Le travail des enfants dans le monde agricole en Côte d’Ivoire, notamment dans la cacaoculture, constitue un défi majeur depuis plusieurs années. Le pays est premier producteur de cacao avec 40 % de la production mondiale. L’économie nationale dépend fortement de cette activité.
Cependant, c’est un secteur marqué par une présence notable d’enfants. Une étude, menée en 2009-2010, estimait à 1,8 million le nombre d’enfants travaillant dans le secteur agricole en Afrique de l’Ouest, dont une grande proportion en Côte d’Ivoire. En cause, la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation mais aussi la migration transfrontalière d’enfants des pays voisins.
Face à cela, en 2011, le président Alassane Ouattara a pris des mesures décisives pour lutter contre ce phénomène. Les premières mesures : la ratification de plusieurs accords internationaux, comme la Convention 182 de l’Organisation internationale du Travail. Par ailleurs, le 27 novembre 2024, la Côte d’Ivoire a signé un accord international avec le Ghana, les États-Unis et les acteurs mondiaux du cacao pour renforcer les actions de lutte. À côté de cela, des partenariats publics-privés ont permis de financer des programmes éducatifs et des campagnes de sensibilisation auprès des communautés rurales. Cela permet de briser la chaîne de la déscolarisation parmi les enfants dans les zones agricoles. Dans cette optique, le gouvernement a investi massivement, avec l’instauration de l’école gratuite en 2015 et la construction de 100 000 salles de classe.
En parallèle, des infrastructures spécifiques ont été ouvertes, telles que les centres pour enfants victimes, à Ferkessédougou et Soubré, et un centre de réinsertion des mineurs à Bouaké. Pour soutenir et accompagner cette volonté, une sous-direction de la police criminelle a été créée pour traquer les exploitants qui ont recours au travail des enfants. Des actions appuyées aussi par le Comité national de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l'exploitation et le travail des enfants dirigé par la première dame Dominique Ouattara. Le Comité interministériel et le CNS ont ainsi mis en œuvre une feuille de route trois Plans d’Action nationaux de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants.
Le premier plan, de 2012 à 2014, avait un budget de 13,7 milliards de francs CFA, le deuxième de 2015 à 2017, pour un coût de 13 milliards de francs CFA et enfin un troisième, sur la période 2019-2021, financé à hauteur de 76 milliards de francs CFA. Objectif de cette stratégie : maintenir le cap de la prévention du phénomène du travail des enfants, par une intensification de la sensibilisation, créer les conditions pour protéger les enfants victimes mais aussi accentuer la répression des trafiquants.
De façon concrète, de 2015 à 2017 notamment, plus de 4 500 salles de classe primaires et préscolaires ont été construites et équipées pour les communautés des zones cacaoyères. Un investissement qui permet de scolariser et maintenir les enfants à l’école, les éloignant ainsi des risques de retour au travail.
Aujourd’hui, en dépit des avancées et des acquis notables dans ce challenge, les efforts doivent se poursuivre pour éradiquer définitivement le travail des enfants dans la cacaoculture.
R. Tiecoura
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire. Cacaoculture : acquis et défis de la lutte contre le travail des enfants, de 2011 à 2024
-
66e Sommet ordinaire de la CEDEAO: Le Mali, le Burkina et le Niger quitteront l’organisation le 29 janvier 2025
-
Dominique Ouattara : 71 ans pour l'automisation des femmes et l'épanouissement des enfants
-
La tripartite RDC-Rwanda-Angola annulée: Comme on pouvait s’y attendre
-
Dominique Ouattara, un engagement fort !
-
Au Tribunal. Safi vole pour aider son copain
-
Côte d’ Ivoire. Une jeune femme prise en flagrant délit de cambriolage
-
Comment Bachar al-Assad a fui la Syrie?
-
Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara au Nigéria pour participer au 66 sommet ordinaire de la CEDEAO
-
World Policy Conférence Tiémoko Meyliet Koné parle des efforts déployés pour une croissance économique continue en Côte d’Ivoire
-
Le vrai bonheur…
-
Koko Ateba : Décès de la chanteuse camerounaise à Paris
-
Coopération. Les États-Unis ouvrent le bureau régional d'une agence de financement à Abidjan
-
Côte d’Ivoire. Un chauffeur de camion devant le Procureur pour vitesse excessive et non respect des feux tricolores
-
Le commerce entre Abidjan et les pays de l’AES restera fluide, malgré leur retrait de la CEDEAO
-
Trump nomme à la tête de Voice of America une fidèle niant le résultat de l’élection de 2020
-
L’Enquête du jeudi- Côte d’Ivoire. Parcours de jeunes entrepreneurs innovants
-
Révision constitutionnelle en RDC : Félix Tshisekedi persiste et signe
-
Gestion efficiente de la dette des États africains : Adama Coulibaly propose des solutions innovantes à Casablanca
-
Côte d'Ivoire. Élections 2025 : les candidats invités à présenter des projets de société
-
Côte d’Ivoire. Fin de cavale pour un receleur qui préfinançait les cambrioleurs
-
54 ans au pouvoir, 11 jours pour le perdre
-
Accidentés de la voie publique : au moins 850 victimes prises en charge
-
Côte d’Ivoire. Mise en garde des populations contre trois programmes immobiliers illégaux
-
Côte d’Ivoire. Le Groupe MTN va investir 186 milliards de FCFA pour développer le digital
-
Au Tribunal. Joe livre du « placali au cannabis » à un prisonnier
-
Alternance au Ghana : Les grands chantiers de John Dramani Mahama
-
Côte d’Ivoire. Bocanda prépare un hommage au Président Alassane Ouattara
-
Côte d’Ivoire . Trois conducteurs au parquet d’Abidjan, pour consommation exagérée de l’alcool au volant
-
Ghana. Présidentielle : l’ancien président Mahama réélu huit ans après
-