La restitution d’œuvres d’art par la France, aux pays africains, se poursuit. Après le Bénin et le Sénégal, la Côte d’Ivoire va bientôt recevoir une œuvre de grande importance. Il s’agit du tambour parleur du peuple Ebrié, autrefois appelé peuple tchaman. On pourrait dire que ce n’est pas trop tôt. Mais comme le dit l’adage, « mieux vaut tard que jamais ». Confisqué en 1916 par le colonisateur, cet objet était un puissant moyen de communication, puisqu’il servait surtout à sonner l’alerte pendant l’arrivée des colons français. Certes, la date exacte de la restitution de ce tambour long de 3,31 mètres, n’est pas encore connue mais une importante étape vient d’être franchie avec la signature de la convention de dépôt, le 18 novembre dernier en France. Cet acte a été matérialisé par les ministres française et ivoirienne de la Culture, Rachida Dati et Françoise Remarck. Mieux, une proposition de loi a été déposée au Sénat dont le vote parachèvera la restitution puisqu’avant cela, le tambour parleur sera cédé à la Côte à titre de prêt. Toujours est-il que le peuple ivoirien se réjouit déjà de l’annonce de son retour au bercail. On se rappelle que l’annonce avait été faite par le président français Emmanuel Macron, pendant le sommet Afrique-France qui s’était tenu à Montpellier, le 8 octobre dernier. En tout cas, sur les bords de la lagune Ebrié, l’on est en train de mettre les petits plats dans les grands, pour accueillir le « Djidji Ayôkwé » qui pourrait bientôt être exposé au musée des civilisations de ce pays. En attendant que la promesse se concrétise, l’on peut dire que la volonté affichée d’Emmanuel Macron de restituer les objets d’arts aux pays africains, est une excellente chose. Elle l’est d’autant plus que ces œuvres d’art constituent un pan important de l’Histoire africaine. Au-delà, ces objets permettront à la nouvelle génération africaine de mieux connaître les symboles forts de la lutte anti-coloniale. Si la Côte d’Ivoire a longtemps réclamé la restitution de ses œuvres d’art, c’est parce qu’elles constituent, pour elle, de véritables trésors. En tout cas, le retour du tambour parleur du peuple Ebrié, en Eburnie, va, à coup sûr, donner un autre visage au Musée des civilisations de la Côte d’Ivoire. IL faut souhaiter qu’en plus du tambour, les autres objets, 148 total, soient restitués au pays d’Houphouët Boigny. Cela dit, l’on peut se demander pourquoi la France traine tant les pieds dans la restitution de ces objets d’art aux différents pays africains qui en ont fait la demande. C’est vrai que ces objets ont apporté et continuent d’apporter beaucoup à la France, mais elle doit se rendre à l’évidence qu’il est temps qu’elle les restitue à leurs vrais propriétaires, surtout que la plupart de ces objets ont été confisqués dans des circonstances douloureuses. Ce n’est un secret pour personne que la colonisation a fait beaucoup de mal à l’Afrique et faire de la résistance dans la restitution des objets confisqués pendant cette douloureuse période, c’est comme enfoncer le couteau dans la plaie. C’est dire si Emmanuel Macron gagnerait à hâter le pas dans la restitution des œuvres d’art qui ont été arrachées injustement et avec force, au continent noir. Il y va de la construction de relations plus apaisées, plus équitables entre l’Afrique et la France.
DZ
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Publié le :
20 novembre 2024Par:
BI MICHEL