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Un peuple qui a faim…

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Hier lundi 14 octobre, le Conseil économique, social, environnemental et culturel a reçu M. Souleymane Diarassouba, Ministre du Commerce et de l’industrie dans le cadre des « Grandes rencontres » initiées par le président de l’Institution, Docteur Eugène Aka Aouélé. Le thème sur lequel le ministre a planché était : « marchés du vivrier en Côte d’Ivoire : enjeux, défis et perspectives. » En prélude à cette rencontre, les Conseillers économiques, sociaux, environnementaux et culturels avaient, sous la conduite de leur président, visité le marché des vivriers communément appelé « marché gouro. » Cette visite et la conférence prononcée par le Ministre Diarassouba se justifient par l’intérêt que la Chambre consultative, conduite par le Docteur Eugène Aka Aoulé accorde à la problématique de la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire. Le président Félix Houphouët-Boigny ne disait-il pas qu’« un homme qui a faim n’est pas un homme libre ? Celui qui est écrasé par les préoccupations matérielles n’a ni la volonté, ni la force, ni le courage de s’élever au-dessus des contingences immédiates pour se conduire en Être pensant. » On peut le paraphraser en disant « qu’un peuple qui a faim n’est pas non plus un peuple libre. » Nous l’avons bien vu lors de la crise alimentaire causée par la guerre Russo-ukrainienne. Nous avions alors vu que la plus grande partie du blé dont nous sommes de grands consommateurs est produite en Ukraine et en Russie, et nous avons assisté au spectacle un peu humiliant pour nous Africains, de voir certains de nos chefs allant supplier Poutine de faire quelque chose pour que nous ne mourrions pas de faim.

Les pays développés l’ont si bien compris qu’ils sont tous des pays agricoles avant d’être des pays industriels. C’est lorsqu’ils ont assuré leur souveraineté alimentaire qu’ils ont eu le temps, la force et le courage de développer leurs industries, leurs recherches scientifiques qui ont fait d’eux les pays puissants que nous connaissons. A titre d’exemple, le Japon dont la superficie est plus ou moins similaire à celle de notre pays, mais dont la population est plus de cinq fois supérieure à la nôtre, dont la plus grande partie des terres est occupée par des montagnes, est arrivée à être autosuffisant en riz, la base de la nourriture des Japonais.

Qu’en est-il de notre souveraineté alimentaire ? Il n’existe aucun endroit dans ce pays où l’on ne trouve pas à manger, pour toutes les bourses. Il me vient en mémoire une anecdote. Lors de la guerre au Liberia, il y eut une rencontre à Yamoussoukro entre les protagonistes de ce conflit, sous l’égide d’Houphouët-Boigny. Le soir, je me retrouvai dans un maquis à la gare de Yamoussoukro avec un Libérien. Un moment donné, il regarda autour de lui et me dit : « my brother, your country is good oh ! Plenty food ! Plenty food ! » (mon frère, ton pays est bon oh ! Beaucoup de nourriture, beaucoup de nourriture ! ») Lorsque je lui fis remarquer que s’il y avait moins de nourriture dans son pays, c’était dû à la guerre, il me répondit : « pas du tout ! Bien avant la guerre, on ne trouvait pas autant de nourriture comme chez vous. » Aujourd’hui il est vrai que notre production de riz, de viande et de produits halieutiques ne couvre pas notre consommation, mais le gouvernement a toujours pris des dispositions pour que notre pays soit toujours bien approvisionné. Au prix d’importantes sorties de devises. Des politiques volontaristes sont également mises en place pour augmenter notre propre production et si nous nous y mettons tous, nous pourrions atteindre l’autosuffisance alimentaire à très court terme. Il est bon également de savoir que les produits vivriers ivoiriens sont très prisés dans les pays voisins et même au-delà des océans. L’un des grands défis de notre agriculture vivrière est sa transformation. De nombreux jeunes Ivoiriens s’y essaient et ils sont régulièrement récompensés par les prix d’excellence décernés par le Chef de l’Etat. Pourquoi, une fois récompensés, on ne mettrait pas en place des mécanismes pour les accompagner afin d’en faire de vrais industriels, de vrais champions de notre économie. Un de mes jeunes frères qui a obtenu le prix d’excellence il y a quelques années pour son unité de transformation de nos produits vivriers n’a malheureusement pas pu trouver les fonds qui auraient pu l’aider à développer son entreprise. Certes l’Etat ne peut tout faire, mais nous devrions réfléchir à comment fabriquer nos champions, comme le Nigéria l’a fait.

Venance Konan




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