A l’issue de la crise post-électorale de 2011, la Côte d’Ivoire a entamé une phase de reconstruction dans plusieurs secteurs, dont celui de la diplomatie. L’objectif du Président Ouattara : faire relever la diplomatie ivoirienne, la rendre plus performante, proactive, plus efficace et lui redonner ses lettres de noblesse. Ainsi, des réformes majeures ont permis de faire avancer cette vision dans les domaines de la gouvernance et l’administration de l'outil diplomatique, la coopération bilatérale et multilatérale, ainsi que la diplomatie économique et l’assistance aux Ivoiriens de l'extérieur.
Gouvernance et administration de l’outil diplomatique
Pour instaurer une nouvelle dynamique dans la gouvernance et l’administration du secteur diplomatique ivoirien, l’Etat a, avant tout, adopté un nouvel organigramme pour aligner le ministère des Affaires étrangères sur les priorités diplomatiques actuelles. Ainsi, de nouvelles directions générales ont vu le jour, telles que la direction générale de la diplomatie économique et celle des affaires juridiques, consulaires et de l’état-civil. Aussi, les inspections des postes diplomatiques et consulaires ont été renforcées pour améliorer la gouvernance administrative et financière.
Pour accompagner les agents et les soutenir dans leurs missions, l’Etat facilite l’accès à des stages de formation, aussi bien en Côte d'Ivoire qu’à l’étranger. A cela il faut ajouter le projet de création de l’Institut diplomatique de Côte d’Ivoire, avec pour objectif de préparer les diplomates à s'adapter aux défis mondiaux.
Pour ce qui est des conditions de vie et de travail du personnel diplomatique, le statut particulier de ce corps a été adopté avec des avantages et des effets financiers. Les chancelleries et résidences diplomatiques ivoiriennes à l’étranger ont été réhabilitées. A noter également l’apurement des arriérés financiers des ambassades et consulats, ce qui a contribué à redonner de la crédibilité à la Côte d’Ivoire à l’international, tout en améliorant la qualité de vie du personnel diplomatique.
La résidence des Ambassadeurs de Côte d’Ivoire à Washington . DC complètement réhabilitée
Coopération bilatérale et multilatérale : réactivation et diversification
Au niveau de coopération bilatérale et multilatérale, le challenge était de sortir la Côte d’Ivoire de l’isolement diplomatique dans lequel elle était plongée, à cause de la crise et de son lot d’embargos et de sanctions. Ainsi, les efforts déployés entre 2011 et 2024 ont permis à la Côte d'Ivoire de sortir définitivement de cette situation. Au niveau de la coopération multilatérale, la Côte d’Ivoire a signé son retour et consolidé sa présence sur la scène internationale et particulièrement dans les grandes instances.
Avec l’action du gouvernement, plusieurs axes de coopération longtemps fermés ont été réactivés avec des pays comme le Maroc, le Sénégal et le Burkina Faso. La période post-crise a aussi été marquée par la signature de centaines d’accords bilatéraux avec des partenaires stratégiques tels que le Nigeria, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud. Ces accords ont permis de renforcer les relations entre la Côte d’Ivoire et de nombreux pays. Cela s’est traduit par des visites officielles du président Ouattara dans des pays de premier plan comme la Corée du Sud, la Chine, l'Italie et le Royaume-Uni, qui ont permis d’attirer de nouveaux investisseurs.
L'ouverture de nouvelles ambassades dans des pays stratégiques comme la Turquie, le Qatar, l'Australie ou encore le Kenya a permis de porter à plus de 92 % la représentation ivoirienne dans les États membres des Nations Unies. A côté des ouvertures d’ambassades, il faut noter les retours de chancelleries, dont celle du Royaume-Uni, qui avait quitté Abidjan durant la crise.
Diplomatie économique : moteur de croissance
La Côte d’Ivoire a fait de la diplomatie économique une priorité. Actes majeurs de cette vision : la création de la direction générale de la diplomatie économique et la signature d’accords économiques bilatéraux qui ont permis de renforcer les partenariats avec plusieurs pays et de promouvoir les opportunités d'investissement en Côte d'Ivoire. Cette option a impulsé une arrivée de capitaux et de financements extérieurs pour soutenir la croissance économique du pays.
Assistance aux Ivoiriens de l’extérieur : un engagement renforcé
En même temps que les actions pour son retour sur la scène internationale et dans les sphères économiques mondiales, la nouvelle diplomate ivoirienne a accentué ses efforts en faveur des Ivoiriens vivant hors du territoire national. Le gouvernement a engagé des actions pour améliorer les services qui leur sont offerts. Il faut noter, dans cette optique, la modernisation des services consulaires avec la dématérialisation des procédures de demande de passeport, de bourses et d'actes consulaires, qui facilitent l’accès des Ivoiriens à ces services, partout dans le monde.
René Tiecoura