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Kibarou

Kibarou. Des réactions salutaires pour la sauvegarde de l’Environnement au Kenya

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Si l’on n’y prend garde, certains dirigeants d’Etats africains, se disant en quête de bien être pour leurs populations, risquent fort bien de plutôt conduire celles-ci, vers des conditions de vie fortement préjudiciables au cadre de vie dans lequel ces populations ont depuis toujours vécu. C’est-à-dire, à l’abri de tout risque de perturbations de leurs systèmes écologiques naturels. Aussi, devrait-on partout sur le continent apprendre à pousser de véritables cris d’orfraie, contre tout acte, toute initiative de nature à fragiliser ou simplement déséquilibrer les différents systèmes écologiques, déjà vulnérabilisés chaque année un peu plus par les changements climatiques. Cette principale problématique environnementale planétaire, dont l’Afrique n’est pourtant responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre, qui en sont la cause.

La réaction d’une importante fraction de la population du Kenya vivant dans la zone côtière de ce pays, contre le projet de construction d’une centrale nucléaire est à saluer, à soutenir et surtout à encourager. Certes, il s’agit pour les dirigeants du Kenya de répondre aux besoins croissants de la consommation électrique dans le pays. Pour autant, cela peut-il vraiment justifier le recours à l’usage d’une source d’énergie dont les plus grands pays utilisateurs au monde, ont à ce jour du mal à prévenir et gérer les énormes risques de catastrophes pouvant résulter d’un simple dysfonctionnement d’un réacteur de ces centrales. Tout comme ils peinent à assurer convenablement la délicate gestion des déchets que génère le fonctionnement des centrales. Ce sont là, des réalités qui préoccupent tous les ans un peu plus, les pays tels que la France, le Japon, l’Allemagne et j’en passe. La vérité est que dans le monde, aucune nation ne peut se vanter d’avoir maitrisé la gestion des risques, toujours aussi probable d’une catastrophe provoquée par une centrale nucléaire. D’où, la propension de plus en plus prononcée chez les pays utilisateurs de se départir progressivement du nucléaire, comme source d’énergie électrique. La République Fédérale d’Allemagne avait projeté de ne plus se servir de ces centrales à partir de 2020, pour la production du courant électrique. Même si pour différentes raisons, cet engagement n’est pas tout à fait effectif, il est aujourd’hui indéniable que ce pays a considérablement réduit sa dépendance du nucléaire, dans la production de l’électricité. De plus, il a développé une vigoureuse politique de promotion pour l’utilisation des panneaux photo voltaïques, générateurs du courant électrique, comme on peut le constater partout à Berlin, sur les toitures des habitations, des bâtiments administratifs et autres. Cela, accompagnée d’une parfaite maitrise des technologies de fabrication de tous les équipements appropriés, dont les dirigeants Kenyans gagneraient plutôt à s’inspirer, en renonçant à leur macabre projet. Les pays de l’Union européenne utilisateur de centrale nucléaire ont aussi pris l’engagement de les abandonner d’ici à 2035, au nom de la transition énergétique. La France a démarré la fermeture progressive des siennes.

Tous les environnementalistes du monde gardent encore en mémoire l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl survenu en 1986 en Ukraine, pendant que ce pays était encore dans le giron soviétique ; Un accident imputable à une défaillance dans le fonctionnement d’un réacteur. Et dont les conséquences multiformes sont jusqu’à ce jour manifestes, par ce que subies par des personnes qui ne s’en remettront jamais. Puis il y a eu en 2011 l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima causé par un Tsunami, donc dans une zone côtière provoquant d’énormes dégâts ainsi que des milliers de morts. Renonçant du coup à l’exploitation de cette centrale, le Japon a entrepris de la démonter intégralement. Mais, cela lui prendra 40 ans indiquent les spécialistes et plusieurs années encore, pour rendre habitable sur un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, la zone qui abrite la centrale.

Au regard de tous ces faits et processus en cours d’abandon du nucléaire en tant que générateur d’électricité, après des années d’exploitation, comment comprendre qu’un pays encore englué dans des crises sociales, tirant leurs origines de la fragilité de son économie toujours fortement dépendante d’appuis financiers extérieurs, puisse s’engager dans une telle voie ? Un pays qui, comme bien d’autres du continent, trime encore à prévenir et à s’organiser contre les catastrophes naturelles telles que les inondations, à les gérer convenablement lorsqu’elles surviennent. Celles-ci ont contraint cette année au Kenya, plus de 200.000 personnes au déplacement, et ôté la vie à plus d’une quarantaine d’autres. La production de l’électricité par le nucléaire n’est pas systématiquement source de pollution due à des émissions de gaz à effet de serre, comme c’est le cas dans les différentes formes d’utilisation des énergies fossiles que sont le pétrole et le charbon minéral notamment. En revanche, ce sont ses modes de manipulation à haute intensité qui restent hautement dangereux et délicats. En ce sens qu’il en résulte des émanations de radioactivité qu’il faut savoir prévoir et surtout maitriser. Tout comme il est impérieux de savoir gérer à très long termes, les déchets que cela produit. Les indispensables précautions, fussent –elles scientifiques ou matérielles que tout ceci requiert, ne sont pour l’heure, parfaitement maitrisée par aucun pays au monde. Autant de raisons qui justifient la levée de bouclier des habitants de cette zone côtière du Kenya, où il est prévu de construire à partir de 2027 une centrale nucléaire pour la production de 1000 mégawatts de courant, à compter de 2034. Cela s’appelle avoir de la conscience écologique, dont il faut du reste conseiller la propagation dans les sociétés africaines. Et c’est assurément la manifestation de cette même conscience écologique qui explique l’organisation récente des marches au Ghana, pour dénoncer le système d’exploitation minière appelé Galamsey, destructeur du couvert forestier. Et provoquant par ce fait même, des déséquilibres environnementaux aux conséquences toujours préjudiciables aux populations.

Moussa Ben Touré




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