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Bernard Comoé, Coordonnateur PDC2V : "Nous enregistrons, à mi-parcours, près de 1121 bénéficiaires du fonds à coûts partagés"

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Le Projet de Développement des Chaînes de Valeur Vivrières (PDC2V) a pour objectif de soutenir le développement de chaînes de valeurs vivrières inclusives, résilientes et compétitives, dont leurs acteurs tirent parti dans les zones du Projet. Dans cet entretien, son coordonnateur, Bernard Comoé, dresse un bilan à mi-parcours du Projet et en présente les perspectives.



Pouvez-vous présenter le PDC2V à nos lecteurs et followers ?


Le PDC2V, c'est le Projet de Développement des Chaînes de valeur vivrières. Démarré en octobre 2021 pour une durée de 6 ans, jusqu'en 2027, il est presque à mi-parcours de mise en œuvre. Ce projet est uniquement orienté sur les chaînes de valeurs du vivrier, en l’occurrence le manioc, les légumes ou horticulture, l'aquaculture, qui sont trois grandes filières par rapport à leur importance économique, ainsi qu’au nombre important d’acteurs qui se retrouvent dans ce domaine. Elles sont donc pourvoyeuses d’emplois. En général, ce sont des femmes qui mènent ces activités. N’empêche que d’autres filières, notamment le riz, peuvent s’ajouter au projet.


C'est un projet orienté sur l'accompagnement des structures publiques ou parapubliques qui interviennent dans le développement du vivrier, depuis la base, la recherche, avec un appui au Centre National de Recherche Agronomique (CNRA).


Avec les défis majeurs imposés par le changement climatique, cette structure entend jouer sa partition en mettant à disposition des technologies de production de semences ou des semences améliorées.


Le deuxième niveau est l’accompagnement des producteurs, à travers l’ANADER, pour leur donner tous les moyens modernes pour le conseil agricole ainsi que la mise en place de 30 centres de développement du vivrier dans la zone d’intervention du projet.


Le troisième niveau, lui, concerne la commercialisation, à travers l'Office de la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV), pour donner aux producteurs des rudiments en termes de structuration des prix et de mise en contact avec toutes les structures qui permettent de formaliser la performance économique, à savoir l’Agence Côte d’Ivoire PME et le CEPICI.


Il s’agit, par ailleurs, non seulement de la question de la structuration des acteurs à travers les coopératives, mais aussi de celle des laboratoires qui accompagnent la sécurité sanitaire. Car, tout aliment qui doit entrer dans notre bouche doit être sain.


L’autre composante de ce programme a trait à l'accès aux technologies par la mise à niveau des laboratoires de recherche, des structures d'accompagnement pour la question aquacole comme la production d’alevins de qualité, des infrastructures de commercialisation liées à la mise en place de marchés de gros.


Nous avons dans ce programme, à juste titre, trois marchés de gros interconnectés qui sont envisagés à Ébimpé (Abidjan), Daloa et Abengourou. Nous développons, pour ce faire, le cadre réglementaire pour faciliter les activités de ces entités. Il y’a également la plateforme numérique « E-Agri » pour faciliter la commercialisation des produits des acteurs des chaînes de valeurs.


Le dernier niveau concerne la mobilisation des ressources pour le secteur privé, à travers des acteurs individuels ou des coopératives. Notre rôle est de leur permettre d'améliorer leurs facteurs de production en ayant accès à des financements. À travers cette composante, nous avons un accompagnement direct aux établissements financiers qui, par moment, ne disposent pas de compétences pour accompagner les acteurs. Nous leur donnons les outils afin de leur permettre d'apprécier le niveau de risque et de développer des produits spécifiques pour les acteurs.


À propos de l’élément d’accompagnement de financement, nous avons deux volets que nous développons. Il s’agit, d’une part, d’un volet fonds de garantie consistant à mettre en place un portefeuille à partir de la Société de Garantie des PME en Côte d'Ivoire pour accompagner les banques dans le financement des acteurs, à travers un montant de 2,5 milliards de francs CFA. D’autre part le Mécanisme à Coût Partagé, une subvention de 41 milliards 700 millions de francs CFA pour permettre aux acteurs d’avoir accès à des financements classiques afin d’atteindre un certain niveau de maturité en améliorant leurs facteurs de production.


C’est d’ailleurs dans le cadre du Coût Partagé que le projet apporte une part et le bénéficiaire apporte une deuxième part. Ce projet consiste donc à résoudre les questions de la création d'emplois, de l'amélioration de la productivité, de la disponibilité d'aliments sains dans nos assiettes, de la professionnalisation des acteurs et de la facilitation de l’accès aux financements.



C'est quoi le Fonds à Coûts Partagés et comment en bénéficier ?


Dans le Fonds à Coût Partagé, comme vous l'entendez, le projet apporte une part et le bénéficiaire apporte une autre part. Nous procédons donc à une sélection en communiquant préalablement l’information aux acteurs. Nous avons d’ailleurs démarré depuis mai 2023, par un lancement officiel qui a été fait par le ministre d’État, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières. Nous avons communiqué pour permettre d'atteindre un grand nombre d'acteurs.


Au-delà de cette communication média, presse ou numérique, il y a des campagnes de sensibilisation qui ont été organisées dans la zone couverte par le projet, c’est-à-dire les 14 régions de la partie Sud de la Côte d'Ivoire dans lesquelles nous avons au moins un point focal par Département qui fait des sensibilisations rapprochées dans les villages, avec une implication du corps préfectoral ou de la chefferie.


Une soumission est par la suite faite en ligne à un Comité de sélection composé des structures techniques du secteur agricole, des ministères impliqués dans le secteur agricole et de la société civile, ainsi que des experts indépendants. Après quoi, une notification est faite en termes de présélection. Puis nous effectuons des visites de terrain pour nous permettre, d'une part, de nous assurer de l'existence réelle du potentiel bénéficiaire et, d'autre part, de la mise en conformité entre ce que vous avez pu écrire et ce que nous voyons sur le terrain.


À la suite de cela, nous passons à l’étape de la sélection en fonction des catégories ou guichets de financement. Nous disposons de 05 guichets. Le premier est le guichet A pour les projets dont le montant se situe entre 274 millions et 2,7 milliards de francs CFA. Il est destiné aux personnes déjà en activité et qui ont besoin d’une assistance financière pour améliorer leurs facteurs de production dans leur domaine. Nous leur accordons une subvention à hauteur de 20%.


Le deuxième est le guichet B1 dont le montant est compris entre 120 millions et 274 millions de francs CFA. Selon que vous êtes déjà en activité avec un niveau de structuration avancé ou que vous avez de l’historique avec des établissements financiers avec un financement. Le troisième est le guichet B2 dont le montant est compris entre 54 millions et 120 millions de francs CFA, pour une contribution de 60% du projet. Le quatrième guichet est le C2 dont le montant est compris entre 20 millions et 54 millions de francs CFA. Pour ce guichet la contribution du PDC2V est de 80%. Le dernier guichet C1 dont la contribution du projet est de 90% pour les jeunes et les femmes est compris entre 1 million et 20 millions de francs CFA.


(Nous avons catégorisé les subventions. Si vous êtes un jeune des deux sexes, âgé de 18 à 40 ans, nous pouvons vous subventionner à hauteur de 80%. Pour ceux qui sont moins structurés (entreprise individuelle ou coopérative), le financement est compris entre 20 millions et 54 millions de francs CFA, ce qui constitue le guichet C2).


Si vous êtes jeune ou femme, la subvention s’élève à hauteur de 80%. Mais pour le reste, notamment ceux qui ne sont pas jeunes ou qui ne sont pas des femmes, la subvention s’élève entre 60% et 70%.


Si votre activité est en état embryonnaire, le montant se situe entre 1 et 20 millions de francs CFA, nous pouvons vous apporter des subventions de 80 à 90%.



Pouvez-vous établir un bilan à mi-parcours du fonds à coûts partagés ?


Actuellement, nous avons près de 1121 bénéficiaires pour un financement de 18 097 306 566 francs CFA. Les acteurs issus des deux cohortes de sélection que nous avons effectuées sont en activité. Pour ceux qui sont au niveau de la production, des récoltes sont déjà faites. Dans ce cadre, certains acteurs ont déjà fait des partenariats avec des grandes surfaces commerciales qui permettent d'échanger des produits. Ceux-ci produisent en grande quantité. À titre d’illustration, nous avons le Panier local à Bingerville qui vend directement des produits. Il y a également, au niveau de la transformation, Attiéké Choco, à Alépé, qui livre aussi bien à l'extérieur que dans les supermarchés.


Des acteurs individuels, notamment Bakary Coulibaly, ingénieur agronome, installé à Azaguié et qui fait de la production de maraîchers sous serre et en contre-saison. C’est un véritable modèle, car, installé à son propre compte, il s’est adonné uniquement à cette activité pour laquelle il emploie plus d'une vingtaine de personnes, dont certains en permanence. Son site sert également de lieu de formation.


Il y a aussi des aquaculteurs, dont le jeune Serge Ibrahim Bado à Bonahouin, qui est en pleine production. Il y a d'autres qui produisent en cage, dans les milieux comme dans la Lagune ou bien sur des lacs du côté de Dabou. Ceux-ci produisent des poissons de qualité.


D’ici à un an, nous sommes convaincus que les effets seront encore plus perceptibles. Actuellement, nous constatons une émulation au niveau des jeunes dans ces différentes activités, démontrant qu’ils ont davantage envie de les pratiquer et qu’ils sont vraiment heureux d'avoir amélioré leurs moyens de production.


Monsieur Millan Augustin, un jeune producteur d’alevins du côté d’Aboisso, est également un véritable modèle dans son domaine. Il produit à son propre compte et son site sert de lieu de formation. Nous continuons donc d'accompagner ceux qui sont dans la production, ceux qui sont en activité et surtout ces 1121 acteurs.



Votre mot de fin


L’agriculture est un secteur économique qui nourrit son homme. En témoignent tous ces jeunes qui sont tous fiers et heureux dans la pratique de leur activité. Le Gouvernement pose donc des actions dans l’optique de permettre à cette jeunesse de s’impliquer davantage dans ce secteur, qui du reste, constitue un important levier pour leur assurer un avenir certain. Le secteur ne peut être attrayant que si eux-mêmes s’y adonnent et se consacrent à cette activité qui va changer leur vie.


CICG






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