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Politique

Chute de Bachar vue d’Afrique : Les leçons à tirer

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Le président syrien, Bachar –al Assad, est tombé. En effet, acculé et mis sous pression, il a fini par prendre la poudre d’escampette, laissant le pays entre les mains de groupes rebelles radicaux. Où s’est-il refugié ? Mystère et boule de gomme ! Toujours est-il que c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Syrie et ce, après treize années de guerre civile. Rappelons que tout a commencé en 2011 par des manifestations pacifiques inspirées par les mouvements de protestations du printemps arabe. Alors qu’ils réclamaient des réformes politiques et dénonçaient la nature arbitraire et corrompue du régime Assad, les Syriens ont croisé le fer. Si fait que réprimé dans le sang, ce qui était au départ un mouvement insurrectionnel, s’est vite mué en rébellion armée, provoquant des centaines de morts et de nombreuses arrestations. La suite, on la connaît. Car, la guerre civile ainsi née, prendra une autre dimension avec l’entrée en scène, de nombreux autres acteurs. A preuve, pendant que la Russie et l’Iran soutenaient le régime de Damas, les Occidentaux et la Turquie roulaient pour les groupes rebelles, complexifiant davantage la situation. Rien de nouveau sous le soleil, est-on tenté de dire. Car, les grandes puissances sont ainsi faites que chaque fois qu’elles voient leurs intérêts menacés, elles n’hésitent pas à souffler sur les braises. Peu importe si cela va envenimer un conflit ; l’essentiel étant pour elles, de pouvoir tirer leurs marrons du feu. Et Bachar al- Assad l’aura appris à ses dépens ; lui qui, au faite de sa tyrannie, s’arrogeait le droit de vie et de mort sur ses compatriotes, et qui, lâché par ses soutiens, a dû prendre la tangente. C’est la preuve que rien n’est éternel. Tout a une fin.

Nul n’est assez fort pour l’être éternellement

En tout cas, la sortie de l’histoire, par la fenêtre, de celui que l’on surnommait le boucher de Damas, rappelle la triste fin de certains chefs d’Etat africains condamnés, après avoir perdu le pouvoir, à fuir leurs pays respectifs pour se refugier à l’étranger. On se rappelle encore les cas de Mobutu Sesse Seko de l’ex-Zaïre, aujourd’hui RDC, et Mohamed Ben Ali de Tunise, qui, finalement, sont morts, loin des leurs et dans des conditions peu enviables. On peut multiplier les exemples ; tant cela tend à devenir la règle sur le continent africain qui peine toujours à retrouver ses masques. Heureusement, et il faut le relever, il existe des pays comme le Ghana et le Sénégal, par exemples, où la dévolution du pouvoir se fait généralement de manière pacifique et ordonnée. Si fait que les anciens chefs d’Etat, pour la bonne marche du pays, sont parfois consultés comme personnes-ressources. Au Ghana, par exemple, il existe un cadre de rencontre régulière pour les anciens chefs d’Etat. N’est-ce pas beau tout cela ? En tout cas, comme enseignements à tirer des événements qui se déroulent en Syrie, c’est que nul, si tyran soit-il, n’est assez fort pour l’être éternellement ; d’où la nécessité de savoir, en toute chose, raison garder, faire preuve de prudence, de discernement et d’humidité.

Assurer le services-après-vente en Syrie

La vie est comme une roue qui tourne si bien que le plus fort d’aujourd’hui pourrait devenir demain le plus faible. Et c’est désormais le cas de Bachar al-Assad qui, s’il n’y prend pas garde, pourrait se retrouver sous les fourches caudines de la Justice internationale pour des faits présumés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce dernier, on s’en souvient, ne se fixait d’ailleurs aucune limite dans sa folie meurtrière, allant parfois jusqu’à autoriser l’utilisation d’armes chimiques contre ses compatriotes. Maintenant qu’il n’est plus aux affaires, soufflera-t-il un vent de liberté sur la Syrie ? Où alors la tyrannie continuera-t-elle de prévaloir ? Ces questions méritent d’être posées. Car malgré les assurances qu’il donne, on ne saurait donner le bon Dieu sans confession au leader des rebelles dont le mouvement est connu pour être radical. C’est dire donc que s’il est vrai que Bachar al-Assad n’est pas à plaindre, on ne saurait, sous aucun prétexte, applaudir de facto l’arrivée de radicaux au pouvoir ; tant ces derniers peuvent être capables de tout. Il faut même craindre que le cas syrien n’ouvre une boîte de Pandore avec tout ce que cela pourrait engendrer comme conséquences. On croise les doigts. Mais en attendant, il faut que les grandes puissances qui ont joué les pyromanes, mettent les bouchées doubles pour assurer le services-après-vente en Syrie, au risque de voir le pays devenir une déglingue comme c’est le cas de la Lybie où on ne sait pas qui fait quoi et pourquoi.

« Le Pays »




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