publicité

Culture

Mémoire en ruine : L'impact des violences de 2011 sur le patrimoine culturel en Côte d'Ivoire

Publié le :





L’enquête sur la destruction des monuments à Abidjan en 2011 et le pillage du musée des civilisations de Côte d'Ivoire fait émerger des enjeux culturels, historiques et politiques.


Après les violents affrontements liés à la crise post-électorale de 2010-2011, de nombreux monuments, symboles de l'identité nationale, ont été vandalisés ou détruits.


La crise post-électorale en Côte d'Ivoire a conduit à des violences entre partisans d'Alassane Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo.


Dans ce climat de tension, des actes de destruction ont ciblé des lieux emblématiques, reflétant des rivalités politiques et ethniques.


La destruction des monuments, une perte de patrimoine



En effet, la destruction des monuments a entraîné une perte de patrimoine culturel et cultuel. Ces sites, souvent liés à l'histoire et à la mémoire collective, sont essentiels pour la cohésion sociale. Leur dégradation a suscité des préoccupations parmi les historiens et les défenseurs du patrimoine.



Les enquêtes menées par des journalistes et des organisations de droits humains ont révélé des témoignages de citoyens dévastés par ces actes. Beaucoup ont exprimé un sentiment de perte et de trahison, considérant que ces monuments représentaient leur identité.

Mimi Errol, critique d'art, a souligné l'importance de préserver le patrimoine culturel face aux destructions survenues à Abidjan en 2011. 

Il a critiqué non seulement la perte matérielle, mais aussi l'impact psychologique sur la population. Selon lui, ces monuments étaient des symboles d'identité et de mémoire collective, et leur destruction représente un acte de violence contre l'histoire.

Errol a également évoqué la nécessité d'engager un dialogue autour de la réconciliation, en intégrant la culture et l'art dans le processus de reconstruction. Il plaide pour une sensibilisation accrue sur la valeur des patrimoines culturels afin d'éviter de futures destructions, et insiste sur le rôle des artistes contemporains dans cette dynamique de renaissance et de réflexion.

Pour le Professeur Koffi Yao Célestin, l'érection de monuments devrait découler d'un processus structuré, impliquant un comité de réflexion. Selon lui, ce comité devrait rassembler des historiens, des artistes, des architectes et des membres de la communauté pour déterminer les symboles appropriés à célébrer.

Il insiste sur l'importance de la participation citoyenne dans cette démarche, afin de garantir que les monuments reflètent véritablement l'identité et les valeurs de la population.

Cette approche collaborative vise à favoriser un sentiment d'appartenance et de responsabilité collective vis-à-vis du patrimoine, tout en évitant des choix unilatéraux qui pourraient raviver des tensions.

Après les violents affrontements liés à la crise post-électorale, de nombreux monuments, symboles de l'identité nationale, ont été vandalisés ou détruits. Cependant, la méfiance persiste parmi la population, et des discussions sur la réconciliation nationale sont toujours en cours.

La destruction des monuments à Abidjan en 2011 souligne l'importance de préserver le patrimoine culturel en période de conflit. Une véritable réconciliation passe par la reconnaissance de ces pertes et par des efforts pour reconstruire non seulement les monuments, mais aussi les liens entre les communautés.





Bien avant la destruction des sculptures monumentales, pour la plupart commande du district d’Abidjan, la crise ivoirienne a été marquée aussi par le pillage du Musée des civilisations d'Abidjan pendant la crise de 2011. La crise, qui a suivi l'élection contestée de 2010, a entraîné des violences et des instabilités.

Pillage du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire

Pendant cette période, le musée des civilisations de Côte d’Ivoire a été attaqués, entraînant la perte de précieuses œuvres d'art et d'artefacts.

Le musée, situé au centre des affaires, au Plateau, a subi des dommages importants, avec des objets historiques volés. Ce pillage a non seulement affecté le patrimoine culturel ivoirien, mais il a aussi soulevé des préoccupations sur la préservation de l'identité nationale et les conséquences d'un contexte politique instable sur la culture. Des efforts de récupération et de restauration ont été entrepris depuis lors, mais les pertes demeurent un sujet de préoccupation pour les conservateurs et les historiens.

Dr Sylvie Memel, ex-directrice du Musée des civilisations d'Abidjan, a exprimé sa profonde tristesse face au pillage survenu pendant la crise de 2011. 

Elle a décrit les pièces uniques pillées, symboles de l'héritage culturel ivoirien.

Dans ses témoignages, elle a souligné l'importance de ces objets pour l'identité nationale et la mémoire collective.

Dr Memel a également évoqué les efforts entrepris pour restaurer le musée et sensibiliser le public à la protection du patrimoine culturel. Elle a appelé à une solidarité pour préserver ce patrimoine face aux menaces, affirmant que la culture est un pilier essentiel pour la réconciliation et le développement du pays.

Les objets pillés au Musée des civilisations d'Abidjan en 2011 comprenaient des artefacts précieux, des sculptures, des masques et des objets rituels, dont la valeur historique et culturelle était inestimable. Certains de ces objets, estimés à des millions de francs CFA, représentaient des siècles d'histoire et de traditions ivoiriennes.

Après la crise, plusieurs efforts ont été déployés pour récupérer certains de ces objets. 

Des collaborations avec des institutions internationales et des campagnes de sensibilisation ont permis de retrouver une partie des pièces volées. Malgré ces récupérations, beaucoup d'objets demeurent disparus, et la perte de patrimoine continue de peser lourdement sur l'identité culturelle du pays.

Faut-il le souligner les monuments servent plusieurs fonctions essentielles. Il s’agit entres autres de la préservation de la mémoire, du renforcement de l'identité collective, de la contribution à l'économie locale et au développement du tourisme culturel. Les monuments offrent également des opportunités d'apprentissage et de sensibilisation sur l'histoire et la culture.

C’est d’ailleurs pourquoi, jouant un rôle clé dans la protection du patrimoine mondial, l’Unesco engage les pays membres à protéger leur patrimoine culturel contre les actes de destruction. Cette organisation encourage des programmes éducatifs pour sensibiliser le public à l'importance du patrimoine. Et promeut la coopération entre pays pour la sauvegarde des sites menacés.

L’Unesco a également développé des conventions, comme la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, soulignant l'importance de préserver ces héritages culturels face aux violences.



Salif D. Cheickna





publicité

FIL INFO

10 octobre 2024

La relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine revient sous le feu des projecteurs

10 octobre 2024

Washington met en garde Israël contre un nouveau Gaza au Liban

10 octobre 2024

Arrestation de Charles Dosso : Le PPA-CI exige sa libération

10 octobre 2024

Plus de 300 femmes marchent pour une justice climatique en faveur de l’Afrique

10 octobre 2024

Mali : le procès “avion présidentiel et équipements militaires ” renvoyé pour audition de deux anciens premiers ministres.



Fanico

Jean Bonin 3 octobre 2024
Dérives meurtrières de la FESCI et violences dans le système éducatif ivoirien ; j’accuse…
Ali Bongo 19 septembre 2024
Lettre d’adieu politique : Ali Bongo appelle à la réconciliation nationale
Dr. Issa Sangaré Yeresso 19 septembre 2024
Abus- Les retraités ivoiriens paient deux fois l'impôt général sur le revenu
Gyldas Ofoulhast-Othamot 12 septembre 2024
une réorientation de la transition afin d’éviter que le Gabon ne remplace “une dictature par une autre"

publicité