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Côte d'Ivoire. Abobo : Au bord du ravin qui engloutit Mafia (reportage)

Publié le :

Des enfants jouant au bord du ravin sans crainte chute au quartier Mafia

Les habitants de Mafia, un sous-quartier populaire de Kennedy dans la commune d’Abobo, vivent la peur au ventre. Leurs maisons risquent de s’effondrer à cause d’un gros ravin qui s’agrandit au fil du temps.

Ce ravin ronge les maisons sur son passage. Le danger est imminent. Souleymane, inquiet, le sait très bien. Quelques mètres séparent sa maison du ravin. « Je suis ici depuis vingt-deux ans. Le ravin n’était pas grand. Quand il pleut, il s’agrandit. On est inquiet. Tout le monde est parti, il ne reste que deux maisons, mon voisin et moi. C’est sûr que, dans moins de cinq ans, nous ne serons plus ici, car le ravin nous atteindra comme les autres maisons », nous explique Souleymane.

Plusieurs maisons bien bâties ont déjà été bouffées par le ravin. C’est le cas de la maison où habitaient les deux frères Bamba que nous avons trouvés au bord du ravin. Ils reviennent souvent ici pour se souvenir du passé. « Nous habitions là avec nos parents. On était loin du ravin. Quand on jouait au football, et que le ballon tombait dans le trou, on y entrait facilement pour le récupérer. C’était moins gros. Il y avait même un petit pont sur le ravin qui, pour les passants, servait de raccourci entre le quartier Mafia et Habitat », dit l’un des frères.

Le gros serpent qu’il ne fallait pas tuer

En soutien, le second nous sert une légende pour justifier l’agrandissement du ravin. « Un jour, des gens ont tué un gros serpent dans ce trou. Pourtant, un vieillard du quartier avait interdit de le tuer. Depuis ce jour, le trou s'agrandit davantage. Nos parents étaient obligés d’abandonner la maison et déménager ».

Sur place, dans le coin d’une maison, des enfants jouent tranquillement. Ils sautent à la corde. Juste derrière eux, le ravin est là. Nous nous rapprochons pour y jeter un coup d’œil. On en revient avec des vertiges dus à la grandeur et la profondeur du ravin. D’aucuns diront qu’à force de vivre avec le danger, on finit par le minimiser, à l’image de ces enfants innocents dont les parents sont absents.

Un peu plus loin, on trouve un père de famille. Conscient du danger, il appelle à l’aide. « Nous sommes encore ici parce que nous ne savons pas où aller avec nos enfants. J’ai acheté et construit cette maison depuis 1990. Nous n’étions pas alors menacés par ce ravin qui est notre cauchemar aujourd’hui. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir gracieusement d’autres terrains afin de quitter ici, c’est un cri du cœur », lance-t-il à l’endroit des gouvernants.

Moussa I. Koné




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