« Instabilités politiques et aspirations démocratiques dans l’espace CEDEAO : quelles implications des jeunes et des médias ? ». C’est la question à laquelle cinq personnes ont été invitées à répondre, au cours de la « Soirée démocratique » organisée par le Réseau ivoirien des Leaders (RIL) le 7 décembre 2024 dans la commune de Cocody.
Selon les organisateurs de cette édition 2024 de la « Soirée démocratique », le choix du thème a été suscité par les crises constitutionnelles observées en Afrique de l'Ouest, marquée par des manifestations populaires de protestation, des coups d'État récurrents, des conflits armés et des crises sociales induites à la fois par les élections et la régulation de la vie publique. Depuis 2020, sur les sept coups d’Etat enregistrés en Afrique (Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Niger, Tchad, Soudan et Gabon), cinq ont été perpétrés en Afrique de l’ouest. Le constat est que ces dernières années, les jeunes ont été très souvent au premier plan de ces manifestations. Et les réseaux sociaux et les médias sont utilisés comme vecteurs de ces différentes actions de mobilisations. Il était donc important pour le RIL de mener des réflexions sur l’implication des jeunes et des médias dans la gestion du pouvoir politique. « Ce soir nous avons une vision commune. Et cette mission c’est de protéger, rêver ensemble et surtout agir, et réfléchir aux acquis et au défis de la démocratie, cette flamme fragile qui éclaire nos sociétés », a indiqué Fona Konaté vice-président du RIL.
Le panel de cette soirée était animé par Marius Comoé, président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire, Ibrahim Diabaté, président national du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire, Lanciné Fofana journaliste, Eléonore Koffi, informaticienne et Anaman Narcisse, membre du RIL et du bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). A tour de rôle, ils ont entretenu les invités sur les questions concernant le thème. Quel est l’état des lieux de la participation citoyenne des libertés individuelles de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire aujourd’hui ? Sur cette question, Marius Comoé a affirmé que son pays a les meilleurs textes en Afrique. Mais dans la mise en œuvre de ces textes, les politiques choisissent en fonction de leurs intérêts. Et cela est la source des problèmes. Intervenant sur le rôle et les ambitions politiques des jeunes, Ibrahim Diabaté a expliqué que l’engagement politique peut se voir sous deux angles. Il y a l’engagement communautaire au sein des organisations de jeunesse. A ce niveau, il a déclaré que la situation est satisfaisante car en mai 2019, il y a eu 6473 organisations de jeunesse légalement constituées. D’autre part il y a des jeunes qui ont choisi de s’engager directement dans des formations politiques. Intervenant sur l’impact négatif des Fakes news sur l’opinion publique, Eléonore Koffi a conseillé de toujours faire attention aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux et qui peuvent mettre en mal la cohésion sociale, la démocratie. Il faut toujours vérifier une information avant de la partager. Les préoccupations posées par les invités à cette soirée leur ont davantage permis de mieux cerner le sujet soumis à réflexion.
Cette soirée a été également l’occasion pour Kongo Ghislain, de faire le bilan de ses deux ans à la présidence du RIL. Un bilan qu’il a jugé satisfaisant.
Notons que le RIL a pour vocation de contribuer au progrès de la démocratie et de l'Etat de droit dans un environnement de paix et de sécurité. Ses actions se matérialisent par des activités telles que les assises démocratiques, les rencontres politiques relatives aux sujets portant sur la place de la bonne gouvernance, la justice, le renouvellement de la classe politique, la redistribution des richesses, la démocratie.
Diomandé Karamoko