L’ancien président de la Commission politique du Dialogue national inclusif, le professeur Noël Bertrand Boundzanga, exhorte le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition gabonaise, à résister aux appels en faveur de sa candidature à la présidentielle post-transition. Selon lui, céder à cette tentation équivaudrait à trahir la promesse initiale de rupture et à prolonger l’héritage du régime précédent. Une décision qui, selon l’universitaire et membre de la société civile, mettrait en péril l’avenir du Gabon et entacherait l’héritage du général dans l’Histoire.
Alors que le Gabon traverse une étape cruciale de son histoire politique, le professeur Noël Bertrand Boundzanga, auteur de l’ouvrage «Le Gabon, une démocratie meurtrière», a lancé le 11 janvier 2025 un message clair à l’endroit du président de la transition. S’exprimant devant les médias, il a mis en garde contre les risques qu’impliquerait une candidature d’Oligui Nguema à l’élection présidentielle à l’issue de la période transitoire.
Pour Boundzanga, une telle démarche viendrait anéantir les espoirs de rupture suscités par le coup d’État d’août 2023. «Le président de la transition a été un proche collaborateur du président déchu. S’il se présente, cela signifie qu’il ne fait que remplacer son chef. Nous serons alors dans un régime de continuité, non de rupture, et cela est dangereux pour notre pays», a-t-il prévenu.
L’universitaire fort engagé rappelle que la promesse du général Oligui Nguema, formulée librement le 4 septembre 2023, de rendre le pouvoir à un civil élu, constitue un socle fondamental de sa crédibilité. «C’est cette promesse qui le grandira, qui le fera entrer dans la grande Histoire. S’il y renonce, il sortira par la petite porte», a-t-il insisté.
Un héritage à réinventer
L’enseignant et spécialiste de littérature gabonaise à l’Université Omar Bongo a également mis en garde contre l’image négative qu’une candidature du général pourrait renforcer. En donnant l’impression d’un prolongement déguisé du régime précédent, Oligui Nguema risquerait de faire perdurer l’héritage des 56 années de domination du Parti démocratique gabonais (PDG). «Les Gabonais ne sont pas dupes. Ils savent que remplir des meetings ne garantit pas un vote massif dans les urnes», a souligné Boundzanga, estimant que la popularité apparente du général ne reflète pas forcément une adhésion sincère.
Noël Bertrand Boundzanga plaide pour une véritable alternance politique, qui ne peut advenir, selon lui, qu’en écartant les figures associées au régime précédent. «Celui qui veut remplacer le régime contre lequel nous nous battons ne doit pas en être le reflet. Sinon, il n’y aura pas d’alternance», a-t-il expliqué, appelant à une transition qui prépare le terrain pour une élection réellement démocratique.
Un appel à l’audace et à l’Histoire
Exhortant Oligui Nguema à rester fidèle à ses engagements initiaux, Boundzanga a conclu : «Ce pays peut connaître une transition démocratique sous son leadership. Mais pour cela, il doit résister à la tentation des appels à se présenter. C’est ainsi qu’il entrera dans l’Histoire, la grande Histoire».
Le Gabon vit un moment décisif où chaque choix compte. Le général Oligui Nguema aurait donc une opportunité unique de marquer l’Histoire en incarnant la transition démocratique qu’il a promise. En restant ferme face aux sollicitations et en honorant sa parole, il pourrait devenir le symbole d’un renouveau authentique pour le pays.
Loic Ntoutoume
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