L’ancien rédacteur en chef du site, Issiaka Kouassi raconte son arrivée, son évolution et ses contributions significatives pendant la crise postélectorale ivoirienne en 2011. Entretien.
Quelles sont les conditions de votre collaboration avec lebanco.net, et quel souvenir en gardez-vous ?
Je suis arrivé à lebanco.net grâce à mon frère André Silver Konan. De simple reporter, j'ai fini rédacteur en chef. Avec Lucien Pouamon, ç’a été une très forte complicité. Il aime le travail bien fait et moi aussi. Nous avons donc collaboré et, dès 2010 , notre engagement pour le président Alassane Ouattara, alors opposant à Laurent Gbagbo, s'est véritablement manifesté. Pendant la crise postélectorale, nous avons su positionner lebanco.net en ligne de défense du RHDP. J'ai couvert les affrontements de l'Ouest ivoirien, rendu compte de toutes les activités dans cette région. A la fin, j'ai eu la charge du renforcement de l'équipe avant de migrer vers d'autres cieux.
J'ai gardé de très bons souvenirs du site. Mais pas forcément en termes de rétribution financière. Lucien faisait face quand il pouvait mais c'est sa confiance qui était pour moi importante.
Quelle appréciation faites-vous de l’évolution du site au fil des années ?
Le site a une très bonne évolution éditoriale. Le seul regret était cette sorte de dédain que le nouveau pouvoir avait pour lebanco.net. Lucien pourrait témoigner.
Pourtant, relativement au travail des enfants dans la cacaoculture, le site a contribué à établir une nette différenciation entre la conception que les Américains et Européens se font du travail des enfants (travail ennoblissant, qui nous a tous forgés ), et cette forme d'esclavage que des non nationaux pratiquent par dol dans leurs plantations. Lebanco.net a également permis de clarifier des fausses informations sur les événements de Duékoué en mars 2011, car j'étais bien sur le terrain. Mais, malheureusement, nous n'avions pas été aidés.
Quels conseils donneriez-vous pour améliorer davantage le site ?
En parcourant le fil d'actualité, je trouve qu’il faudrait sortir d'Abidjan et de l'institutionnel, quoique ce soit important. Il y a tant de médias qui se font les voix de l'institutionnel. A notre temps, on faisait la critique. Mais surtout on relayait l'information régionale. La Côte d'Ivoire bouge à l'intérieur du pays, il faut capter ce lectorat. Le public voudrait découvrir des faits proches de chez eux. Ça manque.
Entretien réalisé par Marina Kouakou
