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Qui gère l’université Félix Houphouët-Boigny?

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Quatre mois après ma polémique du 17 avril dernier, ma question demeure : Qui gère l’université Félix Houphouët-Boigny, en termes de cadre de vie, de qualité de vie ? La question mérite d’être posée, au regard de ce que mes yeux ont vu, de mes propres yeux, ce qui s’appelle vu ; ce que mes pauvres tympans ont encaissé, ce qui s’appelle sons, vendredi dernier. Pauvre Jean-Vincent Zinsou, qui dort de son sommeil de bon gestionnaire des cités universitaires, qui leur avait donné, à son époque, un cachet spécial, débarrassé de tout ce « wouya-wouya » que l’on y voit !

J’y écrivais, en effet, ceci : « (...) Comme c’est affligeant de voir, qu’en moins de quinze ans (15) ans, cette université, construite à coups de centaines de milliards de FCfa, soit dans un tel état de dégradation. Ce n’est guère l’effet du temps ; non, cela s’appelle : incompétence à gérer, à entretenir ce lieu. Sinon, comment peut-on comprendre que ce joyau rénové, à la sortie de nos crises de tous ordres, avec pour point nodal la crise post-électorale, soit aujourd’hui si mal entretenu ? Plus de 110 milliards, pour rien ?


Les signes ne trompent pas. Le marbre du lieu-symbole même de cette université tombe. Sans que cela émeut ceux à qui l’on a donné la gestion de ce haut lieu du Savoir. Partout, presque : pelouses non tondues. Rien à voir avec celles de l’École nationale de statistique et d’économie appliquée. Partout, des murs défraîchis.


A l’image d’un bâtiment tout aussi défraîchi qui présente si fièrement le don d’une grosse société de notre pays. S’y ajoute l’image défraîchie sur un mur de celui dont l’université porte le nom : Félix Houphouët-Boigny. Qui fait attention à ce... petit détail ? Signe évident. Les terrains ? Parlons-en ! Plus de pelouse, presque. Tous loués à des clubs de sport et surtout à des chantres, la prière de Dieu remplit des caisses obscures, elles n’existent que de nom. Le vert gazon, qui recouvrait tout, n’est qu’un simple souvenir.


Les cités ? La catastrophe. Aux entrées même des bâtiments, il n’est guère surprenant de voir, au niveau des escaliers menant aux chambres, des sortes de «garbadrome», lieux de vente d’un mets local, si prisé. Quand j’y ajoute la saleté environnante, on peut se demander : quelle valeur humaine peut-on sortir de ces lieux, où tous les impossibles sont réunis : des marchés à ciel ouvert, à la grande joie de ces nouveaux types d’étudiants, si prompts à revendiquer davantage, des fois pour des futilités qu’à se battre pour vivre dans des lieux sains, propices aux études ?


Ici encore, Dieu/Allah a envahi le coin. Les terrains de sport servent davantage aux concerts religieux. A qui profite la location de ces lieux ? Pas à l’université. Sinon, on les aurait vus, mieux entretenus, sans aucun doute. Quand on y ajoute, encore, le linge à sécher que l’on dresse à chaque bâtiment, le long des bâtiments au-dessus desquels trônent des antennes, on est en plein dans des paradoxes : épouser la modernité et développer des comportements d’un autre âge, en plein cœur de l’université.


Le spectacle, encore, dans ce haut lieu du savoir ? Cimetières de conteneurs abandonnés sur chantier, kiosques de mauvais goûts, avec leurs lots de nuisances. Un bout du rare espace-écolo, Les Palmiers, est occupé par des bâches permanentes, avec leurs bouilloires permanentes, pour des prières». Eh, Allah !


Vendredi dernier, j’en fus encore sidéré. Un concert géant en préparatif qui déversait déjà aux environs de 18h des décibels à réveiller des morts. C’était un concert de... délivrance des âmes. Pauvres âmes ! Dire que ce vacarme, presque tous les week-ends, que l’on entend jusqu’aux Villas cadres, près de l’École de Police, laisse de marbre des étudiants, notamment de la Fesci, si prompts à défendre le plus souvent des choses absurdes, comme le fait d’être étudiants à vie, au nom d’une autre absurdité, «le parapluie atomique», encouragés par des professeurs militants de la gauche ! Quelle gaucherie !


Comment peut-on transformer ce haut lieu du savoir en une tribune où des groupes religieux viennent déverser des tombereaux de versets à coups de sons si sonores jusqu’au petit matin, surtout dans un pays où temples, mosquées, stades et autres lieux de recréation ne manquent pas ? Les lendemains matins de ces concerts géants, dans ce pays plein de faux pasteurs ? Le spectacle de la saleté où les ordures de tous ordres s’alignent, ne suscitant aucune réaction de ceux qui y habitent. Des étudiants ?


La situation de l’université Félix Houphouët-Boigny pose le problème de nos incapacités à entretenir les édifices publics. Elle n’est, en effet, qu’un cas parmi tant d’autres. Allez revisiter nos Chu et hôpitaux rénovés. Ce sera le même constat. Partout, du pareil au même. Sidérante notre capacité à détruire, en un temps record, ce que l’on a construit à grands frais. Non, l’université Félix Houphouët-Boigny, voire toutes nos universités, ne mérite pas ce présent de délabrement et de nuisances.

Par la grâce de qui ?.



Michel Koffi




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