Lors de la cérémonie d’inauguration de l’échangeur du carrefour Akwaba, le mercredi 19 mars 2025, le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, Amédé Koffi Kouakou avait dit : « grâce à la réalisation de ce projet, nous tournerons certainement une page difficile pour les usagers et les populations abidjanaises ,qui empruntent ce carrefour ». Plus d’une semaine après, nous sommes allée constater le niveau de la fluidité du trafic.
Sous le coup de 6 heures du matin, ce mardi 25 mars 2025, nous empruntons l’autoroute allant de Grand-Bassam jusqu’au rond-point d’Akwaba. Et cela, en vue d’y observer le déroulement du trafic, après la mise en service de l’échangeur construit pour désengorger cette partie du grand Abidjan.
Depuis le carrefour "Phare", les bouchons commencent à se former, et ce jusqu’au grand carrefour de Koumassi. En file indienne, les véhicules avancent lentement, mettant à rude épreuve la patience des chauffeurs et des passagers. Emprunter cette voie aux heures de pointe (5 h - 9 h et 16 h - 20 h) est toujours aussi pénible pour les usagers qui espéraient un changement immédiat après la mise en circulation de l’échangeur.
Circulation ralentie dans tous les sens
Autour du carrefour, la circulation dans tous les sens est ralentie. Les véhicules venant de l’ancien abattoir en direction de l’aéroport, ceux venant de l’aéroport en partance pour Koumassi, ainsi que ceux venant de Grand-Bassam empruntant le pont ou la voie de contournement, sont tous piégés dans ces bouchons qui aboutissent directement sur le chantier de l’échangeur du grand carrefour de Koumassi.
Déçus, accablés par la chaleur, ajouté à cela la crainte d’arriver en retard, des passagers du véhicule que nous avons emprunté, commencent à murmurer. Certains estiment que le gouvernement aurait dû attendre de finaliser tous les travaux avant d’ouvrir l’échangeur à la circulation, tandis que d’autres pointent du doigt le problème de décentralisation de la ville d’Abidjan, estimant que, quel que soit le nombre de ponts et de routes qui seront construits, tant que toute l’administration sera regroupée à Abidjan, il y aura toujours des embouteillages.
« Je suis toujours en retard à cause de ce trafic »
Pour Kouamé Alex, étudiant en 2e année de Comptabilité dans la commune de Cocody, faire ce trajet chaque jour pour se rendre aux cours, relève du parcours du combattant. Tous les jours, il doit se lever à 4 h du matin et ne rentre à la maison qu’après 20 heures. « La route devient de plus en impraticable, et c’est un vrai calvaire pour nous qui empruntons le bus pour aller à l’école à Cocody. Je suis toujours en retard à cause de ce trafic. Même si tu te réveilles à 5h du matin, le trafic est tel que tu ne peux arriver à l’heure qu’il faut. » indique-t-il. Comme lui, nombreux sont les usagers qui arrivent encore en retard à leur service ou à l’école, du fait de cette situation.
Travaux du grand carrefour de Koumassi et de la ligne 1 du métro
Il est clair qu’il reste encore des travaux à faire autour du rond-point d’Akwaba, notamment les travaux d’embellissement et l’installation des caniveaux qui sont en cours d’ailleurs (nous avons pu le vérifier le vendredi 28 mars). Cependant, l’explication au problème vient principalement des travaux d’aménagement du grand carrefour de Koumassi et des travaux de la ligne 1 du métro.
En effet, selon une source bien introduite, dans le cadre des travaux du métro, certaines voies ont été fermées ou déplacées au niveau de Port-Bouet et de Koumassi notamment. Cela agit naturellement sur la fluidité du trafic. On assiste ainsi à un bouchon fréquent au niveau du carrefour ancien Koumassi, au croisement de la voie menant à Biétry, et pareillement au niveau de la principale route d’entrée et de sortie de tout Port-Bouet.
Pour une fluidité totale aux heures de pointe, il faudrait donc que ces travaux soient complètement achevés. Lors d’une visite effectuée le 18 décembre 2024 sur les chantiers des carrefours de Koumassi et d’Akwaba, Amédé Koffi Kouakou, ministre de l’Equipement et de l’Entretien Routier, avait annoncé la fin des travaux d’aménagement du grand carrefour de Koumasi pour juillet 2025. Il a par ailleurs annoncé, durant la cérémonie d’inauguration de l’échangeur d’Akwaba, la réalisation d’une seconde phase de ce projet qui consistera à relier directement le boulevard de Marseille au carrefour Akwaba afin de résoudre les problèmes d’engorgement à la hauteur du carrefour d’ancien Koumassi.
Des propositions d’usagers
Face aux embouteillages, les propositions des usagers sont multiples et diversifiées. Pour Guillaume Koa, « Il faudrait doubler le temps du feu vert et réduire de moitié celui du feu rouge au carrefour d’Ancien Koumassi. La circulation sera plus fluide, vu que c’est une route prioritaire à grande circulation » propose-t-il.
M. Kra Koffi lui, suggère de mettre « à sens unique la voie Bassam-Koumassi aux heures de pointe ». Cela aura pour avantage selon lui, d’entraîner une fluidité accrue et de favoriser l’adaptation des automobilistes aux travaux en cours.
M. Anayet Obrou, chauffeur de véhicule pour le transport en commun suggère quant à lui, la patience des uns et des autres tout simplement : « Souffrons un peu encore jusqu’à la finition des travaux du grand carrefour de Koumassi qui a été rétréci momentanément la route » dit-il. Tout comme lui, Cynthia Amian estime qu’avec le temps « la circulation sera fluide. Tous les autres ponts étaient pareils au début, et aujourd’hui ça circule très bien ».
Pour rappel, l’aménagement du carrefour d’Akwaba a consisté en la construction de trois importants ouvrages, dont le principal est un pont de 395 mètres, réalisé sur la route qui part de Grand-Bassam à Koumassi et offre trois voies dans chaque sens de circulation. Il vise à améliorer la fluidité et la sécurité routière, en décongestionnant surtout.la circulation au niveau du carrefour Akwaba.
Marie-Claude N’da