C’est l’un des points importants inscrits dans le rapport du dialogue national qui s’est tenu en avril dernier au Gabon. La nouvelle Constitution gabonaise prévoit, en effet, l’instauration d’un régime présidentiel, avec suppression du poste de Premier ministre. Une forme d’«hyper-présidentialisation », à travers la mise en place d’un système qui octroie tous les pouvoirs au chef de l’Etat qui en jouira pleinement. Un régime qui n’est pas mauvais en soi. En ce sens que la suppression du poste de Premier ministre va contribuer à réduire le train de vie de l’Etat, dans un pays où la majorité des citoyens tirent le diable par la queue. Le retrait de la Primature du circuit institutionnel, va aussi simplifier la gouvernance publique et fluidifier le circuit administratif. Il va aussi donner au chef de l’Etat la possibilité de s’impliquer directement et plus rapidement dans la gestion du quotidien de ses compatriotes si l’on en croit certains observateurs. Le système présidentiel, faut-il le souligner, comporte donc des avantages, dans des pays qui disposent d’institutions fortes. Cependant, sous nos tropiques où ce sont les hommes forts qui sont à la tête des Etats, la prudence doit être de mise. Surtout quand on sait que les dirigeants africains, quand ils initient des réformes, sont dans des calculs. N’est-ce pas ce film que Clotaire Oligui Nguema est en train de tourner au Gabon ?
Si la suppression du poste du Premier ministre renforce les pouvoirs du président, elle le met face à ses responsabilités
Puisque c’est à lui, en réalité, que profitera cette réforme à la fin de la Transition. En tout cas, sauf cataclysme, le général Nguema, au regard des conclusions taillées sur mesure à l’issue du dialogue national, restera président du Gabon. Le terrain lui est déjà balisé puisqu’il est le seul membre de la Transition autorisé à se présenter à la prochaine présidentielle devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel normal. A n’en point douter, la suppression du portefeuille du chef du gouvernement, vise, en réalité à lui donner les pleins pouvoirs. Et personne n’ignore les dangers d’un pouvoir absolu. On en jouit, on s’enivre, et on en abuse, surtout que dans le schéma précis, le détenteur échappera désormais à tout contrôle parlementaire. Ne s’achemine-t-on pas vers une forme de patrimonialisation du pouvoir ? La question reste posée. En fait, tout se passe comme si celui qui s’était présenté aux Gabonais le matin du 30 août 2023 comme un messie, fait aujourd’hui du « Bongo sans Bongo ». Porteur de mallette hier, l’ancien aide de camp des Bongo a goûtté au pouvoir, y a pris goût, et n’est pas prêt à le quitter. Mais une chose est certaine. Si la suppression du poste du Premier ministre renforce les pouvoirs du président de la République, elle le met cependant face à ses responsabilités. Car, étant désormais l’unique patron de l’Exécutif, il aura à assumer ses choix et devra défendre son bilan politique, le moment venu.
« Le Pays »
-
COMMENTAIRES
PLUS D'ARTICLES
-
FMI : Le ministre Adama Coulibaly plaide pour le financement en faveur de l'action climatique
-
Lutte contre le travail des enfants : Une délégation de l’USDOL prend connaissance du rapport 2023 de la Côte d’Ivoire
-
Côte d’Ivoire . La police fait échouer un cambriolage à Bingerville
-
Côte d'Ivoire. Révision de la liste électorale : démarrage timide
-
Dr Djeh Kouakou Bernard :“Les Ivoiriens devront s’attendre à des ensoleillements intensifs au premier trimestre de 2025”
-
Au Tribunal- « Pablo le brigand » échappe à 20 ans d’emprisonnement
-
Vers une constitution taillée sur mesure au Gabon : Nguema dans les pas de Bongo ?
-
Côte d’Ivoire/ Abobo : Victimes tous deux d’un accident, le motocycliste abandonne son ami blessé et s’enfuit
-
Côte d’Ivoire. Voici les pièces à fournir pour s’inscrire sur la liste électorale
-
La Côte d’Ivoire très active aux Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI
-
Au Tribunal- Nadège vole pour « voler au secours de sa mère »
-
Bénin: Talon, bientôt un général sans troupe ?
-
Retour de Paul Biya au Cameroun : Des interrogations demeurent tout de même
-
Côte d’Ivoire. 2 sacs de cannabis saisis à Transua, 1811 comprimés falsifiés pris sur une femme à Korhogo
-
Révision de la liste électorale 2024-2025: : Guiglo accueille le lancement officiel
-
L’ONU doit savoir se regarder dans la glace
-
Côte d’Ivoire. Sa tentative de suicide le conduit à l’hôpital psychiatrique
-
Côte d’Ivoire . Des journalistes initiés à la détection des contenus générés par l’intelligence artificielle
-
Côte d’Ivoire . OKN escroquait ses victimes à partir de faux comptes créés sur le net
-
Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan : Le premier président victime d’usurpation d’identité
-
Dans le trou de la démocratie américaine
-
Côte d'Ivoire. Du gouvernement au FMI, Wautabouna Ouattara sur une trajectoire ascendante
-
Renforcer le partenariat avec la Chine pour réduire la dépendance de l'Afrique aux importations alimentaires (Dr Siméon Ehui)
-
Côte d’Ivoire. Sécurité : l’interdiction des associations estudiantines et scolaires est confirmée
-
Recensement électoral, des Ivoiriens aux États Unis du 19 octobre au 10 novembre 2024, de 10 heures à 19 heures
-
L’enquête du jeudi. Pollution au ciment par Cim Ivoire : les riverains toujours victimes de maladies et de désagréments
-
Côte d’Ivoire/ Conseil des ministres : « Une grève illicite et injustifiée »
-
Cameroun : Le retour imminent de Paul Biya ?
-
Côte d’Ivoire. Des sanctions plus sévères contre la vente et l’exportation illicites des produits agricoles
-
Mais qu’est allé chercher Kémi Seba en France ?
-