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COP 29 à Bakou : La grande déception

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Le miracle de Bakou en Azerbaïdjan qui accueillait la COP 29, n’a pas eu lieu. Il s’est mué, bien au contraire, en un mirage sur la mer Caspienne voire en une terrible hallucination pour les Organisations non gouvernementales (ONG) qui s’alarment des effets de la détérioration du climat à l’échelle mondiale. Et ils sont aussi nombreux les pays participants qui ne cachent pas leur déception face à l’accord a minima qui a sanctionné les discussions du sommet dans la nuit du samedi 23 novembre 2024. « Trop faible », « dérisoire », « échec », autant de mots pour qualifier le texte final. Mais pouvait-il en être autrement ?

L’on est tenté de répondre à cette interrogation, par la négative. Et pour cause. D’abord, les Conférences des parties (COP) sur le changement climatique, qui se tiennent depuis 1995 pour donner une suite à la déclaration de Rio de Janeiro de 1992 sur l’environnement et le développement, se succèdent et se ressemblent. Même si la COP de Kyoto de 1997 avait fait exception en suscitant de grands espoirs par l’adoption d’un protocole contraignant visant à encadrer les émissions de CO2 avec des données chiffrées assorties de délais, la suite, malgré toutes les grandes négociations que l’on connait, a donné lieu à une vague de déceptions dont la principale fut le refus des deux principaux pollueurs que sont les Etats-Unis et la Chine, de ratifier le texte. Depuis cet échec, toutes les COP ont débouché, souvent après d’âpres négociations, sur des résultats en demi-teinte qui n’ont pas apporté de véritables avancées pour contenir le réchauffement climatique. Et la cause principale de ces échecs répétés, est bien connue : les pays industrialisés, au nom de leurs intérêts financiers, refusent de basculer dans l’ère de l’économie décarbonée tout comme ils rechignent à délier les cordons de la bourse pour aider les pays du Sud à faire face aux conséquences des changements climatiques. Ensuite, les chances pour la COP 29 de Bakou, en particulier, d’aboutir aux résultats escomptés, étaient minces en raison du contexte international marqué non seulement par des tensions géopolitiques qui empêchent un franc dialogue entre les différentes nations sur les grandes problématiques mondiales, mais aussi par l’élection de Donald Trump, l’un des plus grands climato- sceptiques à la tête des USA. C’est dire si Bakou était un échec programmé.

Cela dit, si dans l’ensemble, la déception est grande, l’on ne peut cependant manquer de saluer la décision issue de cette COP 29 de Bakou, qui fait obligation aux pays riches de financer à hauteur d’au moins 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035, les pays du Sud pour soutenir la transition énergétique et le changement climatique. Même si les 45 pays les plus pauvres espéraient plus comme ils l’ont fait savoir par leur représentant, le Malawite, Evans Njewa, pour qui « cet objectif n’est pas ce que nous espérions après des années de discussions », cela reste bon à prendre tout en maintenant la pression afin d’obtenir de meilleurs résultats. Et c’est d’ailleurs ce que pense le Chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, qui affirme qu’ : « aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait et, nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n’est donc pas l’heure de crier victoire ». Cela revient à dire clairement que même si le principe de l’aide pour les Pays les moins avancés (PMA) est acté, il reste encore toute une bataille pour son opérationnalisation. Et cela est une autre paire de manches dans la mesure où les promesses antérieures tenues par les mêmes pays du Nord, n’ont jamais été honorées. Du reste, il faut même craindre que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux USA, n’engage cette super-puissance mondiale sur le chemin d’un désengagement dans le financement des projets en lien avec le climat. « Un retour de Trump signifierait une réduction de l’implication américaine dans tout ce qui est multilatéralisme, comme la question du climat et possiblement, une réduction de l’aide au développement », avait averti, en ce sens, un spécialiste des questions américaines. Et c’est justement cette incertitude qui fait croire à de nombreux Africains que les COP sont des sommets de l’hypocrisie des Occidentaux qui tentent de se donner bonne conscience face à la détérioration du climat et juste pour amadouer les pays pauvres qui sont les premières victimes du phénomène.

L’un dans l’autre donc, les pays du Sud en général et les Africains en particulier, devraient tirer leçon des échecs répétés des COP et se dire que leur salut ne viendra pas des financements occidentaux. Il est d’ailleurs temps que l’Afrique change de paradigme en abandonnant cette posture qui consiste à tendre la sébile à toutes les tribunes du monde pour se concentrer sur la défense réelle de ses intérêts en mettant dans la balance des négociations, ce que le monde perdrait sans elle et toutes ses richesses naturelles, humaines et géostratégiques. C’est la seule condition pour contraindre les pays développés qui ne sont attachés qu’à leurs seuls intérêts, à un partenariat gagnant-gagnant sur les questions mondiales.

« Le Pays »




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