Le 5 septembre 2021, le général Mamady Doumbouya, renversait le président Alpha Condé en Guinée Conakry. Un coup d’Etat applaudi par bon nombre de Guinéens qui ont vu en lui, le messie venu les sauver de la dictature du président déchu. Trois ans après ce coup de force, la Guinée se porte-elle mieux qu’elle ne l’était ? La question reste posée. En effet, depuis plus de deux ans déjà, le sauveur, pour ainsi dire, s’est mué en un tyran qui dirige le pays d’une main de fer. Les faits parlent d’eux-mêmes. La liberté d’expression et de presse a été remise en cause. En témoignent la fermeture ou la suspension de certains médias et les restrictions d’accès à l’internet. Les manifestations publiques ont été interdites. Si fait qu’on a assisté à l’embastillement d’acteurs de la société civile au moment où bien des hommes politiques ont été contraints à l’exil. Et ce n’est pas tout. Le Front national de la défense de la Constitution (FNDC), qui a croisé le fer sous le régime Condé, a été dissous. Son seul péché est d’avoir œuvré à la défense des droits humains, ou d’avoir osé appeler les militaires à établir un calendrier clair en vue de la tenue des élections devant signer le retour à l’ordre constitutionnel normal. Quoi de plus normal, quand on sait qu’après un an d’exercice du pouvoir, le général Doumbouya s’est octroyé trois ans de plus, sans pour autant donner une date claire pour la tenue des élections ?
La célébration de ce troisième anniversaire de l’avènement du CNRD, constitue une occasion de procéder à une introspection
Pour un pays qui n’est confronté à aucune crise majeure, Mamady Doumbouya n’a aucune excuse. Son refus d’œuvrer à l’organisation d’élections libres et transparentes traduit, en effet, sa volonté de confisquer le pouvoir au point qu’il ne serait pas étonnant de le voir troquer le treillis contre le costume. En plus de ces griefs formulés contre le pouvoir du général, il faut ajouter, le niveau de vie des Guinéens qui semble allé de mal en pis. En témoigne la grogne sociale qui a éclaté en février dernier avec des manifestations qui se sont succédé, contraignant l’homme fort de Conakry à procéder à la dissolution du gouvernement. Toutefois, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Car, on se doit, tout de même, de reconnaître à Doumbouya le mérite d’avoir organisé la tenue, sous son magistère, du procès du massacre du 28 septembre 2009. Toute chose qui n’a pas été le cas en 10 ans de pouvoir d’Alpha Condé. A cela s’ajoutent des réformes administratives en cours. Si, de toute évidence, le but de la Transition guinéenne était de remettre le pays sur les rails et d’arriver à aplanir les divergences de vues au sein de la classe politique, il va sans dire que la célébration de ce troisième anniversaire de l’avènement du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), constitue une occasion pour ses membres, de procéder à une introspection.
Edoé MENSAH-DOMKPIN
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