A peine est-il élu que les Conseillers de Donald Trump s’organisent déjà, pour à nouveau préparer leur champion à s’attaquer à la question du changement climatique. Battre en brèche tous les efforts déployés par l’Administration Biden, en vue d’assurer une contribution notable des Etats Unis, à la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre. Inutile de dire que, le retrait pour la deuxième fois déjà prévu des États-Unis de l’ Accord de Paris, suivra indubitablement, pour ainsi donner libre cours à leur viscérale envie, de gonfler la part de responsabilité des États-Unis pourtant pas déjà négligeable, à la destruction de la planète terre. Et cela par l’exploitation à outrance et désordonnée des énergies fossiles. Avec plus de 12,6 % des émissions mondiales de gaz carbonique derrière la Chine qui en émet plus de 32% et devant l’Inde responsable desdites émissions à hauteur de 7%, la nation américaine se situe dans le peloton de tête des pays plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. De nouveaux forages seront ainsi effectués dans l’Etat du Texas tel que promis, pour l’exploitation de nouveaux puits pétroliers. Et cela, au nom de la redynamisation de l’économie américaine, de l’amplification de ses performances sur l’échiquier mondial.
Tant pis pour les conséquences climatiques qui en découleront et dont la relation de cause à effet, n’est cependant plus à démontrer ou a justifier. A chacune des saisons des ouragans, les catastrophes naturelles assorties d’immenses destructions immobilières et des pertes en vies humaines, viennent l’attester annuellement dans le pays. C’est dire que les attitudes et discours réfutant la causalité reliant le mauvais état chaque année un plus prononcé du climat ,à l’exploitation du pétrole, du charbon minéral et autres….. ne sont en réalité motivés que par une préoccupation purement économique. Les étiquettes de climato sceptique dont se réclament abusivement tous ces décideurs politiques qui refusent par ce fait même de revoir leurs modèles économiques, pour sauvegarder les équilibres naturels ne font plus d’émules. Tant il est vrai qu’ils ne sont réellement animés par aucun scepticisme, quant à la véracité même de l’aggravation du phénomène du changement climatique. A l’origine naturel, se déroulant à un rythme plutôt raisonnable , en harmonie avec les différents systèmes écologiques existants, le changement climatique a connu une accélération sans précédent, depuis l’accès de l’humanité à l’ère industrielle. C’est que l’essor qu’à alors connu la création et le développement de l’activité de transformation et de production, appelée industrialisation, a nécessité l’usage de combustibles qui se sont avérés dangereux, pour les équilibres écosystémiques mondiaux.
Le plus écœurant et surtout décourageant dans le déploiement quotidien des efforts, à l’échelle mondiale pour réduire les émissions de gaz nocifs à l’environnement , est que Trump et son équipe vont agir, en toute impunité. Ne craignant aucune opposition véritable, aucun empêchement majeur. L’union européenne qui a déjà du mal à faire tenir par ses 27 pays membres, les différents engagements de leur transition commune vers des énergies propres d’ici à 2030, ne pourra rien contre ce nouveau volt face américain, en dehors de sa simple dénonciation, ou d’une banale condamnation. L’UE ne saura faire plus ou mieux. Elle qui s’inquiète déjà des très probables modifications de ses échanges commerciaux avec les États-Unis. Des modifications visant à privilégier le marché américain et qui pourraient être défavorables à l’Union européenne. De leur côté, la Chine, l’Inde, la Russie, le Canada , tous ces autres grands pollueurs de la planète seront alors à l’aise, pour royalement lésiner sur le respect de leurs engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, relativement à la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, avec en prime le Co2 issu du pétrole et du charbon minéral. Des combustibles fossiles dont ils demeurent de gros exploitants. En somme, c’est encore une autre période de recul dans lutte contre le changement climatique qui s’annonce.
Et l’ Afrique dans tout cela? Point n’est besoin d’être grand clerc, pour savoir qu’elle demeurera dans sa traditionnelle posture de victime, sans pouvoir rien modifier, changer ou compromettre. Elle subira davantage les affres des perturbations du climat , que viendra exacerber l’entêtement des Trumpistes à fouler au pied l’Accord de Paris. Et pour ce faire, elle continuera d’appeler à l’aide, à l’assistance tous azimuts des appuis financiers toujours moins sûr à obtenir , pour la réalisation de ses projets et stratégies d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique. Pour tout dire, elle ne pourra absolument rien contre la relance à grande échelle de l’exploitation pétrolière aux États-Unis, telle que l’envisage l’Administration Trump.
Moussa Ben Touré