« Yes We Can ! » Kamala Harris a repris jeudi à Atlanta le fameux slogan de Barack Obama lors d’un meeting de campagne où le premier président américain noir a joué les « guest stars » aux côtés de Bruce Springsteen.
L’un avec son micro, l’autre avec sa guitare, les deux hommes ont chauffé la salle et appelé les électeurs de Géorgie à se mobiliser dans la dernière ligne droite de la présidentielle du 5 novembre.
Au même moment, Donald Trump concluait un discours dans l’Arizona, un autre État qui sera décisif pour cette élection scrutée par le monde entier.
« Nous sommes une décharge. Nous sommes comme la poubelle du monde », a lancé le républicain de 78 ans, qui ne cesse de durcir sa rhétorique migratoire, meeting après meeting.
Il a ajouté, au sujet de sa rivale démocrate et de sa gestion de l’immigration : « Une personne responsable d’un tel bain de sang sur notre sol ne peut être autorisée à devenir présidente des États-Unis ».
Les deux candidats concentrent leurs efforts sur les sept États pivots dans lesquels aucun des deux n’a réussi à creuser l’écart au-delà de la marge d’erreur : Géorgie et Arizona, donc, mais aussi Nevada, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Michigan et Wisconsin.
Donald Trump, qui sera le plus vieux président à prêter serment s’il est élu, sera dans la soirée à Las Vegas où il doit s’adresser à une association de jeunes ultraconservateurs en début de soirée.
« Tyran », dixit le « Boss »
Autre inoxydable septuagénaire capable de remplir des stades, Bruce Springsteen a chanté les louanges de Kamala Harris.
« Elle fait campagne pour être la 47e présidente des États-Unis. Donald Trump fait campagne pour être un tyran américain », a-t-il déclaré.
Donald Trump « ne comprend pas ce pays, son histoire et ce que ça veut dire qu’être vraiment américain », a encore déclaré la légende américaine du rock, en insistant sur le rêve américain également par le choix des trois tubes qu’il a joués : The Promised Land, Land of Hope and Dreams et Dancing in the Dark.
Mais c’est à Barack Obama qu’est revenu l’honneur d’introduire sur scène la vice-présidente des États-Unis, avant une accolade.
Face à Donald Trump qu’elle a publiquement qualifié mercredi de « fasciste », la candidate âgée de 60 ans a décidé de tout miser sur la défense de la démocratie avant le 5 novembre, au moment où aucun sondage ne parvient à la départager de l’ancien président républicain.
Dimanche dernier, elle se trouvait déjà dans la région d’Atlanta, où elle avait pris la parole dans deux églises fréquentées par des fidèles afro-américains. La vice-présidente enregistre des intentions de vote relativement décevantes auprès de cet électorat, une catégorie d’électeurs pourtant majoritairement démocrates.
Elle n’a pas pu compter longtemps sur l’effervescence de son entrée surprise en campagne en juillet, après le retrait du président Joe Biden, face à un Donald Trump dont la base reste d’une fidélité à toute épreuve.
Selon la presse américaine, vendredi, c’est Beyoncé qui se produira pendant un rassemblement électoral de Kamala Harris au Texas, un État républicain où la candidate démocrate entend dénoncer les restrictions et interdictions de l’avortement dans une vingtaine d’États.
Casquettes rouges
De son côté, Donald Trump veut aussi dramatiser, à sa manière, les enjeux du scrutin, en se présentant en rempart contre le déclin supposé de la première puissance mondiale.
Dans une interview jeudi, il a promis qu’en cas de victoire, il renverrait « en quelques secondes » un procureur spécial chargé d’enquêter sur son rôle dans l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2020.
Des hordes de partisans aux casquettes rouges continuent d’affluer à ses rassemblements de campagne, foncièrement convaincus que leur champion — condamné au pénal fin mai et visé par deux tentatives d’assassinat — est victime d’une vaste entreprise de persécution politique.
Ils viennent écouter une rhétorique de plus en plus agressive, faite d’attaques personnelles contre Kamala Harris, et de menaces contre les migrants ou l’« ennemi de l’intérieur » — une catégorie vague dans laquelle l’ancien président rassemble tous ses opposants politiques.