L’étudiant Deagoué Zigui Mars Aubin, alias « Général Sorcier », membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), est retrouvé mort le lundi 30 septembre 2024 au Centre universitaire de Cocody. C’est une mort de trop qui a poussé le Gouvernement à interdire, à titre conservatoire, les activités de cette organisation sur toute l’étendue du territoire. Faut-il profiter de cette situation pour interdire définitivement la Fesci et la dissoudre ? Des citoyens donnent leurs avis.
Blanchard, conducteur de taxi à Bouaké, ancien étudiant :Pour une dissolution définitive de la Fesci
« On ne peut que saluer cette décision. Elle doit être définitive, d’ailleurs. La Fesci nous a causé énormément de torts, à nous et même à nos enfants. C’est par manque de moyens que les gens laissent leurs enfants aller dans les universités publiques. S’il y avait les moyens, aucun parent n’accepterait que son enfant aille là-bas. Dites-moi, quelle autorité de ce pays a son enfant dans nos universités publiques ? Aucune. Donc, cette décision est la bienvenue pour assainir le milieu ».
Touré Mouhamed, correspondant de presse dans la région du Bélier :« On doit dissoudre la Fesci. Elle ne défend plus les étudiants »
« On doit dissoudre la Fesci. Elle ne défend plus les étudiants ni les élèves. Au contraire, elle exerce de la domination et la peur sur eux, à travers la violence systématique comme seul argument d’un petit groupe sur la masse. L’étudiant ne mange pas bien, n’est pas bien logé ; ,pour se déplacer, c’est toujours difficile pour lui. Les salles et amphis sont surpeuplés. Aucune revendication de la part de la Fesci pour améliorer tout cela ».
Coulibaly Adama, agent contractuel à Tiébissou, ancien étudiant :« La Fesci ne peut pas défier l’Etat. A un moment donné, il faut l’arrêter »
« En 2002, j’étais étudiant à l’université de Bouaké. A cause de la crise, nous avons été affectés à l’université de Cocody. On ne pouvait pas avoir nos bourses plus de deux fois. Quand vous récupérez votre bourse entière pour la première fois dans l’année, c’est fini. Pour la deuxième fois, on vous fait savoir à la caisse que votre argent a été retiré. Mais par qui ? La Fesci. Dans les cantines universitaires, c’est eux d’abord. Les chambres universitaires, c’est eux qui gèrent. Même au niveau des bus, c’est eux qui montent d’abord. C’est eux qui font la loi, tu ne peux rien faire. Ce n’est pas possible. La Fesci ne peut pas défier l’Etat. A un moment donné, il faut l’arrêter. »
Issa Yeo, professeur à Yamoussoukro : « La Fesci est instrumentalisée... Ce désordre doit prendre fin »
« La FESCI est instrumentalisée par les hommes politiques. Cela fait que souvent, il y a une certaine tolérance vis-à-vis de la violence qu’elle impose à ses victimes. On se souvient, en 2004, la FESCI a bastonné des magistrats au tribunal de la commune du Plateau et libéré leurs camarades. Tout récemment, ils ont bloqué les entrées de l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody parce que le tribunal traînait à juger leurs camarades arrêtés par la police avec des machettes. Si vraiment on est dans Etat de droit, ce désordre doit prendre fin. »
Koné Salimata, maîtresse d’Education physique et sportive : « La FESCI actuelle n’a aucune valeur ajoutée. Il faut la réglementer »
« La Fesci actuelle n’a aucune valeur ajoutée. La plupart des membres sont des voyous. C’est parce qu’ils bénéficient d’énormes avantages illégaux au niveau de leur organisation qu’ils ne veulent pas quitter le campus. Chaque fois on la dissout, mais elle revient. C’est un esprit. Il faut la réglementer et la reformer ».
Moussa I. Koné
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