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Politique

Gabon : Eviter à tout prix de triompher sans gloire

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Les candidats à la présidentielle du 12 avril prochain au Gabon, sont connus. En attendant le filtre des instances électorales et judiciaires compétentes, ils sont 23 dont le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema qui a finalement troqué le treillis contre le costume-cravate. Accompagné de son épouse et d’une importante foule acquise à sa cause, ce dernier fut le premier à avoir déposé, le 8 mars 2025, sa candidature au ministère de l’Intérieur. Et comme pour se donner les chances de l’emporter sur ses adversaires, il a pris le soin de porter sur les fonts baptismaux, une plateforme politique dénommée « le Mouvement des bâtisseurs » en vue de fédérer tous ses soutiens. C’est donc clair. Brice Clotaire Oligui Nguema, après avoir balayé la maison, n’entend pas larguer les armarres ; il veut s’y installer. Pourtant, on se rappelle, comme si c’était hier, que celui qui était connu pour être l’aide de camp de Bongo père, avait promis non seulement de refonder le Gabon, mais aussi de remettre le pouvoir aux civils dans les plus brefs délais.

Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas droit à l’erreur

On est finalement très loin du compte ; tant l’on a l’impression qu’il est en train de faire du Bongo sans Bongo. La rupture à laquelle s’attendaient les Gabonais et Gabonaises, n’est toujours pas au rendez-vous ; elle se fait toujours attendre. En tout cas, ayant pris goût au pouvoir, l’ex-général va sans doute manœuvrer pour y rester le plus longtemps possible ; la règle étant qu’au Gabon, comme dans bien d’autres pays africains, on n’organise pas des élections pour les perdre. Surtout que dans le cas d’espèce, il a déjà fait place nette en suspendant les partis et formations politiques pour une durée de trois ans. C’est une stratégie bien connue qui consiste à écarter tous les potentiels candidats capables de vous tailler des croupières. Et pour sauver la face, Nguema se fabriquera probablement des candidats dociles qui ne pèsent pas plus que les plumes d’un colibri. A preuve, sur les 23 candidats en lice, en dehors de l’ex-Premier ministre, Alain Claude Bolie By Nze, dont on dit d’ailleurs proche du président de la Transition, très peu sont connus sur l’échiquier politique gabonais. Le scrutin aurait été plus ouvert si étaient dans la course à la magistrature suprême, des anciens candidats malheureux tels Jean-Ping et Albert Ondo Assa, pour ne pas les nommer, connus pour être des mastodontes politiques. Ont-ils savamment été poussés à l’écart du jeu politique ? Difficile d’y répondre. Car, comme on le sait, la politique a ses raisons que la raison ignore. En tout cas, une chose est sûre. Pour avoir prétexté de la mauvaise organisation de la présidentielle d’août 2023 pour prendre le pouvoir en renversant Ali Bongo, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas droit à l’erreur.

Il revient aux institutions de se montrer à la hauteur

S’il ne veut pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il se doit de mettre les bouchées doubles pour que la présidentielle du 12 avril prochain, se déroule dans la transparence de sorte à ce que les résultats qui sortiront des urnes, soient le réel reflet de la volonté populaire. Pour ce faire, il revient aux institutions de se montrer à la hauteur de l’Histoire en jouant convenablement leur rôle. Malheureusement, et il faut le relever, le Gabon n’est pas le Sénégal où, même des chefs d’Etat, quand il le faut, sont rappelés à l’ordre par les institutions de la République. On l’a vu avec l’ex-président Macky Sall qui a été stoppé net dans ses errements politiques lorsqu’il voulait indûment prolonger son bail à la tête de l’Etat. Mais hélas ! Comparaison n’est pas raison. Car, ce qui est possible à Dakar, ne l’est pas toujours forcément à Libreville où les désirs du prince régnant font loi. Qui donc osera prendre le risque de contrarier Oligui Nguema qui, en s’engageant dans la course à la présidentielle, semble avoir déjà réuni toutes les conditions pour la remporter haut la main ? Si fait qu’ils sont nombreux qui s’interrogent sur l’opportunité de ces élections, si ce n’est une manière pour le général, de légitimer son pouvoir en lui donnant un vernis démocratique. En tout cas, pour autant qu’il ne veuille pas triompher sans gloire, et qu’il souhaite mesurer véritablment sa cote de popularité, Oligui Nguema aurait pu lever la mesure de suspension qui frappe les partis politiques, pour ouvrir ainsi le jeu à tous les acteurs sans exclusion. C’est un pas qu’il s’est gardé de franchir, hélas !

« Le Pays »















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