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Fanico

Dérives meurtrières de la FESCI et violences dans le système éducatif ivoirien ; j’accuse…

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La violence, sous toutes ses formes, dans notre système éducatif est un fléau qui date des années 80 - 90, sous le PDCI. Il a, à cette époque, atteint son point culminant avec le meurtre de l’étudiant Thierry Zebié par… d’autres étudiants.


Elle s’est poursuivie sous le régime Gbagbo avec une immixtion directe et sans précédent de la FESCI dans les affaires politiques et judiciaires du pays. Elle s’illustre en ce moment même de la plus mauvaise des manières, sous le pouvoir du RHDP, avec une série de crimes et délits impunis dans l’espace universitaire où des étudiants affrontent régulièrement les forces de l’ordre lorsque ce n’est pas tout bonnement entre eux-mêmes.


La violence dans l’école ivoirienne n’est clairement pas un fait nouveau. Elle est est sue de tous les décideurs politiques qui se sont succédés à la tête du pays, sans véritablement qu’aucun d’entre eux n’ait été capable, volontairement ou involontairement, de trouver une solution pérenne à cette gangrène qui mine l’école ivoirienne.


Ce mercredi 2 octobre, un étudiant, Déagoué Zigui Mars Aubin alias « Général Sorcier », membre de la section FESCI de la cité universitaire d’Abobo 1 vient d’être lâchement assassiné par d’autres présumés membres de cette même organisation estudiantine.


Ce crime odieux aurait pu être évité si ceux qui ont en charge la responsabilité de gérer l’université avaient jugé nécessaire de prendre en considération nos nombreuses dénonciations et alertes sur les dérives constatées dans le milieu estudiantin relativement notamment au :


- racket récurrent des étudiants lors du paiement de leurs bourses,

- désordre qui règne dans l’attribution des chambres universitaires avec la FESCI qui s’attribue la part du Lion,

- nombreuses voies de fait attribuées à des membres de la FESCI sur d’autres étudiants.


Toutes ces alertes, essentiellement adressées au ministre en charge de l’enseignement supérieur et accessoirement au ministre en charge de la sécurité, n’ont jamais eu droit à une oreille attentive de leur part. Il ont choisi de royalement les ignorer en adoptant la politique de l’autruche ou faisant la sourde oreille.


Curieusement, tous deux semblent, à la faveur de cet énième crime, sortir de leur longue léthargie. Ils viennent, contre toute attente, dans un communiqué, de réagir.


Celui de l’enseignement a pris la décision, tant attendue, de mettre enfin de l’ordre dans l’attribution des chambres universitaires en ordonnant à tous ceux qui les occupent de façon irrégulière de bien vouloir les libérer dés ce mercredi.


Avait-il besoin du prétexte d’un assassinat pour agir alors même que celui-ci n’a de toute évidence aucun lien direct avec une quelconque affaire d’attribution de chambres. C’est donc, un opportuniste médecin après la mort qui aujourd’hui décide de donner de la voix.


J’accuse le gouvernement ivoirien d’être, si longtemps, resté passif devant les nombreuses dérives commises par la FESCI dans les universités et écoles ivoiriennes. Plutôt que de prendre des mesures structurelles, il a préféré, tel un pompier, parer au plus urgent, en adoptant une série de mesures conjoncturelles.


En effet, ce mercredi même, dans une déclaration commune signée des ministres Adama Diawara de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et Vagondo Diomandé de l’Intérieur et de la Sécurité, le gouvernement ivoirien, avec une décennie de retard, vient (enfin) de décider, à titre conservatoire, d’interdire toutes les activités des associations estudiantines sur l’ensemble du territoire, en attendant les conclusions de l’enquête ouverte par la Police nationale, suite à la mort de l’étudiant précité.


J’accuse les présidents des universités ivoiriennes qui, à notre connaissance, n’ont jamais eu le courage, à l’instar de leur ministre de tutelle, de dénoncer publiquement et de prendre clairement position contre le désordre qui règne dans les établissements dont ils sont les premiers responsables administratifs. en rapport avec les associations estudiantines.


J’accuse la société ivoirienne d’être de plus en plus tournée essentiellement vers la culture du buzz et de la médiocrité. Une société qui célèbre la futilité et l’inutilité et les érige au rang de valeurs sociétales inspirantes, au détriment des bonnes mœurs et pratiques.


Les médiocres, les vulgaires, les inconscients et les incultes sont donc allègrement en passe de gagner leur pari inavoué d’imposer aux « bien-pensants » leurs tares les plus rédhibitoires. Quel dommage !


Je ne m’oublie pas car je ne suis pas non plus exempt de reproches. Je m’accuse, avec le Think Tank FIER que je préside, de n’avoir pas été capable de trouver les voies et moyens nécessaires pour faire prendre conscience à nos compatriotes que la corruption, la mauvaise gouvernance et l’oisiveté sont des maux qui, subrepticement, sont entrain de désagréger notre modèle social et de déliter les bonnes mœurs dans notre pays ainsi que les fondements et fondations de ce qui devrait caractériser l’ivoirien : l’union, la discipline et le travail.


Un pays où l’éducation apparaît clairement comme la dernière roue du carrosse est fatalement appelé à sombrer, tôt ou tard, dans les profondeurs abyssales de l’incivisme notoire, de la déchéance morale et inévitablement de la délinquance juvénile.


Tous, nous avons intérêt à contribuer à arrêter l’hémorragie car nous sommes entrain de construire un pays sur des sables mouvants et à développer dans l’esprit de notre jeunesse la mentalité d’une peuplade de personnes intellectuellement infertiles. Ces errements pourraient, si nous n’y prenions garde, nous rattraper un jour.


Il n’est pas trop tard pour rectifier le tir. 

Jean Bonin)








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