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Politique

Duel entre Harris et Trump , vu d’Afrique : Pour qui bat le cœur des Africains ?

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C’est le 5 novembre 2024 que les Américains se sont donné rendez-vous avec l’Histoire pour désigner, dans les urnes, le 47ème président des Etats-Unis, après que l’actuel locataire de la Maison blanche a été, quelque peu, contraint à renoncer à être candidat à sa propre succession. Les plus de 240 millions d’électeurs sont invités à désigner les 538 grands électeurs qui, rassemblés dans un Collège électoral, auront la charge de départager la candidate démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, que les différents sondages mettent au coude à coude. En attendant que le secret des urnes soit connu, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les enjeux particuliers de cette élection américaine qui polarise toutes les attentions.

Le premier enjeu important de ce duel à l’américaine, est lié aux inquiétudes quant à un scrutin apaisé. Ces inquiétudes se fondent sur le climat de la campagne électorale qui a pris fin sous une pluie d’insultes. Quand on connait les violences qui ont entouré la dernière présidentielle américaine avec pour point culminant, l’assaut du Capitole, l’on ne peut que nourrir de vives appréhensions pour la vieille démocratie américaine qui montre par-là, des signes d’essoufflement. Heureusement que, pour l’instant, malgré les dérives individuelles liées aux enjeux du pouvoir que l’on peut constater, les institutions américaines demeurent fortes, même si elles sont parfois ébranlées dans leurs fondements par la flambée de violences. Le second enjeu important de cette élection américaine, ce sont les ingérences étrangères. Si elles ne sont pas fondamentalement nouvelles parce que déjà présentes lors des campagnes électorales précédentes, elles prennent une ampleur nouvelle en raison du contexte international marqué par la guerre que mène la Russie en Ukraine et celle menée par Israël dans les territoires palestiniens, au Liban et en Syrie. L’on sait, en effet, que ces deux nations qui mènent des guerres d’occupation, sont des soutiens du candidat Trump, et peuvent fortement influencer le choix des Américains. Il faut, en effet, garder en mémoire que depuis la dernière présidentielle américaine, Donald Trump est soupçonné d’être sous l’influence du Kremlin sans que cela n’ait jamais été démenti et que le lobby juif est l’un des plus puissants au pays de l’Oncle Sam. Sans nul doute que tous ces réseaux s’activeront pour tenter de ramener Donald Trump sur son siège du Bureau ovale. Mais sans compter avec les puissances occidentales qui ne marchandent pas leur soutien à Kamala Harris qui, à leurs yeux, partagent leurs valeurs. Elle serait, en cas de victoire, un puissant pion de l’OTAN dans la guerre de civilisation que mène l’Occident contre la Russie en Ukraine.

« Et quid de l’Afrique » pourrait-on s’interroger ? Autrement dit, « pour quel candidat bat le cœur des Africains ? » Si l’on se réfère à l’ère Trump passée, on pourrait croire que, globalement, le continent noir souhaiterait, au regard de certaines des décisions prises par l’ancien président républicain ou des propos qu’il a tenus, une victoire de la candidate démocrate. L’on se souvient, en effet, que lors de son premier mandat, Trump n’a pas montré beaucoup d’intérêt pour les pays africains qu’il avait sevrés de l’aide américaine à travers le retrait des USA de nombreux fonds ou projets et qu’il avait surtout qualifiés de « pays de merde ». Et selon certains spécialistes, la donne ne devrait pas changer en cas de victoire du candidat républicain à la présidentielle, qui se profile à l’horizon. « Un retour de Trump signifierait une réduction de l’implication américaine dans tout ce qui est multilatéralisme, comme la question du climat et possiblement une réduction de l’aide au développement », affirme un spécialiste bien averti des questions américaines. Mais cette désaffection de l’Afrique, ne pourrait qu’être apparente dans la mesure où un retour de Trump aux affaires, ferait un nouveau printemps des dictatures sur le continent noir, comme l’annoncent d’ailleurs de nombreux analystes qui estiment que « les régimes autoritaires africains pourront facilement renouer ouvertement les liens avec la Russie et la Chine ». Cela dit, les Africains devraient se garder de toute passion débordante pour cette élection américaine. Et pour cause.

En effet, les Africains doivent bien comprendre que le président américain est d’abord élu pour les Américains. Kamala Harris ou Donald Trump travaillera d’abord à servir les intérêts américains et non pour se charger des problèmes du monde. Ensuite, faut-il le rappeler, comme le disait le général Charles de Gaulle, « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». Si donc le prochain locataire de la Maison Blanche manifeste un quelconque intérêt pour l’Afrique, ce serait donc pour servir les intérêts géostratégiques des USA. Et c’est plutôt là que le continent africain qui se montre, de plus en plus, jaloux de sa souveraineté, pourrait avoir toutes ses cartes en main : il devra se faire valoir aux yeux du 47ème président des États-Unis, pas en tendant la sébile à l’occasion de toutes les rencontres mondiales, mais en se présentant comme une terre d’avenir avec toutes ses richesses et toutes ses opportunités.

Mais en attendant, l’on ne peut que souhaiter que le processus électoral au pays de l’Oncle Sam, se déroule normalement et que l’Amérique qui a déjà terni son image lors de la dernière présidentielle, ne fasse pas un remake qui pourrait marquer le requiem de la démocratie surtout en Afrique où la tendance est aujourd’hui aux coups de force.

« Le Pays »




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