Des mangues, ananas et avocats vendus à la criée par des commerçantes : c’est ce qui anime le quotidien au corridor de Zatta. Ce corridor, situé à 15 kilomètres de Yamoussoukro, en allant à Bouaflé, Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, ne sert pas uniquement de lieu de contrôles policiers. Il s’est transformé en un marché sur la route.
Pendant que les automobiles, en l’occurrence les cars de transport en commun, sont stoppés par les forces de l’ordre pour un contrôle de pièces de véhicules ou une fouille à la recherche de marchandises frauduleuses, des stupéfiants ou des Médicaments de qualité inférieure et falsifiée (Mqif), les commerçantes s’affairent à proposer des légumes et fruits de saison aux passagers. Certaines arrivent à monter dans le car et d’autres proposent leurs marchandises à la fenêtre, comme celle qui nous a interpellé. « Monsieur, je vous donne le seau de mangue. C’est moins cher, 1 000 francs. Ce sont les mangues de Korhogo, de la qualité », rassure-t-elle. En la matière, quand on n’est pas intéressé par l’offre, on dit soit merci, soit non. Ou bien on garde le silence. Ce silence négatif, dès que l’une d’entre elles le sent, elle avance vers un autre passager. Il n’y a pas de temps à perdre. Elles évoluent jusqu’au fond du car ou à sa dernière fenêtre. C’est rare qu’elles sortent bredouilles dans l’approche.
Avec le temps de la halte policière qui dure parfois longtemps, on peut descendre pour accoster une vendeuse. L’une d'elles nous parle de leurs contraintes. « Notre commerce n’est pas facile. Souvent, quand les cars sont stationnés et qu’on veut y entrer pour vendre, on nous chasse. Quand on va à la fenêtre aussi, on interdit aux passagers de les ouvrir. Alors que ces derniers veulent acheter quelque chose pour envoyer en famille, à la maison. Mais là, on fait comment ? », m’interroge-t-elle. Et d’ajouter : « Pour faire des bénéfices, c’est difficile. Il faut courir beaucoup derrière les voitures. Parfois, des clients prennent ta marchandise. Ils te disent d’aller chercher la monnaie et ils disparaissent avec l’argent et ta marchandise. On vend presque à perte pour pouvoir vite écouler. Et on vend moins cher qu’au marché », nous confie-t-elle.
Des chiffons ou des fruits pourris au fond du seau
Effectivement, il arrive que les biens qu’elles vendent soient moins chers par rapport au marché de la ville. Mais là-bas, on a le temps de vérifier la qualité. Avec ces vendeuses sur la route, il faut être vigilant. « Certaines ne sont pas honnêtes. Le sceau rempli de fruits qu’elles proposent est moins cher. Mais dans le fond du seau, elles mettent un chiffon que vous ne verrez pas. Ou bien, elles cachent les fruits pourris au fond et mettent les meilleurs au-dessus. L’achat se fait rapidement. Lorsque vous donnez l’argent, elles vous renversent le sceau dans un sachet qu’elles attachent. En voulant apprécier le contenu, vous constatez que ce n’est pas beaucoup comme vous avez vu, ou bien des fruits sont pourris ou ne sont pas mûrs. Vous avez été dupés. C’est trop tard, le car est déjà en train de partir, en plus avec votre monnaie gardée dans leurs mains. », a expliqué mon voisin de car, quand on est remonté. Il parle peut-être de son expérience. Contrairement à lui, quelqu’un d'autre pourrait dire du bien des commerçantes de Zatta. On retient qu’il y a un risque que le passager se fasse duper. Mais le plus grand risque, c’est que, ces commerçantes, elles-mêmes, s’exposent aux accidents de la circulation.
Moussa I. Koné
GENERATED_OK
-
COMMENTAIRES
publicitéPLUS D'ARTICLES
-
Côte d’Ivoire. Bientôt deux usines de production d’eau potable à Bouaké et San Pedro
-
Côte d’Ivoire. Un accord de défense signé avec le Portugal contre les menaces sécuritaires
-
Un juge ordonne l’expulsion de l’étudiant pro-palestinien Mahmoud Khalil
-
Côte d’Ivoire. Présidentielle. Formation intensive en journalisme politique pour 30 auditeurs
-
Urbanisation. Bruno Koné à Shenzhen, la ville chinoise où aucun bâtiment ne s'effondre
-
Distinction : Alassane Ouattara primé pour la promotion de la paix et la stabilité régionale
-
Côte d'Ivoire. Diplomatie : Ouattara reçoit six nouveaux Ambassadeurs
-
Côte d’Ivoire . L’échangeur de Koumassi, symbole du partenariat ivoiro-américain
-
Zambie : deux hommes condamnés pour sorcellerie contre le président Hakainde Hichilema
-
Côte d’Ivoire. Quand la Police et le chauffeur ne voient pas le feu de la même couleur
-
Côte d’Ivoire. Médias : Carton jaune du régulateur aux sites d’information illégaux
-
Saveurs béninoises : variations culinaires sur l’akoumin et le gari
-
Côte d’Ivoire. Un accord avec Huawei pour renforcer la digitalisation des services publics du logement
-
Guinée : la campagne pour le référendum constitutionnel bat son plein
-
Côte d’Ivoire. Bagarre, vengeance et meurtre à Koumassi
-
Côte d’Ivoire. Les tricycles et motos, principaux responsables des accidents à Alépé
-
Côte-d’Ivoire. Présidentielle : Des populations confient leurs inquiétudes au Médiateur de la République
-
Opposition camerounaise : Drôle de candidat unique
-
Côte d’Ivoire. Encore un grave accident sur la voie Y4
-
Diplomatie. Une adresse très attendue du Président Ouattara à l’AG de l’ONU
-
Côte d’Ivoire. « Vacances sécurisées » : saisie de cannabis
-
Côte d’Ivoire. Présidentielle : Gbagbo lance une « campagne nationale de protestation »
-
Côte d’Ivoire. Présidentielle : « la question du logement sera au centre » de la campagne électorale (Bruno Koné)
-
Akere Muna déballe tout sur la santé de Paul Biya : « On lui dit tout ce qu’il doit faire »
-
Côte d’Ivoire. Hommage à Mme Arlette Tanoh Kert, figure marquante du système éducatif
-
Côte d’Ivoire. Alerte ! 600 morts dans 5 600 accidents en 3 mois
-
75è anniversaire du port d’Abidjan : l’infrastructure a bénéficié d’un investissement de 1 100 milliards FCFA
-
Contribution de la communication à l’essor du Port autonome d’Abidjan
-
Une centaine d'organisations de presse demandent à Trump de ne pas restreindre les visas de journalistes
-
Présidentielle 2025 : L’ANSSI arme les communicateurs des institutions contre la désinformation
-