Le gouvernement a ordonné aux étudiants occupant les chambres des cités universitaires de façon illégale, de les libérer en emportant toutes leurs affaires. Cette décision, rendue publique dans un communiqué le 2 octobre 2024, est-elle respectée par les concernés ? Nous avons effectué une visite de terrain au sein des cités universitaires de Cocody et d’Abobo-1 CROU A2.
Dès qu’ils ont reçu l’information, à l’Université de Cocody, de nombreux étudiants ont aussitôt entrepris de libérer les chambres. Certains le jour même, et d’autres les jours suivants. En effet, le vendredi 4 octobre, le constat est que la quasi-totalité de ceux qui sont concernés par cette mesure ont quitté les lieux. Seuls quelques-uns, comme cette étudiante du nom d'Evelyne, trainaient encore les pas. Il est aux alentours de 11h 35 mn, l’étudiante a déjà emballé tous ses effets personnels et attend un taxi pour partir de la chambre qu’elle a occupée de façon illégale, pendant des années, dans la cité universitaire.
Etudiante à l’Ecole normale supérieure (ENS), elle va bientôt en stage à l’intérieur du pays pour compléter sa formation. Pour l’aider à faire son déménagement, elle a fait venir son petit frère qui est assis sur l’une des marches menant à son bâtiment. Il est tout en sueur, visiblement épuisé par tant d’efforts. En effet, Evelyne a, dans ses affaires, tout ce qu’il faut dans une maison : réfrigérateur, mortier, mixeur et plein d’autres ustensiles qu’elle va devoir emporter avec elle. « Ils nous ont chassés ; on s’en va », balance Evelyne sur un ton sarcastique. Près d’elle, une autre étudiante a déjà emballé également tout ce qui lui appartient et est prête à s’en aller.
Alors qu’on les croyait être les dernières à partir, l’on nous fait savoir qu’il y a des récalcitrants qui n’ont pas encore libéré les chambres. Mais il est prévu une visite des agents du Centre régional des Œuvres niversitaires (CROU) et des forces de l’ordre le samedi 5 octobre, en vue de s’assurer que tous les occupants illégaux ont effectivement quitté les lieux.
Qui sont les occupants illégaux ?
« Les occupants illégaux sont ceux qui ont obtenu des chambres dans la cité sans passer par la procédure d’admission mise en place par l’administration universitaire » explique un étudiant en philosophie, vivant en cité. En effet, précise-t-il, « ce sont les étudiants, dont la majorité est composée de filles, qui ont obtenu des chambres par des magouilles avec des membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire. Ce sont essentiellement ceux-là qui sont concernés par le communiqué ».
Lorsqu’ils auront libéré les chambres, la procédure normale d’obtention sera lancée et les exclus pourront réintégrer la cité à condition d’être éligibles. L’une des conditions exigées est l’âge. Car il existe bien une limite d’âge autorisée qui est de 30 ans. Dans ce cas, Eveline ne pourra pas réintégrer sa chambre puisqu’elle a atteint l’âge limite. Mais elle soutient que cela ne l’affecte d’autant plus qu’elle reconnaît avoir été dans l’illégalité.
A la cité universitaire d’Abobo-1 CROU A2, les occupants illégaux semblent plutôt faire la sourde-oreille. Au moment où nous visitions les lieux, aux environs de 17 h ce même vendredi 4 octobre, personne n’avait encore entrepris le déménagement. Selon une étudiante vivant dans la cité, les étudiants concernés ont reçu la nouvelle. Ils auraient pour la plupart été logés par des membres de la Fesci. Mais aucun d’entre eux n'avait encore quitté les lieux.
Marie-Claude N’da
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