium et de 25 % sur toutes ses autres exportations depuis le début mars, à l’exception des produits couverts par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, qui bénéficient d’une exemption.

Les grands indices boursiers nord-américains ont réagi avec enthousiasme à la suspension de tarifs pour la plupart des pays. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 7,87 %, le Nasdaq, de 12,16 %, et le S&P 500, de 9,52 %. À Toronto, le TSX s’est envolé de 5,42 %.


Pas d’improvisation, selon l’équipe Trump

Les partisans du président ont rapidement nié toute improvisation. « C’était sa stratégie depuis le début », a assuré le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent. Le conseiller Stephen Miller a quant à lui vanté la « stratégie magistrale » et « l’audace » de Donald Trump, qui ont selon lui pour effet d’« isoler » Pékin.

Le président a admis devant des médias américains que cette nouvelle volte-face était due en partie à la chute du marché des bons du Trésor américains — les titres obligataires qui financent le gouvernement. Il dit avoir constaté mardi soir que ses droits de douane « effrayaient un peu ». Les États-Unis doivent donc se montrer « flexibles », selon lui.

Je suis sûr que ce sont les marchés financiers qui sont responsables. C’est un échec pour [Donald Trump].

— Wolfgang Alschner

Il reconnaît cependant que « certaines [entreprises] ont été durement touchées », mais demeure convaincu que sa stratégie portera ses fruits. « Il y aura un accord avec la Chine, il y aura un accord avec tous [les pays] », a-t-il déclaré aux journalistes.

« On a l’impression de faire face à des nouvelles qui sont contradictoires les unes des autres et qui ne sont pas liées à un raisonnement économique sensé », observe Sebastien Betermier, professeur de finance à l’Université McGill. À coups de baisses successives, « ce que les marchés indiquent clairement, c’est que les tarifs auront un impact négatif sur la croissance économique ».

Le professeur de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa Wolfgang Alschner est catégorique : « Je suis sûr que ce sont les marchés financiers qui sont responsables » de la mise sur pause des tarifs réciproques. « C’est un échec pour [Donald Trump] », constate l’expert, même s’il y a une volonté affichée par plusieurs pays de négocier avec les États-Unis.

Cela dit, ce que peuvent faire les pays pour éviter des droits de douane américains est loin d’être clair, poursuit M. Alschner. D’ailleurs, le président a pris soin de maintenir des tarifs de 10 % sur une myriade de pays, car « ils sont importants pour gagner des revenus » pour le gouvernement américain, dit-il.

« Le bon moment pour acheter »

Autre fait marquant de la journée de mercredi, le président Trump a indiqué sur son réseau social — lettres capitales à l’appui — que « C’EST LE BON MOMENT POUR ACHETER », quelques heures avant d’annoncer la suspension des droits de douane réciproques.

« Il y a une question légitime qui se pose », à savoir si c’est un délit d’initié, explique Sebastien Betermier, qui évite toutefois de se prononcer sur la légalité d’un tel geste. Le professeur Alschner se garde également de poser un regard juridique sur la question. Ce dernier note que malgré l’embellie boursière de mercredi, « l’incertitude est toujours là, aussi pire que jamais ».

En ce qui a trait à la Chine, maintenant visée par des tarifs stratosphériques, elle « a toujours été ciblée particulièrement » par Washington, ajoute M. Alschner.

Le jeu « très dangereux » des surenchères tarifaires entre les États-Unis et la Chine vise à déterminer « qui est capable d’imposer sa puissance économique », selon M. Betermier. Augmenter les tarifs de 104 % à 125 % devrait toutefois avoir un effet minime sur les échanges entre les deux pays, explique-t-il, car peu importe leur niveau, des tarifs supérieurs à 100 % font en sorte que « très peu » de biens chinois entrent sur le marché américain.

Agence France-Presse






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