Donné grand favori pour le Ballon d’or 2024, le Brésilien Vinicius Junior ne sera finalement pas couronné à la cérémonie du 28 octobre dernier, qui célébrait les meilleurs acteurs de la saison écoulée. Il a été coiffé au poteau par l’Espagnol Rodrigo Hernandez Cascante plus connu sous le nom de Rodri, à la surprise générale. Il n’en fallait pas plus pour que la polémique enfle autour de ce trophée qui semblait taillé à la mesure de l’attaquant du Real Madrid, au regard de sa saison époustouflante avec son club qu’il a contribué à hisser sur le toit de l’Europe pour son quinzième sacre, même s’il n’a pu porter la sélection brésilienne à la consécration continentale, durant la Copa America. Mais pour de nombreux amoureux du football, au-delà même du grand cercle des fans du N°7 du Real Madrid, cela n’enlève rien à la valeur du joueur qui méritait plus que quiconque, la distinction honorifique de meilleur footballeur mondial de l’année. Mais les organisateurs du Ballon d’or en ont décidé autrement.
Le plus grand défi pour les organisateurs du trophée, est de travailler à garder sa crédibilité
Toujours est-il qu’au-delà des raisons subjectives ou objectives du couronnement du milieu de terrain de Manchester City au détriment de l’attaquant du Real Madrid, la polémique qui enfle autour de cette affaire, sonne comme un appel aux organisateurs, à mieux communiquer sur les critères d’attribution de ce trophée qui a gagné en galons au fil des éditions et qui reste une source de motivation pour de nombreux acteurs. Car, ça commence à bien faire. Et ce n’est pas la première fois que l’attribution du Ballon d’or est sujette à polémique. On se rappelle encore la grande controverse de 2010 suite à la désignation de Lionel Messi pour son deuxième sacre, devant un Iniesta alors à l’apogée de son art et plébiscité par une grande partie du public sportif au sortir d’une Coupe du monde plutôt réussie et remportée avec brio par la sélection espagnole en terre sud-africaine. Une situation qui avait fait d’autant plus couler à l’époque, beaucoup d’encre et de salive qu’aux yeux de nombreux observateurs, mieux que les deux milieux de terrain du FC Barcelone, Wesley Sneider, vainqueur de la Ligue des Champions avec l’Inter de Milan et finaliste malheureux de la Coupe du monde au pays de Nelson Mandela, était un meilleur prétendant au sacre. On se rappelle aussi la frustration d’un Franck Ribery en 2013, quand Cristiano Ronaldo lui a ravi la palme du Ballon d’or alors que le joueur français avait été auteur d’une année exceptionnelle avec le Bayern Munich. Même la huitième consécration de Lionel Messi en 2023 devant un Erling Haaland et un Kylian Mbappé jugés plus méritants par certains observateurs, n’a pas manqué de provoquer des vagues au sein des amoureux du ballon rond. C’est dire si malgré les imperfections, cette cérémonie de distinction des acteurs des plus méritants du football mondial, continue de garder toute son attractivité.
Le Ballon d’or risque de déboussoler bien des amoureux du ballon rond s’il continue de multiplier les critiques
Et le plus grand défi aujourd’hui pour les organisateurs du trophée, est de travailler à garder sa crédibilité. Cela est d’autant plus important que le Ballon d’or a atteint aujourd’hui un tel degré de notoriété que ses organisateurs n’ont plus droit à l’erreur. Toujours est-il que sans rien enlever au mérite du vainqueur, si cette édition 2024 devait rester dans l’histoire comme celle d’un grand scandale, il ne fait pas de doute que cela risque d’impacter négativement l’image de cette cérémonie qui a su s’imposer au fil du temps, comme un rendez-vous incontournable et même très attendu par les amoureux du ballon rond. Et de poser la question de son avenir. Le fait est que le Ballon d’or tient aujourd’hui sa notoriété de sa forte audience, de l’adhésion du public et surtout des acteurs du football qui contribuent à asseoir son prestige et sa crédibilité. Mais avec des critères qui changent constamment au fil des années, le Ballon d’or risque de déboussoler bien des amoureux du ballon rond s’il continue de multiplier les critiques. Et à force de polémiques, le prestigieux trophée de récompense pourrait perdre de sa superbe si ce n’est de son attrait. D’autant plus que dans le cas de l’attribution controversée de ce trophée où chacun va de son analyse et de son commentaire, certains parlent de manipulation là où d’autres crient carrément au racisme contre Vinicius Junior. Or, le football n’a pas besoin de ça. Encore moins la cérémonie du Ballon d’or qui a besoin de continuer à célébrer les talents qui brillent, et de donner aujourd’hui plus qu’hier au Ballon d’or, toute sa valeur et son éclat d’or.
« Le Pays »