Combien étaient-ils à bord de l’embarcation ? 150 ? 200 ? Ou même plus, selon bien d’autres sources locales ? Difficile pour le moment de le savoir, d’autant plus que ce genre de traversée, par nature clandestine, se fait sans traces d’enregistrement des passagers.
Ce que l’on savait dans l’après-midi du lundi 9 septembre 2024, lendemain du naufrage, c’était que neuf corps avaient été repêchés et 24 personnes sauvées.
Assurément, le bilan s’annonce très lourd et c’est tout le Sénégal qui retient son souffle suite à cette nouvelle tragédie survenue à trois kilomètres de la plage de Mbour, d’où est partie la barque surchargée d’hommes et de femmes en partance pour les îles Canaries, archipel espagnol distant de seulement 150 kilomètres des côtes africaines.
Ironie de l’histoire, ce drame maritime intervient moins de deux semaines après le récent périple africain du Premier ministre d’Esapgne, Pedro Sanchez, qui l’avait conduit en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, importants points de départ de migrants clandestins.
Voilà donc la problématique de l’émigration illégale qui refait surface. Et tant dans les pays de départ que dans ceux d’accueil, l’on semble impuissant face à ce fléau que rien ne semble arrêter.
En effet, rien que depuis début 2024, près de 22 000 migrants ont fondu sur les îles Canaries et 5 000 autres ont trouvé la mort par noyade.
C’est à croire que les différentes initiatives de lutte contre l’immigration clandestine, comme le renforcement des contrôles aux frontières maritimes, l’organisation des retours des migrants illégaux, l’opération FRONTEX, agence européenne des gardes-frontières et de gardes-côtes, ne sont que des coups d’épée dans l’eau. En effet, chaque année, malgré le durcissement des politiques migratoires des Etats européens et les images insoutenables de corps repêchés en mer, le nombre de mordus de l’Eldorado européen via les îles Canaries ne faiblit pas. Bien au contraire ! Des familles entières n’hésitent pas à casser leurs maigres tirelires pour pousser garçons et filles à prendre le large dans l’espoir d’une improbable vie meilleure et d’un retour hypothétique sur investissement.
Des montants parfois suffisants pour démarrer sur place des activités génératrices de revenus.
En pareilles circonstances, on aura droit à la même litanie de récriminations. On pointera du doigt les gouvernements africains pour manque de politique de plein emploi, et ce n’est pas faux.
On pointera du doigt les pays occidentaux qui nous ont exploités, c’est indéniable.
On fulminera contre ces marchands d’illusions qui font leur trou dans la traite des êtres humains et, convenons-en, c’est un réseau de criminels qu’il faut traquer sans complaisance.
Mais on ne s’interrogera jamais assez : quelle énergie du désespoir peut bien pousser des hommes et des femmes (parfois enceintes ou allaitantes) à se lancer dans de telles aventures dont les conditions de traversée rappellent peu ou prou les cales des navires négriers ?
Emigration d’accord, mais préservation de la vie d’abord !
Cela dit, il faut croire que l’adage selon lequel « un malheur ne vient jamais seul » vient de s’appliquer sur le pays de la Teranga.
En effet, alors qu’au lendemain du drame la marine nationale écumait les eaux à la recherche de corps, une collision entre un bus et un camion a fait 16 morts et 36 blessés à Bambey, au centre du Sénégal.
Espérons que le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, qui doit s’adresser bientôt à la nation, selon une révélation de son Premier ministre, Ousmane Sonko, saura trouver les mots pour apaiser le cœur des familles de toutes les victimes.
Alain Saint Robespierre
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