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Côte d’Ivoire.Abobo Anador: Des ferrailleurs refusent de partir et affrontent les forces de l’ordre

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L’atmosphère était électrique le mardi 13 aout 2024 au carrefour Banco, quartier Anador d’Abobo. Les ferrailleurs occupant les magasins situés dans ce quartier, en bordure de l’autoroute, sommés par la mairie de quitter le lieu pour s’installer à la nouvelle casse d’Abobo N’Dotré, ont opposé un refus à cette injonction. Pire, certains ont décidé d’affronter les forces de l’ordre venus sécuriser l’opération de déguerpissement. Ils estiment que le site de N’Dotré n’est pas approprié.

Au envions de 10 heures, quand nous sommes arrivés au niveau du carrefour du banco, l’endroit était occupé par les forces de police nationale et de police municipale. La quasi-totalité des magasins étaient fermés. Un peu plus loin, des jeunes ferrailleurs en désaccord avec cette décision de la mairie de les chasser de là, s’étaient rassemblés. Et munis de pierre, ils faisaient face aux forces de l’ordre. Des projectiles de toutes sorte partaient ainsi en direction des policiers qui, face à la ténacité de ces jeunes, ont finalement dû faire usage de gaz lacrymogène en vue de ramener l’ordre. Cette situation a perturbé la circulation sur ce grand axe pendant de plusieurs heures.

Les raisons du refus

Nombreux sont les ferrailleurs d’Abobo Anador qui refusent de s’installer à la nouvelle casse de N’Dotré. Ils estiment que les magasins de cette casse sont très petits pour contenir leurs marchandises. « Il y a des ferrailleurs qui ont au moins 50 moteurs. Ça ne peut pas rentrer dans ces magasins. J’ai moi-même eu un magasin dans cette nouvelle casse à plus d’un million de FCFA », confie un ferrailleur rencontré à Anador. Il explique que les conditions d’obtention des magasins de la nouvelle casse sont intéressantes. Seulement, les dimensions desdits magasins ne sont pas faites pour les arranger. Certains refusent également de s’installer à la casse de N’Dotré car cet endroit selon eux, est très éloigné. Par conséquent, les clients ne se bousculent pas. Mamadou Doumbia, Vice-Président de l'association des jeunes ferrailleurs de Côte d'Ivoire (Ajfci), installé sur la nouvelle casse d’Abobo N’Dotré n’est pas d’accord avec cette explication. « Quand vous mettez déjà dans la tête du client que l'endroit est loin, il aura la paresse de venir. J’explique tout le temps qu'il n'y a qu'un seul aéroport international en Côte d'Ivoire. Où que vous soyez en Côte d'Ivoire, si vous devez vous rendre à la Mecque ou en France, vous êtes obligé d'aller à Port-Bouet. De même pour les ferrailleurs. Quand un client demande où se trouve la ferraille et qu'on lui indique N'dotré, il sera obligé de s’y rendre », explique-t-il.

C’est à la faveur du projet de construction de la gare internationale que des ferrailleurs avaient été déguerpis sur la casse d’Adjamé en 2014. C’est alors que la nouvelle casse d’Abobo N’Dotré a été construite pour les recaser de même que ceux d’Anador. Mais tous, surtout les ferrailleurs d’Anador n’ont pas voulu s’installer sur cette nouvelle casse. Pendant ce temps, ils rendaient le quartier Anador et les abords de l’axe principale Adjamé-Abobo insalubres. Pour mettre fin à ce désordre, les autorités municipales ont donc décidé de les forcer à quitter ce site d’Anador.

Un ultimatum de 48 heures

« On leur a donné un ultimatum de 48 heures pour quitter le lieu », a confié Yves Doumbia responsable communication à la mairie d’Abobo, quand nous l’avons joint au téléphone pour en savoir plus sur cette affaire. En effet, a-t-il expliqué, Diabaté Bè, 8e adjoint au maire se rendait le mardi 13 aout 2024 à Anador en compagnie d’un commissaire de justice assermenté pour vider les magasins de leurs contenus. Et les ferrailleurs avaient été informés à l’avance de cette opération. Contre toute attente, « des jeunes manipulés », selon lui ont commencé à lancer des pierres pour empêcher l’opération du maire. Ce qui a créé des troubles dans toute la zone. Après négociation entre les deux partie, la mairie a accepté de donner deux jours aux ferrailleurs afin qu’ils puissent plier définitivement bagage. Passer ce délai, la mairie procèdera à l’opération de déguerpissement afin que tous les ferrailleurs rejoignent la casse d’Abobo N’Dotré. 


Diomandé Karamoko




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